A quelques heures du match de la Ligue des Champions qui l’opposera à Montpellier, Cédric Sorhaindo le pivot de Barcelone et de l’Equipe de France, nous a livré ses impressions sur le choc des 1/8 de finale de la ligue des champions, sur son club et sur les échéances à venir avec les Bleus après le fiasco à l’Euro en Serbie.
Bonjour Cédric, comment vois tu le match face à Montpellier ?
Compliqué à aborder. C’est une grosse équipe, la meilleure en France. Ils se connaissent depuis longtemps, ils sont bien en place, difficiles à jouer, notamment en défense. Je pense que le match sera très compliqué derrière.
Victoire envisagée dans l’antre de Bougnol ou gestion avec en perspective le match retour à la maison ?
On va déjà essayer de faire le meilleur match possible, d’afficher le meilleur visage. Notre ligne de conduite c’est de donner le meilleur de nous même, on fera tout pour arracher un résultat positif.
Un duel très physique t’attend face à Issam Tej, ça va être chaud?
Physiquement il est dur, mais moi aussi. Il faudra tout donner, peu importe la personne qu’il y à en face, ce qu’on est venu faire : jouer de la meilleure des manières.
En ce moment vous connaissez une période un peu difficile avec Barcelone, avec récemment la défaite en Coupe du Roi…
La défaite en Coupe du Roi se résume à des détails, quand on joue contre de grosses équipes ça se joue à des pertes de balles, des shoots ratés, des engagements rapides. Je pense que la différence s’est faite là dessus. Après on a eu un petit passage à vide à la maison. Est-ce qu’on avait déjà la tête ici ? Je ne sais pas, mais je pense que ça nous a servi. A certains moments on est sorti de notre jeu, de ce qu’on a toujours affiché en début de saison donc ça nous à poser problème au niveau de la confiance mais je pense qu’avec le travail de cette semaine, on revient meilleurs.
Comment on prépare un match comme celui de demain ?
Comme un match de ligue des champions ! C’est à dire voir leurs points forts, leurs points faibles, essayer de mettre en place une stratégie pour pouvoir les mettre vraiment en difficulté.
Des favoris pour le Final4 ?
Montpellier. Quand tu tombes contre eux c’est pas la meilleure des choses. Ils avaient le groupe le plus difficile, c’est pour moi un des favoris. Quand on arrive à ce tournant de la compétition, ça se joue à des détails , on verra comment vont s’achever ces deux confrontations.
Vous vous sentez capables de conserver votre titre ?
Si on joue comme on a l’habitude de jouer ça peut passer, maintenant on est pas à l’abri d’une surprise. On va défendre notre titre mais le chemin est encore long, il reste énormément de matchs on est pas à l’abri des blessures et des déroutes, ça sera très difficile. Avant de penser au Final4, on va déjà penser à ces deux confrontations contre Montpellier.
Et au niveau du championnat d’Espagne ?
Entre les deux matchs de Montpellier, on joue Valladolid qui est une grosse équipe. A l’heure actuelle on a de l’avance mais il nous faut gagner pour conserver notre écart face à l’Atletico. Les deux semaines qui arrivent seront décisives autant en championnat qu’en ligue des champions.
Tu es sous contrat avec Barcelone jusqu’en 2013, que feras tu ensuite ?
Je ne sais pas… Je me sens bien là bas, le climat me plaît, mon entraîneur m’a donné des responsabilités, tout le monde a confiance, tant que ça va fonctionner j’espère rester là bas. Quand on est exilé, à certain moment, la solitude nous bouffe mais je me sens bien à Barcelone.
On va parler d’un club qui te tient à coeur, tu suis un peu l’actualité de Paris ?
Je n’ai jamais vraiment quitté Paris, c’est mon club, c’est le club qui m’a révélé. A l’heure actuelle tous les joueurs qui sont là : soit j’ai joué avec eux soit je les ai côtoyé. Le recrutement effectué est une bonne chose mais il faudrait déjà penser au maintien. Pour la capitale c’est un gros projet. Repartir sur des bases saines pour pouvoir offrir, après tant d’années, le grand club dont la capitale rêve, je pense que ça va être une bonne chose.
On en vient à l’équipe de France, un bilan personnel de l’Euro ?
Beaucoup de frustration mais on grandit quand les choses se passent mal. Ça m’a affecté de voir qu’on y arrivait pas et qu’à certains moments on n’a pas forcément été cléments avec nous. On a voulu pointer certains du doigt mais la performance d’un Euro ne peut pas être seulement rejetée sur un ou deux joueurs, c’est une déroute d’équipe. J’ai vraiment mal vécu mon retour en club, j’ai retrouvé une équipe où je me sens bien mais quand je me retrouve seul j’y pense encore. J’attends avec impatience le stage d’avril pour pouvoir en discuter avec tout le monde, pour pouvoir évacuer et mettre à plat tout cela.
Un point de vue sur l’accrochage qu’il y à eu dernièrement entre Nikola et Jérôme ?
J’ai eu des échos mais ne sachant pas ce qu’il s’est passé, je ne peux pas avoir de point de vue. Connaissant les deux je pense que ce sont des mots qui ont été manipulé ou mal dits mais ils sont assez grands et justement cette semaine de stage fera qu’ils en discuteront tranquillement et l’abcès sera crevé, si vraiment abcès il y à.
On parle beaucoup en ce moment du successeur de Claude Onesta, une opinion sur la prise de position de certains joueurs actuels ?
L’équipe de France a un fonctionnement à l’heure actuelle qui lui fait du bien, sauf en Serbie… Je pense que peu importe le successeur il faudra plus ou moins garder ce système, mais je pense aussi que ça ne sera pas forcément facile pour un entraîneur confirmé de reprendre après Claude. Peu importe le choix qui sera fait, on le respectera et on fera tout pour porter encore plus haut les couleurs de la France.
Un mot sur la préparation qui vous attend pendant cette semaine de stage ?
En ce moment il y à pas mal de pépins , je pense que ce sera à base de tests physiques, de discussions et puis on a deux matchs sérieux face à la Suisse sur lesquels on ne fera aucune impasse. C’est une semaine qui sera très compliquée puisque par la suite on repart en campagne avec nos clubs. Cette année olympique, c’est la plus longue. Quand les choses vont bien on les digère plus vite, ça paraît moins long mais quand on perd et qu’on y pense tout le temps, c’est plus difficile. A notre retour de Serbie on est restés ensemble une journée à Paris et je pense qu’on a pas eu le temps de digérer, j’espère que ça ne va pas nous handicaper pour préparer ces Jeux Olympiques.
L’or olympique, objectif de l’équipe de France à Londres ?
L’objectif ce sera déjà d’effacer cette image, d’afficher un autre état d’esprit en assumant ce qu’on a fait, autant les bonnes que les mauvaises choses. Défendre le titre, finir premier ce serait bien, mais surtout montrer qu’on a su se relever, c’est comme ça qu’on respecte les grandes équipes.
MAHB / Barcelone Dimanche 18 Mars à 17h00, match retour dimanche prochain à Barcelone.