LdC (M) - 1/8
Paris l'a joué à l'expérience
Le PSG s'est qualifié pour les huitièmes de finale de la Champions League pour la quatrième fois de suite, en l'emportant face à Nantes (35-27). Il n'y avait sans doute pas autant d'écart entre les deux équipes, mais Paris a parfaitement géré son match.
Dire que des huitièmes de finale de Champions League se jouent sur des détails, c'est autant enfoncer une porte ouverte que lorsqu'un des cadres du PSG déclare en zone mixte qu'un "match, ça dure soixante minutes". Et ce soir à Coubertin, cela s'est encore vérifié. Tous les acteurs s'accordaient à dire que le score final, et ses huit buts d'avance pour les Parisiens, était sans doute un peu lourd rapporté à la physionomie du match. Mais force est de constater que les joueurs du PSG ont fait parler leur expérience quand il s'est agi de reprendre le contrôle sur un match qui n'avait pas très bien débuté. Menés de deux buts après vingt minutes, ils ont calmé les ardeurs des violets en l'espace de cinq minutes, pour prendre la main sur le match et ne plus la laisser. "Il ne fallait surtout pas s'affoler, à l'image du match aller. A chaque fois, ils sont très bien entrés dans le match. On les a peut-être laissés un peu trop jouer au début" raconte Thierry Omeyer. Le gardien parisien a alors su faire les arrêts importants pour arrêter l'hémorragie et remettre les siens dans le bon sens alors, qu'en face, Cyril Dumoulin et Arnaud Siffert ont été à la peine en seconde période, incapables d'endiguer les vagues parisiennes prenant d'assaut leur défense. "On a manqué d'arrêts de gardien, de réussite, de lucidité. Il nous aurait fallu faire plus, mais on n'a pas réussi à faire ce plus" constatait, amer, Thierry Anti.
Des supériorités numériques mal négociées
Et quand le coach nantais parle de lucidité, on ne peut s'empêcher de penser à ces périodes de supériorité numérique mal gérées par les Ligériens. Une passe ratée par-ci, un tir raté par là, les Nantais n'ont marqué que quatre buts, dont deux jets de sept mètres, sur les dix minutes où ils étaient à un de plus sur le terrain. A l'inverse, les Parisiens en ont marqué trois quand ils étaient à un de moins. Dur, dans ces conditions, d'en profiter pour faire le trou. "Ces situations sont souvent la clé du match et on les a bien gérées. On a réussi à marquer presque à chaque fois quand on était à un de moins" expliquait Thierry Omeyer tandis que Thierry Anti convenait que ses joueurs auraient pu faire beaucoup mieux : "On manque de conviction à un de plus, comme ce moment où on enchaine roucoulette manquée et tir du gardien raté. On n'a pas le droit". Et si Nantes n'a pas su profiter des temps faibles adverses, Paris n'a pas hésité à appuyer sur l'accélérateur à l'entrée du dernier quart d'heure. En continuant à pousser les ballons quand certains Nantais tiraient la langue et que les remplaçants lancés par Thierry Anti n'arrivaient pas plus à débloquer la situation. "Je ne sais pas si c'est l'expérience, mais on a deux, trois temps faibles qui nous coûtent cher. On aurait aimé les tenir au score plus longtemps pour qu'ils stressent un peu plus mais une fois qu'ils ont pris quatre, cinq buts d'avance, on a fait trop d'erreurs" confirmait le capitaine Rock Feliho.
Le H va apprendre pour revenir
Au final, Nantes n'a donc pas à rougir car il est simplement tombé sur plus fort que lui cet après-midi. Paris a l'expérience de ce genre de rendez-vous, cela s'est vu dans les moments importants, et ce n'est pas un hasard si Thierry Omeyer (15 arrêts), Nikola Karabatic ou Mikkel Hansen ont répondu présent. "On a joué assez sereinement, comme au match aller, même si on sait que quand ils prennent le large ils peuvent être très dur à rattraper, on l'a vu en championnat. On est sûr de notre force" confirmait d'ailleurs Nedim Rémili, décisif avec ses dix buts. Entre prestations de gardiens, différence d'utilisation des supériorités numériques et individualités plus en vue, les détails étaient dans le camp parisien. Mais cela ne consolera pas Thierry Anti pour autant. "Quand je me fais éliminer de coupe d'Europe, je suis toujours déçu, c'est comme si on m'arrachait un bras ou une jambe. Ceci dit, j'espère quand même que ça va repousser demain" disait-il en conférence de presse. C'est tout ce qu'on lui souhaite, histoire qu'on revoit le H à ce niveau la saison prochaine.
Kevin Domas