EHF Cup

R. Feliho : “On a gagné des galons”

Feliho Nantes

Le patron de la défense nantaise, Rock Feliho, meilleur défenseur de la LNH la saison dernière, revient sur le parcours de son équipe jusqu’à ce futur quart face au Montpellier de son ami Mickaël Guigou. Une troisième campagne de Coupe EHF avec le HBCN pour l’Alsacien qui espère bien revoir Berlin…

Il s’agit de votre troisième campagne européenne. Quelle vision avez-vous de votre parcours ?

On a vraiment, cette saison, pris cette Coupe EHF étape par étape. Et on peut dire que c’est un très bon parcours, puisque nous sommes qualifiés ! On n’oublie pas une chose c’est que, quand même, nous avons été repêchés pour cette saison 2013-2014 (Chambéry leur avait ravi in extremis la 4e et dernière place qualificative pour l’Europe dans le championnat de France en mai denier, NDLR) ! Dans un premier temps, il nous fallait passer ces phases de poule. Je me revois le jour du tirage de celle-ci, me disant que nous avions vraiment hérité de la plus relevée…

Et cela c’est confirmé, puisqu’aucun des protagonistes ne sort invaincu !

C’est tout à fait ce que j’imaginais ! Des surprises, il y en a plus que jamais en EHF. On l’a vu l’an passé avec Holstebro que personne ne voyait éliminer Kolding pour le Final Four à Nantes… Mais là, quand tu vois s’afficher Szeged, Presov… tu sais déjà que le chemin vers les quarts va être rude. On était quatre belles équipes, avec des forces et des profils différents. On a réussi à s’en sortir, même si à froid il y a la petite déception de ne pas finir premiers, car il y avait la place.

Ce qui vous aurait permis, en plus, d’éviter Montpellier…

Evidemment que de ne pas croiser la route des Montpelliérains aurait été quand même plus sympathique ! Du moins, pas dès les quarts… Franchement, je reste persuadé que nous avions les moyens cette année de voir deux équipes françaises à Berlin. C’est peut-être d’ailleurs ce qu’il y a de plus rageant… Après, jouer le MAHB ou une autre équipe n’est pas le problème en soit mais quitte à jouer les joutes européennes, autant que cela ne soit pas face à l’équipe que tu joues minimum déjà quatre fois dans ta saison !

Feliho Nantes (2)D’autant que Montpellier et vous, c’est une grande histoire d’amour : vous « aimez » vous retrouver tous les ans dans une Coupe !

En effet, on ne se lâche pas depuis des années (rires). Micka Guigou m’avait dit après leur élimination en Coupe de France « Tu vois, cette fois-ci ce sera à coup sûr en EHF (l’an dernier, le MAHB avait éliminé le H en demie de Coupe de France, NDLR) ! » Il ne s’est malheureusement pas trompé. Cela montre aussi qu’en EHF, un seul match peut tout changer…

Vous les redoutez encore plus qu’un autre club ?

Plus ? Non. Montpellier reste pour moi, avec Berlin bien sûr, le principal favori à cette Coupe EHF 2014. On se connaît par cœur, nos atouts comme nos points plus faibles. Et puis, on va être dans un contexte et un objectif totalement différents de celui du championnat. Les deux rencontres (une le lundi, l’autre le dimanche) seront entrecoupées par une journée de LNH et se retrouvent ainsi dans une semaine de dingue. On va avoir plus que jamais besoin de tout le monde.

“Ce que nous réalisons est pas mal”

Justement, comme c’était le cas la saison passée, vous donnez l’impression d’être au top de votre handball quand les événements se bousculent, y compris avec des blessés.

Clairement, la Coupe d’Europe est un incroyable générateur et catalyseur d’énergie. Tous les ans, dans cette LNH, on se bat comme des lions pour aller chercher cette place qui nous ouvre la porte de l’Europe, et ce serait pour ne jouer qu’à moitié ? Ou se préserver ? Non ! C’est inconcevable…On adore ça, cela amène une belle expérience, car on doit faire face à un autre handball, d’autres exigences, nous obligeant à hausser notre niveau de jeu. Indirectement, on s’en sert en championnat dans la rigueur et la concentration.

Votre progression est aussi exponentielle que rapide sur la scène européenne …

On est ressorti très frustré de notre première année après l’élimination contre Minsk. Certes, on apprenait, on découvrait. On s’est surtout rendu compte que nous avions extrêmement mal géré notre match à domicile, pour ensuite gagner là-bas et manquer la qualif’ pour un but ! L’an passé, la finale perdue… on l’a encore en travers de la gorge. Ce titre, on l’a eu au bout des doigts. Alors pourquoi ne pas remettre ça cette année ? Et puis, je pense que l’on a prouvé que nous n’étions pas là par hasard ou par simple chance. On a gagné nos galons européens.

Camarero NantesVous aviez géré de grands moments sans le monument du handball espagnol qu’est Alberto Entrerrios, en très grande forme actuellement. Y-a-t’il un HBC Nantes avec et un HBCN sans ?

De là à dire que nous sommes une équipe différente, non. Mais une chose est sûre : quand tu as un joueur comme lui sur le terrain, il monopolise du monde ! L’an passé, sa blessure a évidemment été pénalisante pour nous…mais le pire aura été pour lui. Ca a été sûrement dur à gérer, même pour un joueur qui a vécu tant de grandes choses. Je crois, d’ailleurs, que cela aura été l’une de nos grandes forces la saison dernière : être capable de gérer les temps forts comme les temps faibles sur les différents tableaux de compétition et ce malgré les blessures diverses. Alors oui, avec Entrerrios, Maqueda, Skof, Rivera au top, cela change tout… Mais à chaque fois qu’il y a eu des absences , on a su compenser.

Avec notamment une jeune garde émergente plus qu’efficace !

Ils font encore des bêtises mais oui, quelle audace… et quelle efficacité ! Je pense que tout le monde l’a constaté lors du F4 à Nantes, avec O’Bryan qui a été irréprochable, vraiment excellent et sans frémir. Réussir à faire oublier l’absence d’Entrerrios, c’était fort ! Jordan Camarero prend lui aussi de la densité, Nicolas Tournat se révèle au fil des matches. Certes, comme toute l’équipe, c’est encore parfois en dents de scie. Reste que beaucoup oublient que ce n’est que notre troisième campagne européenne. Alors je trouve que pour l’instant, ce que nous réalisons n’est plutôt pas mal ! (rires)

7 CommentairesPoster un commentaire

  1. Karabalo - le 18 avril 2014 à 13h21

    Très très gros boulot de ce club depuis des années… Un club qui s'impose déjà dans le Top 20 européen et qui peut viser encore mieux. J'aimerai vraiment les voir en LDC très vite.

  2. skancho - le 18 avril 2014 à 13h32

    Franchement, pour se qualifier le H a eu de loin le parcours le plus ardu : Partisan (joue la ligue SEHA et a une belle expérience LDC), Evelrum, Presov (leader de la ligue SEHA et multiple champion de Slovaquie), Szeged (grosse cylindrée européenne) et Kristianstad (champion suédois). Maintenant Montpellier. Comme en coupe de France, leur parcours est vraiment pas évident.

  3. bob45 - le 18 avril 2014 à 19h17

    malheureusement, ce n'est pas du tout sûr que Feliho puisse prendre part à ce quart face à Montpellier vu sa blessure à l'oeil contractée contre Ivry et dont on ne connaît pas encore la gravité. Et sans Feliho, ni Claire, les chances de qualification s'amenuisent considérablement…

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