Pro D2 - J14
Billère, forte tête
La reprise du championnat de Pro D2 était très attendue après plusieurs semaines de coupure liées aux différentes compétitions internationales. Billère a parfaitement négocié l’entame de la seconde partie de saison en revenant de Cherbourg avec les trois points de la victoire (23-29). Dijon a été accroché à Limoges (27-27) tandis que Saran a offert du grand spectacle à son public contre Istres (35-23).
Le match du week-end
Billère et Cherbourg partageaient la première place de Pro D2 avant cette 14ème journée. C’est dire s’il s’agissait d’un choc au sommet pour une équipe de Cherbourg qui avait dominé Pontault-Combault une semaine plus tôt en match avancé de la 16ème journée (28-26). Invaincue jusque là dans son antre, la formation de Sébastien Leriche est cette fois-ci tombée sur plus fort. Billère est désormais seul en tête grâce à son succès (23-29).
Il aura fallu attendre les cinq dernières minutes pour que les billérois fassent la différence. Le duel avait alors tenu toutes ses promesses, avec un beau mano à mano entre deux des formations les plus solides du championnat. Tabarand et Fulop se livrent un duel à distance dans leurs cages, tandis que Soudani et Khermouche répondent aux offensives de Verdier et Crépain (10-9, 20’). Les visiteurs pensent faire une première différence avant de retourner aux vestiaires en inscrivant un 3-0. Mais Khermouche veille au grain, les deux formations restant dos à dos (15-15).
En seconde période, les défenses prennent le pas sur l’attaque. Les deux équipes serrent les rangs et les buts sont alors bien moins nombreux. Le chilien Donoso est en vue, tout comme Redei pour les cherbourgeois (18-17, 36’). Chaque but a son importance tant les débats sont animés et indécis. Puis arrive le money time, avec deux équipes au coude à coude (23-24, 53’). C’est le moment que choisit Billère pour passer la vitesse supérieure, profitant également des erreurs adverses. Un 5-0 avec Vergely, Verdier et Allias plonge le public de Chantereyne en plein doute. Leur équipe a cédé au plus mauvais moment. Billère s’installe seul en tête du classement grâce à sa victoire de six buts (23-29).
Le joueur du week-end
Ce n’est que la deuxième victoire de la saison pour Angers, mais elle fait un bien fou au collectif du Maine et Loire. L’adversaire du jour n’était pas n’importe qui puisque Mulhouse a été l’une des formations les plus régulières lors de la première partie de saison. Cette performance à domicile (29-28) a été possible en grande partie grâce à la prestation du portier angevin Julien Lardeux, auteur de 20 arrêts à lui seul ! Il est le meilleur joueur de cette 14ème journée de championnat.
Avec leur recrue hivernale Damien Waeghe, arrivé en provenance de Nîmes (1 but), les mulhousiens se sont vite rendus compte que la soirée ne serait pas aisée. Si Angers se morfond en bas de classement, la trêve a fait du bien aux troupes de Laurent Sorin qui apparaissent revigorées (9-9, 21’). Selimovic est en réussite en attaque, tandis que Plaza Lara est pour une fois peu en vue à la finition (4/13). Petricevic fait le boulot dans le camp adverse, permettant au MHSA de regagner les vestiaires à égalité avec Angers (13-13).
En seconde période, Zens, Sacko et Ganaraul repartent pied au plancher. Les angevins régalent le public de Jean Bouin en faisant jeu égal avec les joueurs de Brahim Ighirri (19-18, 39’). Lardeux fait toujours des merveilles dans ses cages, perturbant les alsaciens qui doivent s’arracher pour ne pas être trop distancés (25-21, 49’). La victoire angevine prend forme petit à petit, malgré un 4-0 du MHSA pour finir. Angers s’impose de deux buts (29-27) et revient à égalité avec Limoges au classement, le premier non relégable.
Les autres matches :
Valence a décroché un match nul encourageant à domicile contre Besançon (27-27). Pourtant distancés par les bisontins dans les dernières minutes (24-27, 55’), les joueurs de Milorad Davidovic ont sorti le grand jeu pour inscrire un 3-0 qui leur permet de ne pas être trop décrochés au classement dans un week-end qui a vu Angers s’imposer et Limoges faire match nul. Besançon peut s’en vouloir de son côté, après avoir dominé le match et profité notamment de la réussite de Quentin Eymann, auteur de neuf buts sur douze tirs. Mais cela n’a pas suffi face à une équipe prête à tout pour repartir du bon pied en 2016 et entamer son opération maintien. Yann Roby, auteur de sept buts, a parfaitement incarné cet esprit de conquête et de revanche qui devra animer les valentinois jusqu’au bout pour déjouer tous les pronostics.
Pour sa première dans sa sa nouvelle salle, Limoges s’est offert un match nul (27-27) contre Dijon, qui perd un point précieux dans la course aux play-offs. La formation de Jackson Richardson a compté jusqu’à trois buts d’avance en première période (8-11, 23’), mais a sussitôt encaissé un 4-0 de la part des locaux. Omniprésent en attaque, Pierrick Naudin (10/13) a remis son équipe sur de bons rails avant la pause (12-14). La suite ne fut pourtant pas une balade de santé pour l’un des favoris à l’accession à la LNH. Le collectif de Nenad Stanic a joué crânement sa chance, restant toujours dans le sillage de son adversaire (19-20, 40’). Limoges a même pris les commandes du match (26-23, 52’) avant de subir plusieurs minutes sans but lors du money-time. Dijon n’en demandait pas tant et repart avec un match nul (27-27) en guise d’avertissement pour la suite du championnat.
Dans un match de défense, Sélestat a réussi sa reprise en allant s’imposer samedi soir sur le parquet de Massy (18-20). Les joueurs de Christian Gaudin avaient entamé la rencontre pied au plancher, avec un 4-0 qui laissait présager d’une soirée à sens unique pour les alsaciens. Mais il fallait laisser un peu de temps à la machine francilienne pour se mettre en route. Avec une défense retrouvée et un Perisic en mode muraille (17 arrêts à 47% de moyenne), Massy revient dans le match (7-10, 25’) et compte trois buts de retard à la pause (9-12). La seconde période est aussi pauvre en buts que la première. Les défenses verrouillent les débats. Joumel est en réussite pour les locaux et permet à son équipe de limiter les dégâts (15-19, 53’). Le SAHB tient parfaitement le résultat, avec Meyer qui rassure sa défense dans ses cages. Malgré un 3-0 massicois pour finir, c’est bien Sélestat qui s’impose avec maîtrise (18-20) et revient à deux points de la deuxième place.
Privé de l’un de ses joueurs cadres, Vincent Moreno, blessé jusqu’à la fin de saison, Pontault-Combault revient de Nancy avec une lourde défaite dans ses valises (30-20). Les pontellois ont complètement craqué au milieu de la seconde période en encaissant un terrible 10-0 qui a mis fin à leurs ambitions de victoire (25-15, 49’). Les deux formations avaient jusqu’alors proposé un duel plutôt équilibré, même si Petiot et Muller avaient déjà mis à mal la solidité défensive des seine et marnais lors du premier acte. Mais le jeune grec Ioannou avait alors sonné la révolte (10-10, 23’). Muller et Petiot avaient fini en beauté, offrant à l’équipe de Stéphane Plantin un avantage de trois buts à la pause (14-11). On connaît la suite : Pontault aura fait illusion pendant dix minutes avant de rester muet en attaque pendant dix minutes. Le gardien nancéen Vincent Lagrange s’est régalé dans ses cages, avec 18 arrêts à 47% de moyenne. Une belle soirée pour Nancy, qui a offert un large succès à son public (30-20) et reste dans le peloton de tête du championnat. Les nancéens ont au passage confirmé leur statut de bête noire des pontellois, qui devront relever la tête samedi prochain à domicile contre Limoges.
Quelle reprise pour Saran ! Le promu a régalé son public face à une équipe d'Istres totalement dépassée et démobilisée comme en atteste le score final (35-23). Affirmer que l’entraîneur Fabien Courtial était un homme heureux après la rencontre est un doux euphémisme. “Il y avait un peu d'incertitude, on voulait savoir si nous avions réalisé cette première partie de saison un peu en surrégime ou si c'était révélateur de notre niveau, explique-t-il. J'ai retrouvé des joueurs performants après une fin de mois de décembre un peu compliqué, on a évolué à notre niveau. On était peut être un peu suffisants, mais il y avait aussi une part non négligeable de fatigue dans notre fin 2015 ratée. On avait essayé de gagner des matchs rapidement pour se rassurer, et à la fin de la phase aller, nous étions sur les rotules. L'écart du match est agréable mais ça n'a pas été un match facile, on gère très bien le début de deuxième mais on est vraiment dans le dur en début de match. Physiquement, sur le rapport de force, on est parfois perdant mais on essaye de s'adapter en étant un peu plus malin. Face à une équipe dans le doute comme Istres, notre défense étagée peut être efficace et elle l'a été ce soir".
La première période avait pourtant été plutôt équilibrée (15-11), Rahim côté provençal répondant aux offensives de Drouhin et Gheysen. Le 7-0 sarannais lors des dix dernières minutes avait été une première alerte pour Istres. La suite fut un cauchemar, avec une attaque défaillante qui s’est trop souvent cassée les dents sur la défense des locaux. Ces derniers s’en sont donné à coeur joie sur le plan offensif pour terminer le match avec un écart (35-23) qui plonge Istres en plein doute.