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Göppingen, fin d’une époque

Petkovic GöppingenLe limogeage, hier, de Velimir Petkovic par les dirigeants de Göppingen, marque la fin d’une époque. Celle où le club jouait l’Europe tous les ans, et où il remportait la coupe EHF. Mais ce changement ne date pas d’aujourd’hui, comme l’annonçait Gerd Hofele, le président du club, cet été : “Nous ne jouerons sans doute pas l’Europe cette saison. Le club traverse en ce moment une phase de restructuration, qui va sans doute encore durer une ou deux saisons, avant que nous puissions à nouveau jouer vraiment le haut du tableau“.

Des cadres qui s’en vont petit à petit

Horak GöppingenPourtant, quand on regarde les données brutes, l’effectif n’a pas connu énormément de changements ces deux dernières saisons. De l’équipe qui a remporté la Coupe EHF face à Dunkerque en 2012, seuls cinq joueurs ont quitté le navire, mais malheureusement non des moindres. Le gardien Enid Tahirovic, parti à la retraite en janvier dernier à l’âge de 40 ans, et le Tchèque Pavel Horak, qui a pris la direction de Berlin cet été, manquent cruellement à un groupe qui semble partir dans toutes les directions. Si on ajoute à cela le départ à venir de Momir Rnic (photo), le Serbe actuellement meilleur buteur du club et qui partira pour Melsungen en juin prochain, on se rend compte que Göppingen n’arrive pas à retenir ses joueurs majeurs. Les raisons sont multiples. Malgré des gros moyens, le club n’a jamais vraiment réussi au niveau domestique. Ainsi, le club disposait de 5M€ l’an dernier, et il n’a fini que onzième. Forcément, les meilleurs joueurs de l’effectif partent pour d’autres cieux, comme le confirmait Rnic lors de l’officialisation de son transfert: “Je crois que mon avenir est à Melsungen, car c’est là que sont les meilleures perspectives d’avenir. Melsungen est véritablement le club qui monte“. Des clubs comme Hannover ou Melsungen ont donc remplacé Göppingen dans le rôle d’outsider numéro un du championnat.

Un effectif tiraillé entre jeunes et anciens

Pevnov GöppingenL’effectif des verts et blancs est tiraillé entre deux pôles. D’un côté les anciens du club, qui sont pour la plupart là depuis six ou sept ans, et les jeunes, arrivés dernièrement. Dragos Oprea, l’ailier gauche, est à Göppingen depuis maintenant 12 ans, quatre ans de plus que son homologue Christian Schöne à l’aile droite. Et ce noyau de joueurs de trente ans qui ont fait les belles années du club avaient, il y a quelques semaines encore, les faveurs de Velimir Petkovic, comme lui même le confiait cet été: “Je crois encore en nos anciens, ils sont pour la plupart titulaires à leur poste. Nous avons amené des jeunes joueurs, mais il leur faudra apprendre avant de prétendre être titularisés, il faudra qu’ils sachent saisir leur chance“. Ainsi, Evgeni Pevnov (photo) et Marcel Schiller sont assis sur le banc des remplaçants depuis bientôt cinq mois. Une situation que les intéressés ont peu gouté. La seule recrue qui a eu grâce aux yeux du coach bosnien est Michael Kraus, revenu en sauveur cet été d’Hambourg. L’enfant du club, lancé par Petkovic en Bundesliga en 2002, a déçu depuis le début de l’année comme l’admettait Petkovic il y a quelques semaines: “Le retour de Mimi n’est pas un échec. Il n’a presque pas joué depuis deux ans à Hambourg, et je lui demande de prendre notre attaque durant tout un match cette saison. C’est forcément compliqué pour lui de retrouver le rythme.

Des dissensions entre Petkovic et certains de ses joueurs

Markovic GöppingenSi les choix de Petkovic pouvaient sembler contestables, ses relations étaient particulièrement houleuses avec certains de ses joueurs. Ainsi, il avait demandé le départ à l’intersaison de Zarko Markovic (photo), l’arrière droit monténégrin, et de Bojan Beljanski, le pivot serbe. Si le premier fait désormais le bonheur d’Hambourg, le second, en revanche, est toujours dans le Bade-Württenberg. Le style autoritaire de Petkovic passait mal, surtout auprès des plus jeunes. Mais les résultats lui donnaient raison, et avec une demi-finale de Coupe EHF encore l’an dernier, il était couvert par ses dirigeants. Avec des résultats en berne cette année, dont seulement deux victoires en huit matchs à domicile, les joueurs ont fini par prendre le dessus, ce qui laissait particulièrement amer le coach en partance: “Je suis soulagé. Les discussions devenaient plus houleuses avec chaque défaite. Mais cela n’intéresse personne de savoir pourquoi nous en sommes arrivés là.” Une pique à peine voilée à certains éléments de son collectif. Et les erreurs de recrutement, avec notamment la présence de trois gardiens de but confirmés dans l’effectif (Primoz Prost, Nikola Marinovic et Bastian Rutschmann) n’ont rien fait pour renforcer la crédibilité de Petkovic, envers qui les deux derniers auraient une rancune féroce d’avoir fait signer Prost en février dernier.

Un style de jeu à retravailler

Kraus GöppingenIl y a de ça six mois, on disait de Göppingen qu’elle était un des derniers vestiges d’un handball allemand caricatural. Une base arrière qui culminait à plus de 2m, avec des joueurs massifs et capables d’envoyer des missiles bien au delà de la ligne des 9m. En défense, imaginez une défense 6-0 alignée à 6m, les bras levés. Avec une base arrière Rnic-Horak-Markovic, la finesse n’était pas de mise. Avec le départ de ces trois joueurs, c’est tout un style de jeu qui est à renouveler, d’autant plus que Thiede et Lobedank les deux arrières droits, sont en fin de contrat, tout comme Daniel Fontaine, formé à Saarlouis et arrivé en 2012, qui est le remplaçant de Rnic sur le poste d’arrière droit. “Michael Kraus est sensé nous apporter des alternatives sur le poste de demi-centre” admettait Gerd Hofele en début de saison. “Il joue plus en percussion, et nous permettra de nous adapter à certaines équipes qui nous ennuyaient en défendant très haut sur nous“. De toute évidence, le résultat est plutôt mitigé, et il reste beaucoup de travail à tout le monde pour arriver à un résultat satisfaisant.

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