Crédit photo: NORBERT BARCZYK
L’équipe de France catégorie jeune (U19) s’est qualifiée pour la finale de l’Euro 2014 en Pologne. Cette phrase résume la performance, le résultat intermédiaire avant dimanche. Mais elle ne dit pas que c’est la meilleure performance d’une équipe de France masculine, en dehors des A bien sûr. Elle ne dit pas non plus comment ils en sont arrivés là, après une demi finale de haute volée contre l’Espagne qui est loin d’avoir démérité.
Un début de match d’anthologie.
On a presque failli croire à une balade, toute proportion gardée, au bout de 10 minutes. La défense broyait consciencieusement les efforts adverses, en étant très dure sur l’homme. Si une situation de shoot était tout de même au bout, c’est alors le gardien Julien Meyer qui se dressait là.
Devant, les Espagnols ne savait plus où donner de la tête : Tom Nozeran, Ludovic Fabregas, Dika Mem. Les noms de buteurs s’enchaînaient sans que le danger soit identifié. Logiquement, Alberto Suarez pose un premier temps mort dès la sixième minute.
Il faudra encore quatre minute de jeu pour voir Julien Meyer s’incliner une première fois. C’est aussi à la dixième minute qu’on aperçoit qu’en réalité, le match ne sera pas une sinécure. C’est Alaix Gomez qui allait se charger de la révolte. Deux buts. Et un retour au combat (4-5, 16e).
Une partie engagée…
On se retrouve à partir de ce moment sur une longue route semée de coups et de buts. Un chassé croisé de vacances entre deux des meilleures nations de cette génération. Côté espagnol, outre Alaix Gomez déjà évoqué, les moteurs s’appellent Koldi Odriozola et Daniel Dujshebaev pour un jeu qui penche nettement sur la droite de l’attaque.
C’est par ce côté droit qu’arrivera l’égalisation. Une première depuis le début de match (12-12, 32e). Gomez et Odriozola vont alterner à la marque et malgré une belle traversée de Dylan Garain, l’Espagne va ainsi passer devant pour la première fois. (15-14, 39e)
L’ambiance devient irrespirable. Dans les tribunes les « Espana » se heurtent aux « Allez les bleus », sur le terrain, c’est les joueurs qui s’entrechoquent. Assez violemment parfois, comme lors de la première exclusion de Fabregas (32e) qui a laissé Gomez au sol.
… À l’issue incertaine.
Pourtant des deux équipes ce sont les Bleuets qui sont proches du K.O., ils multiplient les erreurs – reprise, pertes de balles et zone – dont profitent les jaunes et rouges pour prendre un peu d’air (17-15, 43e). Une bouffée d’air qui ne durera pas longtemps par la faute de Dika Mem. Julien Meyer va alors sortir le grand jeu : une parade – signant son retour aux affaires – qui permet un contre avec à la finition Florent Billant (17-17, 45e), puis une série impressionnante d’arrêts qui bonifient le travail de la défense qui va tenir plus de deux minutes à 18-18 !
Si Jaime Fernandez – très timide contrairement à d’habitude – profite d’un contre pour remettre l’Espagne devant, on sent que le vent tourne. Confirmation lorsque Sacha Bouchillou replace les Bleuets devant (20-21, 51e). Les Jeunes français vont alors faire la course en tête. S’ils se montrent alors fébriles pour la première fois du match, comptez sur Eric Quintin pour prendre un temps mort judicieux, et sur Didier Dinart pour secouer la troupe.
Minne inscrit un dernier but à 30 secondes du terme. Les Espagnols se jettent alors comme des taureaux dans l’arène. Mais le tauréador était bel et bien alsacien hier soir, avec une dernière parade sur le gong qui envoie toute la troupe en finale.
Statistiques :
Espagne: Ledo, Cabada – S. Gomez, Bazan, Dujshebaev 4, Folques, Casado 3, Castro 1, D.Fernandez, A. Gomez 5, Munoz 3, Rio 1, Odriozola 5, J. Fernandez 1, Pedreira, Gutierrez.
MVP: Aleix Gomez Abello.
France: Bonneau, Meyer – Lenne, Mocquais 3, Billant 2, Ferrandier, Garain 3, Minne 2, Kounkoud, Lagarde, Nozeran 3, Bouchillou 2, Zahm, Fabregas 3, Mem 3, Richardson 3.
MVP: Julien Meyer.
Quelques heures plus tard, le nom du second finaliste est sortie du terrain. Ce sera la Hongrie. Un nom qui a du prêté à sourire pour les jeunes Bleus qui ruminent une première opposition qui s’est terminée douloureusement au premier tour (34-26).
Les Hongrois ont montré que cette victoire était d’ailleurs pas un hasard : balayant tour à tour l’Allemagne (30-20), la Pologne (33-26) et le Danemark en demi finale (3226), ils ont prouvé qu’ils avaient aussi une génération hors norme.
Une confrontation alléchante, programmée Dimanche à 16H30 dans la ville de Gdynia. Un match pour la plus belle des médailles…
Article de Maxime Thomas
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Cette finale France/Hongrie permet d'attirer l'attention sur un partenariat original et en pleine construction: Marcq Handball (Nord) et le MKB Veszprem. Ce partenariat se forge notamment sur des stages et tournois (d'équipes) en Hongrie et dans la métropole lilloise. De plus, le club marquois organise un tournoi international, début juin, auquel participe le MKB Veszprem, au même titre que Créteil, Toulouse ou l'USDK. Si l'équipe hongroise présente fût loin de ressembler à l'équipe-type proposée en championnat, en se privant notamment de Ligetvari et de Fekete, le dernier rempart de Veszprem n'était autre que Rozsavolgyi. Trois joueurs qui se retrouveront demain à la France. Marcq, terre de handball… N'hésitez pas à venir voir quelques promesses handballistiques! https://www.facebook.com/pages/Tournoi-Internatio…
Encore bravo aux jeunes ( et aux supporters) qui ont su serrer la défense face à l'Espagne. Contre le rouleau-compresseur hongrois il va falloir une défense avec une " french touch" et des goals au niveau de celui d'en face. Ils ne sont pas favoris pour la finale mais c'est sans doute dans cet état d'esprit qu'ils auront une chance de l'emporter.Et que le meilleur gagne !Vive le hand ! Vive la France (quand même) !