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Pour le Celtique, c’est la victoire ET la mort

Qualifiée pour les finales du championnat national du Canada, l’équipe du Celtique de Montréal lance un appel de financement participatif via Make A Champ pour permettre à ses joueurs de défendre leurs chances à Edmonton… Et éviter au club de mettre la clef sous la porte !

Les joueurs du Club de handball Celtique de Montréal aiment leur sport, et leur club. Au terme d’une belle saison qui les a sacrés champions du Québec, l’équipe première s’est qualifiée pour le final-four des championnats canadiens. Si ce résultat remplit les objectifs sportifs, il menace la pérennité financière d’un club dynamique, mais qui ne dispose pas d’un budget suffisant. Chaque joueur de l’équipe devra donc mettre la main à la poche et en sortir 900 dollars canadiens (presque 670 euros !) pour jouer le tournoi national.

Il réunira du 15 au 17 mai les vainqueurs de quatre provinces, et sacrera le champion du Canada. L’histoire serait belle si elle ne s’écrivait pas à Edmonton, à quelques 3000 km de Montréal, et si les frais liés au déplacement, au logement et à l’inscription de l’équipe ne mettaient pas les comptes de son club dans le rouge : le voyage vers la capitale de l’Alberta revient à 10 000 CAD (7400 euros) pour les onze joueurs engagés.

« Ces frais sont trop importants pour que le club les prenne à sa charge, explique François Devic, président du Celtique. Nous vivons essentiellement des revenus générés par les licences, les soirées et les tournois que nous organisons tout au long de la saison, et le sandball en juillet. C’est suffisant pour les dépenses classiques, mais pas pour ce genre de frais exceptionnels. Et si nous payons aujourd’hui, nous ne pourrons pas boucler notre budget 2015-2016. »

L’équipe pourrait alors se résoudre à déclarer forfait. Mais si elle ne se présentait pas en Alberta le 15 mai, la compétition serait annulée. Le club devrait alors payer les frais engagés par l’organisation et les autres équipes à hauteur de… 16 000 CAD ! Ils seront aussi privés de compétition pendant plusieurs années. Pas vraiment rentable… Les joueurs n’ont à ce stade plus qu’un choix à faire, entre leur propre santé financière et celle de leur club.

« Pour soulager nos jeunes joueurs, nous avons lancé une campagne de financement participatif via Makeachamp, pour le tournoi, ajoute François. Ils ont déjà déboursé l’équivalent de 310 euros en début de saison pour leur licence adulte, auxquels se sont ajoutés les frais liés à l’équipement personnel et aux déplacements pour les matchs. C’est trop pour des étudiants, et j’espère que des donateurs les aideront à aller à Edmonton. J’ai moi-même mobilisé ma famille en France sur le coup, et j’invite tout le monde à en faire autant ! »

« On souhaiterait pouvoir atteindre l’objectif du début de saison, et défendre nos chances face à l’équipe de l’Alberta, notre principale concurrente », explique Adel Shiab, ailier gauche du Celtique depuis 9 ans. Il a déjà participé sept fois aux phases finales nationales, mais les 900 CAD qui lui sont demandés cette année représentent une dépense trop importante pour ce Français, qui travaille depuis deux ans pour financer ses études d’ostéopathie.

« Jouer au handball au Québec coûte cher pour la majorité d’entre nous, encore étudiants ou jeunes diplômés, regrette l’ancien de l’HBCV de Villefranche-de-Lauragais, près de Toulouse. En 2011, certains Canadiens ont même dû débourser 11 000 CAD pour tous leurs déplacements, entre les championnats canadiens à Vancouver, les stages et les matchs en équipe nationale ! »

A l’époque, ces joueurs avaient réussi à financer une partie de leurs en empruntant l’argent à leur parents. Mais cette année, les 314 licenciés des Celtiques de Montréal espèrent que leur appel à l’aide trouvera une oreille et quelques portefeuilles attentifs !

Jonathan HERCHKOVITCH

Pour rappel, l'équipe du Celtic de Montréal avait déjà fait parler d'elle avec son gardien de but qui marque un kung-fu sur le buzzer !

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