LdC (F) - Finale
Györ sacré après une finale d'anthologie
Györ reste roi d'Europe ! Györ est un immense champion. Mais Györ ne serrait pas Györ sans des adversaires à sa hauteur. Le Vardar Skopje en fait partie. Définitivement. Rivaux depuis quatre ans, leur affrontement a, à nouveau, donné lieu à une finale au scénario époustouflant (27-26, ap.).
Györ et le Vardar Skopje n'ont jamais assez d'une heure pour se départager. Andrea Lekic, par une roucoulette lumineuse à vingt-et-une secondes du gong final, pensait pourtant avoir donné la victoire aux siennes (19-20, 59'). C'était sans compter sur la réponse d'Eduarda Amorim à neuf secondes de la fin, arrachant une prolongation dans la fournaise de Budapest (20-20, FT). "J'espère que ce match a été aussi passionnant à regarder qu'à jouer", souriait Anne Mette Hansen après la rencontre. Il l'a été.
D'abord dominateur en début de partie (7-4, 17'), Györ a ensuite butté, comme Rostov la veille, sur une Amandine Leynaud stratosphérique. Après avoir eu besoin de trois cartouches pour passer le +3, le break semblait pourtant fait. Mais muet pendant onze minutes par la suite, Polina Kuznetsova donnait l'avantage au Vardar pour la première fois d'un lob plein de finesse (7-8, 26'). "A ce moment, nous étions vraiment mauvais dans le dernier geste, analyse Stine Oftedal, demi-centre de la formation hongroise. Tout ce qu'on jouait été à contre-temps." Le pénalty transformé d'Anita Görbicz leur permit quand même de rentrer aux vestiaires avec le nul, déjà (9-9, MT).
Le deuxième acte laissa d'abord les Macédoniennes mener la danse. Avec une intensité similaire, leur défense réduisait Györ au silence pendant six longues minutes (9-11, 36'). Secouées de toutes parts, la précision et le sang-froid de Nycke Groot furent bienvenue pour ne pas perdre le fil, côté hongrois. "Je me demande encore comment nous avons fait pour ne pas craquer à ce moment là, explique Oftedal. Toute l'équipe est restée hyper calme alors que nous étions en difficulté. C'est énorme." Dans le sillage d'une Eduarda Amorim prodigieuse pendant l'ensemble du week-end, Györ parvenait à repasser devant (14-13, 45'). Jovanka Radicevic, géniale de bout en bout aujourd'hui, redonnait bien l'avantage au Vardar (15-16, 50') mais l'histoire de l'année passée devait se répéter.
Toujours aussi acharné en prolongations, la rencontre prit une nouvelle tournure mélo-dramatique lorsque Bernadett Bödi donna un nouveau matelas de trois buts aux vertes et blanches (26-23, 66'). Au bord de la rupture, Andrea Lekic trouva la force de remettre un nouveau coup de cravache (27-26, 69')... avant que Eva Kiss, doublure de Kari Grimsbo depuis 2015, ne sorte l'arrêt le plus important de toute sa carrière, au buzzer. La Laszlo Budapest Sportarena pouvait exulter. "On a toujours cru en nous, c'est énorme, sourit Yvette Broch, la pivot de Györ. Je ne sais pas pourquoi, je savais qu'on allait l'emporter. Ce match a été très très très dur, vraiment. Après la saison qu'on a vécu... C'est plus qu'énorme !"
"Je suis très fière de ce que nous avons fait, explique Amandine Leynaud, élue MVP du Final Four avec le Vardar. On s'est battu avec le cœur. On a tout donné. Je suis vraiment très fière."
Un grand champion n'existe pas sans grand adversaire. L'an prochain, le Vardar ne serra plus vraiment le Vardar. Alors epérons que Györ retrouve rapidement un rival d'un tel niveau.
Györ - Vardar 27-26 Györ. Gardiennes : Kiss 3 arrêts/6, Grimsbo 6/29. Joueuses : Afentaler, Hansen 3/5, Mork, Görbicz 3/7, Pal, Oftedal 2/6, Amorim 6/10, Althaus 0/1, Groot 8/11, Broch 1/3, Fodor, Bodi 4/7, Puhalak, Gonzalez 0/2. Vardar. Gardiennes : Leynaud 17 arrêts/41, Suslina 1/4. Joueuses : Radicevic 4 buts/5, Klikovac, Sazdovska, Kuznetsova 2/4, Lazovic 3/3, Penezic 3/8, Keramichieva, Canadija 2/3, Lacrabère 3/7, Khmyrova, Cvijic 1/3, Lekic 6/8, Petrovic, Ristovska 2/3.
A Budapest, Clément Domas Photos : EHF