A Saran, il n'y a pas panique à bord

 

Avec trois défaites sur ses quatre premiers matchs amicaux, Saran n'est pas encore dans le rythme et cela s'est vu, par moments, lors du trophée organisé à domicile ce weekend. Mais Fabien Courtial ne semble pas affolé.

"Je dois être le loser infini des matchs de préparation" sourit Fabien Courtial, le coach du Saran Loiret Handball, qui avoue ne pas en avoir gagné beaucoup dans sa carrière. Ses hommes viennent de se faire étriller par Tremblay (23-31), en demi-finale du trophée organisé par le club, mais le technicien loiretain refuse de céder à l’affolement. "On voit que certaines équipes sont plus en place que nous. Il faut savoir où on est et où on veut aller. Sur ces matchs amicaux, je suis à l'envers de ce que je fais en match officiel, dès que quelque chose me semble validé, je change" explique-t-il. Après leur rocambolesque maintien la saison passée, les Saranais ne vont pas viser autre chose cette saison. Difficile d'imaginer un destin différent quand on voit que l'effectif est resté quasiment le même, avec seulement trois arrivées et deux départs. "Dixième, onzième, ce serait parfait. Douzième à la dernière journée, si on peut éviter, ce serait mieux, mais je prendrai quand même" continue un Courtial rigolard, en référence à une place en Starligue sauvée à l'ultime journée lors de l'exercice précédent.

Chema Rodriguez en recrue vedette

Mais si, quantitativement, Saran n'a pas tout chamboulé, l'arrivée de Chema Rodriguez, le demi-centre espagnol passé par les plus grands clubs européens, a jeté un éclairage nouveau sur le club. Forcément, la signature d'un tel poids-lourd, même s'il est en fin de carrière, attire l'attention, et pas que des adversaires. Sur le terrain, aussi, les changements vont se faire en conséquence. Fini le jeu à sept et Chema est, déjà, l'instigateur de toutes les actions offensives ou presque. Si Jean-Jacques Acquevillo semble déjà en profiter plus que de raison, les autres sont apparus encore en dedans sur certaines phases tout au long du weekend. "Chema a un jeu très particulier, il ne tire pas et ne joue qu'avec ses jambes. Il faut trouver les bonnes relations mais je pense qu'à terme il va nettement bonifier notre jeu" analyse le coach saranais, qui doit parfois vraiment les ardeurs de sa recrue. "C'est un vrai joueur, dans le sens ludique du terme. J'ai l'impression qu'il est en train d'évacuer la frustration de n'avoir que peu joué cette dernière saison et il va nous falloir trouver le juste milieu. Il faut faire attention à l'économiser, il avait mal à l'épaule à Limoges mais voulait absolument jouer, encore ce soir quand on n'avait pas d'arrière gauche il me proposait d'y aller, j'ai l'impression d'avoir affaire à un gamin de vingt ans qui veut tout le temps rentrer !"

Plus l'équipe surprise

Les deux autres nouveaux arrivants ne sont peut-être pas aussi reconnus sur le plan international, mais leur profil rentre assez bien dans le moule saranais. Hadrien Ramond, seul sur le poste depuis la blessure de Nicolas Bordier, est apparu fatigué mais a néanmoins produit de bonnes choses tandis que Quentin Eymann va devoir, enfin, trouver un rythme d'une Starligue qu'il n'a jamais vraiment dominé, lors de ses précédents essais à Sélestat et Istres. "On ne sera plus l'équipe surprise, les gens vont nous attendre un peu plus. Avec l'arrivée de Chema, nos adversaires vont être curieux et vont nous scruter un peu plus. Mais cela ne changera pas grand-chose à notre façon de bosser" conclut Fabien Courtial. En tout cas, côté préparation, les joueurs du Loiret sont restés fidèles à eux-mêmes. Aucune victoire la saison passée, une seule pour l'instant cet été.

Kevin Domas