Avant de recevoir Nantes, Christian Gaudin revient sur deux semaines en dents de scie et sur la touche scandinave s’avérant payante apportée cette saison à son collectif .
Après la finale à Chambéry, on avait vu vos joueurs éprouvés, mais il a fallu repartir très vite…Comment l’équipe a-t-elle géré l’après Coupe de la Ligue ?
Christian Gaudin : Cela a été évidemment compliqué, il y a eu beaucoup de déception à encaisser; on a vécu un véritable ascenseur émotionnel et physique, ça a laissé des traces. Après le match contre le PSG où, je pense, nous avons démontré certaines choses, on prend un coup sur le casque le lendemain face à Montpellier.
Malgré cette nouvelle finale perdue, il n’y avait pas tout à jeter ! L’essentiel était de surfer sur les bonnes choses vues sur ce week-end. Alors cela n’a pas été simple d’enchaîner contre Cesson (victoire 26-25) mais j’ai vu des guerriers jusqu’au bout.
Le déplacement à Tremblay aura, lui, été plus délicat…
C.G : On a clairement manqué d’arrêts de gardiens sur cette rencontre mais attention, Tremblay est allé chercher cette victoire avec tous ses atouts ! C’est une belle équipe, un collectif de qualité qui a certes raté sa première partie de saison mais qui devrait poser de sérieux problèmes à beaucoup d’équipes.
On le sait cette LNH est extrêmement dense. Devant chaque équipe, chaque semaine, il faut donner le maximum sans tricher; joueurs comme coaches, nous n’avons pas le temps de nous reposer. Il faut tirer la quintessence du groupe, les maintenir en éveil. D’autant que l’on se retrouve rapidement sur la sellette…
Les limogeages d’Imbratta, Lathoud et Roussel vous laissent perplexe ?
C.G : Plutôt oui… Trois entraîneurs déboutés, c’est un triste record, en souhaitant que cela s’arrête là… Il y a encore moins de tolérance et je pense qu’il faut se montrer vigilants afin de ne pas sombrer dans certaines dérives récurrentes dans le foot. Mes trois collègues ont fait leur boulot avec leurs moyens ! Je trouve ça assez dingue de tout remettre en cause suite à une passe plus difficile.
Cela induit un changement de comportement chez les entraîneurs ?
C.G : Evidemment. Cela devient compliqué de s’identifier à un projet. Et puis créer de cette façon l’instabilité, cela ne fait pas partie de notre « culture » dans le hand. On demande aux joueurs de très bien jouer , à nous, coaches, de maintenir l’équilibre et la performance. Aux dirigeant de prendre aussi un peu de hauteur quand les résultats ne sont pas tous positifs ! Pour exemple, la défaite à domicile du H contre Nîmes n’a du faire plaisir à personne à Nantes, à commencer par Thierry Anti!
Justement, vous accueillez Rivera et les siens demain.
C.G : Nantes doit gérer en ce moment une phase intense avec les poules de coupe EHF. La défaite face aux Nîmois est, j’en suis sûr, dans la tête de Thierry et même en battant Presov dimanche, le prochain sur sa liste, c’est nous! Les duels face à Nantes sont toujours relevés et demain, cela n’échappera pas à la règle…
On parle beaucoup des armadas du PSG, de Montpellier, des Espagnols du HBCN et finalement, peu de vos recrues scandinaves qui proposent pourtant un très beau handball.
C.G : C’est vrai (rires)! Nantes avaient sa filière espagnole, la MAHB se tourne vers l’Est. Il faut exister dans cette LNH et donc trouvé des solutions! Aucun scandinave ne s’est franchement imposé dans notre championnat alors je trouvais intéressant de creuser cette voie.
Alors je me suis renseigné sur leur mode de vie, d’éducation, qui est très différente de chez nous: la pression y est beaucoup moins forte, on laisse plus place à l’épanouissement.
Et vous n’avez pas eu de craintes quant à leur intégration? Tout semble en effet très bien se passer…
C.G : Très honnêtement, j’aurais eu du mal avec ce profil de joueur au début de ma carrière d’entraîneur, car je me trouvais dans une position de contrôle de A à Z avec mes gars. Aujourd’hui, je ne suis pas plus laxiste mais on va dire plus dans la discussion, notamment sur le travail physique.
Après, ce sont des garçons intelligents, toujours de bonne humeur et enclins à communiquer. Les intégrer n’a pas été difficile.
Olsen et Lynggaard prennent de la densité au fil des journées, il ne manque finalement plus qu’Atlasson pour proposer un trident très solide…
C;G : Avec Olsen , pour moi, il n’y a pas eu de surprise. On a eu une très belle opportunité qui a été saisie rapidement. C’est un super joueur, expérimenté, je suis ravi de le compter dans l’effectif car je le pistais depuis un bon bout de temps. Lynggaard est devenu l’un des meilleurs pivot de la division. Il est parfait dans notre défense 0-6 et prend une nouvelle dimension en attaque. Il comprend vite, est propre, efficace. Et il ne faut pas oublier qu’il n’a que 23 ans!
Maintenant, pour Atlasson, c’est vraiment le manque de bol. Cette rupture du tendon d’Achille a bousillé sa saison et pourtant, on attend énormément de lui quand il sera revenu à son niveau. Il a tout pour qu’on lui confie des responsabilités.
Le départ de Xavier Barachet étant programmé, continuer de regarder vers le Nord est donc une option envisageable?
C.G : Bien sûr! L’expérience a été très positive alors pourquoi ne pas tenter le coup de nouveau? Une chose est sûre : si une opportunité se présente, je ne serais pas frileux à l’idée d’accueillir un nouveau Scandinave.
Très bon article, complet et intéressant ! Handnews de mieux en mieux !