Metz au-delà des émotions

Après 11 journées de championnat, les filles du Metz handball n'ont cessé de monter en puissance. Preuve en est leur dernier résultat face au leader Fleury (ndlr : Victoire 32-28). Une fois le contrat rempli en LFH, toutes les têtes étaient dirigées vers la Coupe d'Europe. Car hier soir, les Lorraines retrouvent un cador européen qu'elles connaissent bien, Viborg. Mais la donne a changé. Le club danois est en reconstruction et les deux équipes s'affrontent en Coupe des Coupes cette année après s'être affrontées en LDC la saison passée (deux défaites pour Metz).

Un départ canon

Aux événements de la veille, le président Thierry Weizman répondra par un discours poignant salué lors de longues secondes d'applaudissements. Si la transition est difficile pour tous en tribunes, les Messines l'effectuent finalement parfaitement. En place défensivement, elles appliquent par ailleurs un jeu offensif parfaitement huilé. Avec Xenia Smits en plaque tournante, le jeu produit ne laisse transparaître aucun point faible lors de l'entame (4-1, 7'). Bien aidées par une Nina Kanto qui multiplie à bon escient les sorties de son poste 3, les noires et blanches d'un soir enchaînent les récupérations et donc, les montées de balles. L'intensité est même à son apogée à la 12ème. Après plus d'une minute de séquence défensive, Camille Aoustin s'en va conclure d'un subtil lob face à Poulsen et donne 5 unités d'avance aux siennes. L'euphorie est à son comble, la domination, hégémonique.

Un relâchement coupable

Forcément après tant d'efforts consentis, il est compliqué de garder un tel niveau de jeu. Le déchet entre comme nouveau paramètre de ce match. Les Danoises la jouent dès lors au métier et recollent quelques peu. Jérémy Roussel mise sur l'alternative de la fraîcheur. Lévèque puis Horacek et Maubon entrent consécutivement. Laura Glauser maintient l'écart dans ses cages (11-6, 23'). Mais la pression se fait de plus en plus forte sur une défense qui accuse le coup. L'attaque perd également trop de ballons et l'écart fond au fur et à mesure. Au moment de rentrer aux vestiaires, Metz, qui vient de subir un cinglant 5-0 doit donc se contenter d'un score égal (11-11, MT).

Un retour plus disputé

A la reprise du jeu, il faut donc s'appuyer sur des bases solides pour repartir de l'avant. On retrouve ainsi sur le terrain l'équipe de départ mais la mauvaise série continue, elle ira jusqu'à 7-0 en 10 minutes (11-13, 33'). Mais c'était sans compter sur Grace Zaadi. Elle sonnera clairement le réveil messin. Car oui, après une très mauvaise passe, Metz se réveille. Et ce malgré une résistance adverse plus présente. La suite est le récit d'un match au couperet. Pendant de longues minutes, personne ne se détache. Les écarts ne dépassent pas deux buts, chaque équipe se rend coup pour coup. La tension atteint son comble, les défenses cherchent à prendre l'ascendant psychologique.

Un écart définitif

À ce moment là, le public des Arènes sent que ses favorites ont besoin d'un surplus de motivation. C'est ce qu'il va leur apporter. La réponse est immédiate (24-21, 53'). Puis, un imbroglio autour de la table de marque -encore un, sur la teneur du score cette fois. Chaque banc fait pression dans un moment ô combien déterminant pour le dénouement de ce match. On passe à 24-23 pour finalement revenir à 24-22. L'épisode, sans suite, n'entrave cependant pas une fin de match conclue par les Messines avec détermination. Celle la même qui leur permet de s'imposer ce soir, 26-23. Mais également celle sur laquelle elles devront se baser afin d'éviter ce genre de scénario sous tension à l'avenir. Car tout compte fait, l'avantage est certes notable mais loin d'être déjà décisif.

Jérémy Roussel : "Je pense que l'on est avant tout plus en échec sur leur gardienne en seconde période. On a aussi plus de déchet. Gérer l'infériorité numérique dans le même temps a été compliqué. On démontre malgré tout un gros courage, qui nous permet d'être victorieux ce soir. Les rotations nous ont permis de revenir fort en fin de match. Les joueuses que j'ai lancé dans la rotation ont peut être mis du temps à rentrer complètement dans la rencontre. Mais on a pu produire à nouveau une grosse intensité et c'est ce qui a fait la différence."