En septembre dernier, le 79-0 encaissé par la sélection féminine des Maldives lors des Jeux Asiatiques a créé le buzz bien au-delà du monde du handball. Une fois l’agitation médiatique retombée, Handnews a voulu savoir comment le jeu à sept se développait dans cet état insulaire de l’Océan Indien.
A leur manière, les filles de la sélection nationale des Maldives sont rentrées en septembre dernier dans l’Histoire du handball, bien malgré elles. Battues 79-0 par le Japon lors des Jeux Asiatiques, elles ont enregistré leur défaite la plus symbolique sur la scène internationale. Très vite, le buzz autour de ce score peu commun a été intense aux quatre coins du monde. Membre depuis 2011 de l’IHF, la fédération internationale, cette myriade d’îles et d’îlots qui fait rêver les touristes s’éveille progressivement au handball.
200 pratiquants seulement
« Ce sont nos forces militaires nationales qui ont commencé à jouer au handball au milieu des années 2000, confie Abdulla Saleem, qui dirigeait les joueuses ayant encaissé le 79-0 lors des Jeux Asiatiques. Ce n’est que l’année dernière que le hand a été présenté à l’ensemble de la population. » Si le nombre de pratiquants augmente jour après jour, il reste encore limité à 200 personnes seulement dans ce pays de près de 400.000 habitants. Un chiffre très faible à l’échelle d’un état, mais qui laisse une vraie marge de progression dans les années à venir. Il n’est ainsi pas rare de voir un même joueur disputer plus d’un match en une journée de compétition.
«Le handball est désormais au programme dans plusieurs écoles, poursuit le sélectionneur national. Les étudiants commencent à y jouer. » Tout est à construire pour la fédération des Maldives, qui a organisé en 2013 son premier tournoi national avec seulement trois équipes en lice. Cette année, l’engouement était plus important puisque six formations ont pris part à la plus grande compétition de handball organisée dans la capitale, Malé, pendant une semaine.
Pas de salle ni de gymnase
Le plus grand défi pour les dirigeants maldiviens est de trouver des éducateurs pour faire progresser les jeunes joueurs et leur inculquer technique et tactique. « Nous manquons de techniciens et d’entraîneurs pour développer notre sport, regrette Abdulla Saleem. Nous manquons également de moyens financiers pour faire la promotion du hand. » Si le jeu à sept commence à devenir populaire aux Maldives, quatre sélections représentent les couleurs du pays lors des compétitions internationales : deux équipes de moins de 20 ans et deux formations de beach handball, qui vont notamment disputer l’IHF Trophy.
Sans salle ni gymnase adapté à la pratique du handball en intérieur, difficile pour la petite balle pégueuse de se faire une place au soleil. Mais les bénévoles et dirigeants de la fédération sont bien décidés à populariser leur sport autrement que par le buzz d’une défaite 79-0 contre le Japon. Des négociations sont ainsi en cours avec le gouvernement pour construire des équipements adaptés. Ainsi va le développement du handball maldivien, entre enthousiasme et absence de moyens. A l’autre bout du monde, si le hand est vécu bien différemment qu’en Europe, la passion n’en reste pas moins intacte.
.jpg)
