Alors que vient de se disputer la première journée de Pro D2, Handnews a mené l’enquête auprès des 13 formations du championnat pour connaître leur budget prévisionnel pour l’exercice 2014-2015. Si Strasbourg et Massy atteignent le minimum exigé, Ivry et Chartres dépassent les 2 millions d’euros et ont un budget trois fois supérieur.
C’est l’éternelle question, qui revient chaque saison de manière plus intense : comment réduire le fossé entre la LNH, en plein développement économique, et la Pro D2 qui essaye tant bien que mal de monter en gamme sur le plan budgétaire ? Loin de la médiatisation de la LNH et de sa structuration, la Pro D2 tente de se faire une place derrière sa grande sœur. La mission n’est pas simple pour des clubs avec des histoires très différentes, un passé qui s’est écrit au plus haut niveau pour certains et dans les divisions inférieures pour d’autres.
1 M€ de budget médian

Crédit photo : Jean-Yves Lhors
Le budget moyen en Pro D2 est en progression de 10%, atteignant 1,2 M€ cette saison. Plus intéressant car davantage révélateur du développement moyen d’un championnat, le budget médian passe de 950.000€ la saison passée à 1 M€ cette saison, soit une progression de 5%. Cela représente une hausse assez modérée, à l’heure où la LNH connaît des taux de croissance beaucoup plus conséquents. Le budget moyen en première division est par exemple de 4,39 M€ cette saison. Un autre monde comparé à la Pro D2, qui ne bénéfice par exemple pas de droits TV (environ 150.000€ par an et par club cette saison en LNH).
Ivry mène la danse
Sans surprise, Ivry a le plus gros budget de Pro D2 cette saison, avec 2,5 M€. Relégué pour la première fois de son histoire, le club du Val de Marne a une culture de Division 1 et des infrastructures qui lui permettent d’avoir les reins solides. Ivry avait, la saison passée, le neuvième budget de LNH, avec 2.781.000€ à sa disposition. Si les dirigeants ont naturellement réduit la voilure cette année en Pro D2, ils restent néanmoins armés pour rivaliser avec les clubs de LNH. Cesson (2,02 M€) et Istres (1,88 M€) ont aujourd’hui des budgets plus faibles que celui d’Ivry parmi l’Elite. Ils font également mieux que Créteil la saison passée en Pro D2 (2,2 M€, soit 300.000€ de moins qu’Ivry cette saison). Avec 1,5 M€ de masse salariale, l’USI domine de la tête et des épaules tous les autres clubs de Pro D2.
Chartres en embuscade
Annoncé comme l’un des favoris pour la montée en LNH, Chartres se structure depuis plusieurs saisons pour pouvoir répondre présent quand son heure aura sonnée. Son budget augmente de 200.000€ par rapport à la saison passée, à 2,2 M€. Avec seulement 15% de partenariats privés, le club chartrain présente l’une des parts les plus faibles de Pro D2, juste devant Nancy (14%). Les dirigeants ont donc devant eux encore une vraie marge de progression pour développer leur club et attirer des sponsors privés.
Dijon réduit la voilure
Petit Poucet la saison passée en LNH avec ses 1,9 M€, Dijon a logiquement diminué son budget cette saison, malgré un objectif affiché de terminer dans le Top 5 et de participer aux play-offs. Avec un effectif largement remanié, le DBHB compte 1,3 M€ de budget, dont 50% de partenariats privés.
+33% pour Cherbourg
Seul Cherbourg fait mieux en terme d’apport de sponsors privés (53%). Une vraie performance pour le promu, qui confirme une nouvelle fois le vrai engouement autour du club. Pour leur première année en Pro D2, les cherbourgeois comptent déjà le 7ème budget du championnat, en hausse de 33% par rapport à la saison passée en Nationale 1. 11% de leur budget provient de ressources internes, telle que la billetterie ou la vente de produits dérivés. Billère (1,1 M€) et Nancy (1 M€) ont un budget supérieur au promu, mais capitalisent aussi sur un historique de Pro D2 qui plaide en leur faveur. Tout n’est pas rose cependant pour les billérois, qui ont vu leur budget réduit de 300.000€ cette saison afin de retrouver une situation financière plus saine sur le long terme.
4 clubs dans le ventre mou
Pontault (1 M€), Valence (1 M€), Mulhouse (980.000€) et Besançon (930.000€) constituent le ventre mou du championnat au niveau budgétaire. Si le budget des pontellois est stable par rapport à la saison passée, et encore très dépendant de la subvention versée par la municipalité, celui de Valence enregistre une belle progression (+ 200.000€). Mulhouse gagne également 80.000€ par rapport à la saison passée, dont 50.000€ supplémentaires versés par la mairie. “Il faut désormais monter, déclarait dans L’Alsace le maire de la ville, Jean Rottner, en juin dernier. C’est la dernière chance du club.” Les bisontins voient quant à eux leur budget augmenter de 3%.
Le minimum pour Massy et Strasbourg
Comme la saison passée, Massy se place au niveau du budget minimum fixé par la fédération, soit 830.000€. Ce montant était de 780.000€ les saisons précédentes. Avec 520.000€ de masse salariale, le club massicois joue pourtant presque dans la même cours que Pontault (555.000€). Le promu strasbourgeois a également réuni le minimum exigé cette saison.
Le tableau ci-dessous récapitule les budgets par club, ainsi que la part du sponsoring privé. Trois clubs n’ont pas donné suite à notre sollicitation pour cette enquête : Angers, Mulhouse (part des partenariats privés) ainsi que Strasbourg (part des partenariats privés).
[table “332” could not be loaded /]
Article très intéressant. Je retiens que Cherbourg est le meilleur élève (ration privé public positif, seul club dans ce cas là), que Dijon, Billère voire Besançon, sont pas trop mal à ce niveau là.
Par contre, on voit aussi que les clubs comme Chartres, Nancy et Pontault son quasi exclusivement financés par la volonté politique de l'équipe municipale. Si cette volonté s'amenuise, amen de ces trois clubs qui feront faillite illico. Souhaitons donc avant tout le succès des clubs viables économiquement, et que les moins viables toruvent de nouvelles ressources.
Par contre, chers rédacteurs de handnews, je ne crois pas avoir vu d'article similaire concernant la LNH. Ce serait pourtant très intéresant d'avoir un comparatif des budgets, et notamment de ce point central de l'apport du privé. Un tel articl est-il dans les cartons ?
En quoi un financement privé est-il plus fiable qu'un financement public?
Pourquoi des collectivités ne pourraient elles pas choisir de développer leur image au travers d'un sport. Comme d'autres le font avec la culture. Je crois que l'exemple de Montpellier est assez parlant: les collectivités ont (largement) amorcé la pompe et maintenant la part du privé augmente.
Par ailleurs ne croyais vous pas qu'un club ayant entre 1 et 2M€ de budget en ProD2 avec peu de financement privé à plus de perspectives de développement qu'un club qui a déjà 50% de financement privé?
De plus chaque situation locale est différente et ne peut être comparée.
Un financement privé est plus fiable dans le sens où il provient presque toujours de différents investisseurs (exception faite du PSG), alors que dans le cas d'un financement public, la mairie est toujours la vache à lait. Et puis le finacement public ça veut dire l'argent de tous les contribuables investis dans quelque chose qui n'intéresse qu'une minorité, et ce au détriment des transports, logements… Difficile d'être favorable à un ratio privé/public négatif.
Quant à ta dernière phrase, c'est une lapalissade, mais je ne vois pas où tu veux en venir. En tout cas, les chiffres publiés ci-dessus montre clairement que le projet de Chartres ne tient que par la volonté du maire et de son équipe. Pour un projet qui se veut aussi ambitieux, personnellement je trouve ça préoccupant…