Emmené par un stratosphérique Mickaël Robin, Montpellier a remporté la Coupe de France samedi soir à Bercy aux dépends d’un PSG méconnaissable (35-28). Complètement dépassés par des montpelliérains au meilleur de leur forme, les hommes de Philippe Gardent ne réaliseront pas le doublé championnat-Coupe de France cette saison.
Avant la rencontre, Philippe Gardent ne cachait pas ses ambitions. Oui, le PSG souhaitait réaliser le doublé Coupe-championnat, un exploit longtemps réservé à son adversaire du jour, Montpellier. La formation de Patrice Canayer ne l’entendait pas de cette oreille, elle qui a gagné au moins un titre par saison depuis 1998. C’est d’ailleurs Vid Kavticnik qui lance les débats sur pénalty après 49 secondes de jeu (1-0). La défense héraultaise est bien en place. Borges perturbe l’attaque parisienne en position avancée mais le bras de Hansen fait la différence (2-2) pour le PSG.
Robin fait déjouer le PSG
Robin commence alors son show dans les cages héraultaises. En pleine réussite lors de toute la rencontre, le portier du MAHB a écœuré les parisiens. Le PSG se montre fébrile, à l’image du penalty de Bojinovic au-dessus des buts de son ancien coéquipier. Les tireurs parisiens ne sont pas à la fête. Diaw en contre-attaque permet néanmoins à l’équipe de Philippe Gardent de rester au contact (6-4, 9’). Le PSG presse davantage en défense pour faire reculer les héraultais. Mais Patrice Canayer a plus d’un tour dans son sac. Tej prend le relais en pivot après un superbe mouvement collectif, secondé ensuite par Malmagro sur la base arrière (8-6, 12’).
Montpellier fait craquer Paris
Le PSG semble avoir laissé passer l’orage. Profitant d’une exclusion de Gajic, Paris s’en remet au talent et à la malice d’Abalo pour revenir au score (9-9, 16’). Mais un 3-0 héraultais remet à nouveau les champions de France à une distance raisonnable pour les montpelliérains (14-10, 22’). Robin se montre déterminant dans ses cages, prenant notamment le meilleur sur Hansen. A l’image de Diaw, exclut pour deux minutes, les parisiens sont trop nerveux. Accambray, Gajic et Kavticnik offrent un bek avantage au MAHB à la pause (19-13). Le MAHB, tenant du trophée, avait affiché la couleur avant la rencontre. « Si je n’ai pas la prétention de dire qu’on est favori, on n’est pas non plus une équipe de quartier » affirmait ainsi Patrice Canayer. Les héraultais n’ont pas fait semblant lors des trente premières minutes.
Paris retrouve son jeu
Poussé par des supporters venus en nombre, le PSG retrouve des couleurs grâce à Bojinovic et Abalo qui réveillent Bercy dès la reprise (19-15). Les parisiens sont plus appliqués en attaque. Le discours de Philippe Gardent à la pause s’est montré payant. Quelques arrêts de Sierra, bien discret jusque-là, permettent aux parisiens de revenir dans le match (20-17, 34’). « Dans de club, le mot impossible n’existe pas », déclarait Philippe Gardent il y a quelques semaines. L’occasion pour ses joueurs de mettre en pratique les propos de leur entraineur. Mais ce diable de Robin fait souffrir le PSG.
Robin, encore et encore …
Montpellier a le match bien en main, à l’image de ce superbe but de Kavticnik sur la base arrière suivi d’une parade de Robin, tout simplement incroyable. Sans Diaw, sorti après une blessure à la cheville, la défense parisienne laisse trop d’espaces. Face à Montpellier, ce genre d’erreurs se paye cash. Deux contre-attaques, avec Grébille et Gajic, crucifient Paris (26-19, 43’). Philippe Gardent se prend la tête à deux mains : son équipe est dépassée comme rarement cette saison. A tous les postes, le PSG semble pris de vitesse par le MAHB. Les tirs parisiens butent sur un Robin des grands soirs. Tout ce que tente Montpellier, le club héraultais le réussit.
Montpellier, spécialiste de la Coupe
Montpellier, qui n’a perdu qu’une seule finale en 13 participations en 1998 contre Toulouse, donne la leçon à Paris. Les dix dernières minutes ressemblent à un chemin de croix pour le PSG, repoussé à dix longueurs après un but d’Accambray. Montpellier semble revivre ses plus belles heures à Bercy, devant une équipe parisienne impuissante. Les esprits s’échauffent, mais Montpellier s’est mis à l’abri depuis longtemps. Les hommes de Patrice Canayer s’imposent de 7 buts (35-28) et sauvent leur saison en remportant un trophée. Et de quelle manière !
Je reposte ce que j'ai mis sur le forum :
Désolé par avance pour le pavé.
Ce que j’ai vu et comme je l’ai vu :
Sur le match en lui-même : pas la même intensité que le choc en championnat (peut-être dû au fait que j’étais cette fois devant ma télé). Un match cependant agréable, quelques très belles actions, gestes et certains joueurs nous ont gratifié d’une performance exceptionnelle. Montpellier a dominé du début à la fin, même si sur deux ou trois périodes (assez courtes) le PSG a semblé prendre l’ascendant.
Côté parisien : beaucoup diront que Paris n’a pas été au niveau. Pour moi ce n’est que très partiellement vrai. C’est surtout Montpellier qui a été très bon (notamment en défense). Le gros problème de Paris, outre d’être tombé face à un gros adversaire, a été d’avoir voulu joué trop individuellement, trop en duels. Et face à Tej, Hmam et Accambray, ça ne passe pas ou très peu. On peut pointer Gardent qui aurait pu (dû ?) essayer Claire en demi-centre. Certains affirment que Montpellier a une équipe et Paris des individualités. La formule, un peu simpliste, n’est pas totalement erroné. Ce soir, ça c’est vu ne serait-ce qu’au niveau de la solidarité et de l’envie. Paris a trop souvent gagné grâce à ses individualités (je pense à la demi-finale de CdF contre Dunkerque). Hansen a été mauvais (et peu en réussite), prouvant par là qu’il n’est pas le fantastique joueur qu’on nous vend. Abalo est lui aussi plutôt passé à côté. Le bilan pour Kopjlar a été plus mitigé, le rare à faire la différence mais aussi régulièrement en échec face à Robin, tout comme Sierra qui a fait de bons arrêts mais qui n’a pas su être décisif comme il y a 10 jours. Honrubia de son côté a fait le travail.
Côté montpelliérain : un très, très gros match. Je dirais même une leçon. C’était beau. Une très belle solidarité, de l’envie et du mental. Le gros point fort de ce match a été incontestablement la défense. Elle a été partout et solide. Ce n’est pas un hasard si Hansen a eu autant de mal. Ce n’est pas non plus un hasard si Mickaël Robin fait un match stratosphérique. En attaque, l’équipe a assuré, quasiment tous, beaucoup de mouvements et cette fois-ci ni les poteaux, ni Sierra ne sont venus barrés le chemin des filets.
Sur un plan plus individuel, comme je le disais, Mickaël Robin a été exceptionnel. Le titre, ce soir, on lui doit en grande partie. Il a certes bénéficié d’une très bonne défense mais ça ne justifie pas tout. Je n’ai pas les chiffres mais il finit à plus de 50%, c’est très fort, du niveau international. Ça fait plaisir parce qu’il confirme enfin un peu sur cette fin de saison après une saison bien trop irrégulière. C’est aussi la preuve que la décision concernant Desbonnet est la bonne (même si j’aurais préféré un prêt). A quand en Bleus ?
Guigou a été lui aussi fantastique. Quel régal de le voir jouer, quelle chance même ! Ce mec est formidable, c’est un ailier d’exception mais en plus de cela il sent le jeu comme très peu de joueurs. Toujours la bonne passe, une qualité de dribble impressionnante. Accambray a été peu en réussite au début mais il a par la suite fait parler son bras (faisant plus de 50% il me semble). Il a sur ce match prouvé qu’il méritait son titre de meilleur arrière gauche, en comparaison d’Hansen. Tej a lui aussi prouvé qu’il méritait son titre, plutôt qu’un Gunnarsson éteint. Il a été agressif en défense et n’a pas loupé ses occasions devant. Mention spéciale pour sa passe exceptionnelle !
Gajic et Kavticnik ont eux aussi assuré. Hmam confirme son rôle de patron de la défense. Borges a – encore – eu du mal sur les contre-attaques, c’est dommage. Bon match de Malmagro et de Metlicic.
Petit coup de gueule contre les commentateurs, et particulièrement Brindelle. Je passe sur les erreurs grossières (Canayer est arrivé à Montpellier à la fin des années 90…), je passe aussi sur le parti pris parisien. On pourrait lui signaler qu’il est plus normal qu’il y ait une majorité de supporters de Paris et lui signaler que avoir des drapeaux ne fait pas de vous de vrais supporters, que c’est peut-être le club aux fonds illimités qui les produit et distribue.
D’ailleurs à ce propos, il nous annonçait des « fantastiques supporters parisiens » mais, sans compter que ça se jouait à Paris, sans compter qu’il y avait ce soir plus de « supporters » parisiens que toute l’année dernière à Coubertin, on n’a bizarrement plus entendu ces « fantastiques supporters » en deuxième mi-temps. Mais bon c’est peut-être la différence entre des opportunistes qui ont découvert le handball quand les millions sont arrivés et les vrais supporters de toujours : soutenir son équipe tout le match, quelque soit le score.
Au final, c’est une très belle victoire et un trophée qui vient sauver une année gâchée. Une année gâchée par cette foutue affaire de paris. Ce match prouve à tous que, sans cette affaire, le titre de champion aurait été plus dur pour Paris et aurait pu même lui échapper. Montpellier a fait preuve de force de caractère et a prouvé que le club n’était pas du « passé ». Comme l’a très bien dit Michael Guigou, beaucoup trop de personnes ont manqué de respect au club (je pense particulièrement à Canayer), aujourd’hui l’équipe a apporté la plus belle des réponses : une victoire sur le terrain. Cette victoire est en plus de cela claire, nette et sans bavure contre le « grand » Paris.
Bravo aux joueurs et à tout le personnel du club, ce soir je suis fier et heureux. On vous accueillera comme il se doit et on espérera une qualification en Ligue des Champions. Vivement l’année prochaine et allez Montpellier !
N. B. pour les parisiens : les bouseux de Province vous saluent.
Bonsoir Alexandre,
De mon côté, je suis supporter parisien et j'étais présent à Bercy !
Par rapport à ton avis sur les joueurs parisiens, je suis tout à fait d'accord avec tes commentaires. Hansen, Abalo pas bons (moi je rajoute Gunnarsson et Dinart aussi dans cette catégorie), Kopljar moyen (je rajoute Bojinovic et Diaw) et Honrubia à son niveau.
Je suis même d'accord quand tu sous-entends que Hansen est surcoté !
Pendant le match, la grosse différence que j'ai senti dans le jeu se situait sur l'agressivité défensive qui était vraiment intense chez Montpellier et très légère et désordonnée côté parisien.
Ensuite tout le reste de ton commentaire, franchement tu aurais pu t'en passer.
Ayant eu la chance de pouvoir assisté au match à Bercy également, je me permets d'ajouter un petit commentaire.
Concernant le match, tout a été dit il me semble ; je vais donc plutôt me concentrer sur le public.
Tout d'abord, j'ai été assez surpris de constater que relativement peu de supporters montpelliérains ont fait le voyage jusqu'à Paris (200 à 300 Blue Fox il me semble, moins en tout cas que les supporters de Dijon ou Metz pour la finale féminine) alors que j'aurais considéré ce match comme le rendez-vous de l'année pour Montpellier.
Mais bon, il ne fait aucun douté que ces supporters, profitant peut-être d'une physionomie de match plus agréable et également de leur supériorité numérique sur leurs homologues parisiens (100 à 150 personnes environ) ont été sur l'ensemble du match bien plus bruyants. En effet, sur les 3000 personnes qui agitaient un mignon petit drapeau du psg (disponible dès 16h je ne sais où dans la salle, j'imagine que la plupart des enfants en ont profité un maximum), il y avait en gros 150 supporters (qui d'ailleurs pour la plupart n'avaient pas de drapeau, et qui ont vraiment encouragé leur équipe tout le match et même après, quand les joueurs sont rentrés au vestiaire) et 2850 spectateurs qui étaient venu là profiter du spectacle, s'extasiant à l'entrée des joueurs et quelques fois dans le match sur certains gestes parisiens, à l'instar de spectateurs de tennis ou de golf. Vu la vitesse à laquelle la salle s'est vidé au coup de sifflet final (je dirais que seulement un tiers grand maximum a assisté à la remise du trophée, et certains sont même partis au bout de la 54ème minute), j'en déduis qu'ils ont été relativement déçus…
Morale de l'histoire : acheter des drapeaux, c'est bien ; galvaniser des foules, c'est plus compliqué. Petit point positif quand même : les petites lumières rouges et bleues à l'entrée du trophée sur le terrain rendait assez bien, et j'ai bien cru pendant au moins 30 secondes que le psg disposait d'un vrai kop.
Plus sérieusement, ce que je retiendrais avant tout de ce match, c'est qu'il montre à tous que le psg n'est pas invincible. Nantes l'a démontré deux fois cette année, Montpellier également et même Tremblay a failli le faire. Il ne faut en aucun cas que les différentes équipes du championnat (même celles de bas de classement) aborde ces matchs avec un état d'esprit du genre "on va essayer de pas en prendre 10" comme cela a pu être le cas il y a quelques années avec Montpellier mais prenne consciences qu'avec une défense agressive, un bloc collectif solide, et un gardien réussite, faire douter le psg est une entreprise loin d'être irréalisable.