Si vous en avez marre de Christian Zeitz, de ses pétages de plomb et de ses tirs à la hanche au bout de trois secondes, vous avez le droit de vous réjouir. Non seulement il partira l’été prochain pour Veszprem, mais en plus, son remplaçant est son complet opposé. Découverte.
Quand Kiel officialisa, il y a quelques mois, le départ de Christian Zeitz, qui aurait même pu se faire dès cet été, la machine à rumeurs se mit en route. Qui pouvait bien être son successeur? Pendant plusieurs jours, trois noms revinrent en boucle: Xavier Barachet, Marcin Lijewski et Alex Dujshebaev. Mais devant l’échec des négociations avec ces trois prétendants, Kiel se ravisa et décida de garder son champion d’Europe et du monde un an de plus. Finalement, tout le monde y trouvait son compte. Kiel gardait ainsi un élément qui connait bien la maison, puisque Zeitz entame sa dixième saison chez les zèbres, tandis que Veszprem évitait de payer un transfert. Et ce ne sont pas les déclarations de l’arrière gauche sur les conditions de son départ qui allaient gâcher une situation apparemment idyllique. Fin aout, il exprimait ainsi son dégout vis à vis de la politique de Kiel: “Klaus Elwardt (le directeur général de Kiel) m’a contacté pour une prolongation de contrat. Mais sa proposition n’était pas juste. Elle lui a juste servi d’alibi pour se couvrir si je partais. Pour un joueur qui a évolué 10 ans à Kiel, une telle proposition était une incitation au départ. Maintenant que ma carrière est bien avancée, je dois penser à mon avenir et je ne pouvais pas accepter une telle offre.” Tout ce qu’il restait à faire pour les dirigeants des zèbres, était de lui trouver un remplaçant…
Le profil a vite été cerné. Il fallait un arrière droit capable de défendre, ce que Marko Vujin fait, mais plutôt moyennement, et avec un profil différent du Serbe, grand mangeur de ballon, et parfois plus attiré par sa propre performance que par celle de l’équipe; un joueur qui évoluait déjà en Allemagne, et enfin si possible un joueur en fin de contrat. Rapidement un consensus de dégagea en faveur de Steffen Weinhold. Un joueur discret, au service du collectif, avec l’expérience de la Ligue des Champions, bref, presque la recrue idéale.
Une polyvalence et une humilité louées de partout
Weinhold quant à lui, désirait passer à autre chose. Doublure de Holger Glandorf depuis bien deux ans, on a parfois l’impression que sa polyvalence joue contre lui. Capable de jouer également demi-centre, il a énormément rendu service à l’équipe l’an dernier sur ce poste lors de la pénurie d’arrières gauches, et il le fait encore régulièrement cette année, au moins que Martin Heuberger veuille tenter l’expérience en équipe nationale, sans susciter l’excitation de l’intéressé: “Je le fais en club parce qu’il n’y a pas trop de choix. Mais j’ai l’impression de ne pas être aussi performant qu’un demi-centre traditionnel, même si évoluer aux côtés de Thomas Mogensen m’a fait beaucoup progresser”. Et même si il a pu donner l’impression de boucher les trous à Flensburg, il n’en a pas moins réalisé sa meilleure saison dans le nord avec 91 buts marqués en 34 matchs de Bundesliga, ajoutés aux 29 en 14 matchs de Ligue des Champions.
Ljubomir Vranjes n’a de cesse de louer le comportement de son international, en dressant un portrait presque idyllique: “Il n’est jamais blessé, il n’a pas manqué un match l’an dernier. Je pense que quiconque jouerait avec un Holger Glandorf sur son poste perdrait patience, mais non Steffen a redoublé de travail et il a su répondre présent quand j’ai fait appel à lui. Remplacer un joueur comme lui, avec une telle polyvalence, une telle mise au service du collectif, va être un vrai challenge pour nous”.
Un profil complétement différent de Zeitz et Vujin
Tout comme il a recruté Niklas Ekberg pour concurrencer Christian Sprenger l’an dernier, ou Rasmus Lauge Schmidt pour faire de l’ombre à Palmarsson, Alfred Gislason a choisi de faire venir Steffen Weinhold pour concurrencer Marko Vujin car les deux joueurs sont dans des registres complétement différents, lui permettant ainsi de s’adapter à ce que n’importe quel adversaire lui propose. Quand Vujin est adepte des tirs de loin et des prises de balles en courses, Weinhold excelle dans les duels dans les petits espaces et les un contre un. Il est d’ailleurs l’arrière droit qui a marqué le plus de but à six mètres l’an dernier, devant l’Islandais de Rhein-Neckar Alexander Petersson. D’un naturel calme, il ne commet que peu de fautes en défense, et est très rarement exclu. Il ne lui manque peut être que de devenir un peu plus exubérant, un peu plus leader dans l’âme pour passer un vrai cap et enfin devenir un joueur majeur, ce dont il ne doute d’ailleurs pas: “Je sais que je dois encore beaucoup travailler, et je veux remercier Ljubomir Vranjes pour m’avoir permis de jouer la Ligue des Champions et de franchir un palier. Je suis persuadé que jouer à Kiel, un club avec une grosse histoire, et une pression encore plus forte qu’ici, à Flensburg, va me forcer à progresser encore”. Un virage qu’il a peut être néanmoins commencé à prendre depuis le début de l’année. Le but de la victoire contre Göppingen il y a un mois, associé d’un cri de rage qui en a surpris plus d’un. Une indication pour le futur?
Un peu dur votre article sur Zeitz qui est un joueur atypique et vraiment spectaculaire
Effectivement, votre article est un peu dur envers Zeitz. Il peut certes faire beaucoup d'erreurs mais il peut aussi gagner un match lui seul. Il est aussi arrière droit… et non pas arrière gauche!
Je ne sais pas si vous avez regardé le match Magdeburg-Kiel de ce mercredi, mais on a encore eu un aperçu de ce que Zeitz fait depuis deux ans. Il a joué cinq minutes en attaque, pris quatre tirs dans ces cinq minutes dont deux ont failli décapiter l'arbitre de but. Tout cela alors que son équipe était menée.