EHFCL - PSG
Gunnarsson, c’est quoi le problème ?
Relégué sur le banc ou en tribune depuis le début de la saison, Robert Gunnarsson est victime d’une concurrence accrue sur le poste de pivot au PSG. Si son départ en juin prochain est inéluctable, quelle place va-t-il occuper dans l’effectif parisien lors des prochains mois ? Noka Serdarusic a fourni quelques éléments de réponses cette semaine.
De l’an I de Qatar Sport Investment lors de la saison 2012-2013, ils ne sont désormais plus que six à porter encore le maillot du PSG Handball cette saison : Luc Abalo, Patrice Annonay, Mikkel Hansen, Samuel Honrubia, Jeffrey M’Tima et Robert Gunnarsson. Tous les autres joueurs qui composaient le groupe champion de France ont quitté la capitale, souvent non renouvelés à la fin de leur contrat. Les « historiques » du PSG se comptent donc sur les doigts d’une main ou presque, et leur statut a forcément beaucoup évolué depuis la prise de pouvoir du Qatar à Paris. Le cas de Robert Gunnarsson est ainsi révélateur de leur situation actuelle. Abalo et Hansen constituent évidemment des exceptions dans cette liste.
Barré par Karabatic et Vori
Véritable chouchou du public de Coubertin, le solide pivot islandais a rapidement conquis les supporters par sa hargne, son abnégation et son sens du but. Mais la concurrence est devenue au fil des saisons de plus en plus prononcée. Le PSG est monté en gamme et les places sur le terrain et sur le banc valent désormais cher. Avec Igor Vori, en forme depuis plusieurs rencontres, et Luka Karabatic, indéboulonnable aussi bien en attaque qu’en défense, Noka Serdarusic dispose de deux joueurs solides et expérimentés. Cela contraint ainsi Gunnarsson à regarder ses coéquipiers jouer sans lui la plupart du temps. Il n'était par exemple pas sur la feuille de match mercredi soir en championnat contre Cesson. Avec sept rencontres de LNH disputées seulement cette saison, l’islandais de 35 ans ronge son frein. « Gunnarsson joue peu car il a deux autres joueurs devant lui sur le poste, reconnaît Serdarusic. Si je mets Robert en défense, il faut que je change deux joueurs dans mon système. Or, cela déstabiliserait trop la défense. »
Pour l’ancien entraîneur de Kiel, la hiérarchie au poste de pivot est donc très claire. L’avenir de Robert Gunnarsson s’écrira également loin du PSG à l’issue de la saison. « Robert joue sa dernière saison avec Paris, admet l’entraîneur parisien. C’est aussi un point à prendre en compte pour moi à l’heure de faire des choix. » Paris préfère ainsi capitaliser sur Luka Karabatic et Igor Vori à moyen terme, deux joueurs qui feront encore partie du projet la saison prochaine. Gunnarsson doit donc prendre son mal en patience, comme Mladen Bojinovic la saison passée. Seule une blessure des deux autres pivots pourrait le ramener sur le devant de la scène.
« Annonay est moins solide qu’Omeyer »
Pour Patrice Annonay, la situation est quelque peu différente mais son temps de jeu est également réduit à la portion congrue. Doublure de l’inoxydable Thierry Omeyer, l’ancien portier angevin doit se contenter de bout de match et de quelques apparitions sur des jets de sept mètres. Là aussi, Noka Serdarusic assume son choix. « Je ne veux pas être dans la provocation, tient-il à préciser. J’aligne les joueurs sur le terrain en fonction de ce qu’ils ont montré la semaine à l’entraînement. Patrice est moins solide que Thierry. Il doit passer un cap pour être titulaire dans les cages du PSG. » Pour Serdarusic, l’intérêt collectif prime avant tout. « Je ne fais pas ces choix pour moi, reconnaît-il. Je décide pour l’équipe. Il faut qu’on reste concentrés et agressifs. C’est à moi de prendre les bonnes décisions ». Etre juste dans ses choix pour que ces derniers soient acceptés par le groupe : telle est la méthode Serdarusic. Elle s’avère pour l’instant payante sur la scène nationale. Avant, bientôt, de devenir aussi impitoyable en Europe ?
Olivier Poignard