Metz retrouve la Champions League

 

Alors que les Messines n'avaient plus été aussi chahutées en LFH depuis bien longtemps, elles retrouvent lundi les joies de la plus grande compétition continentale. Après avoir connu trois matchs sans victoire en ce début d'année 2015, les filles de Jérémy Roussel ont retrouvé le chemin de la victoire en championnat à domicile face à Mios (32-27), avant de composter leur billet pour les demi-finales de la coupe de France en s'imposant à Nantes mercredi dernier (29-23). "C'était important de regagner, de retrouver le plaisir de la victoire" nous avouait en début de semaine dernièr le coach arrivé l'été dernier en Moselle. "Nous avions anticipé que ce mois de janvier serait difficile, avec beaucoup de matchs en peu de temps et le contre-coup des fêtes et de l'Euro". Un mois de janvier messin à l'image finalement de sa saison, irrégulière dans la performance au point de remettre en question son hégémonie nationale, chose à laquelle Paule Baudoin n'était pas habituée. "Les années précédentes, on avait l'habitude de dominer et de remporter presque tous les trophées" raconte l'ailière gauche internationale. "Cette saison, les autres équipes se sont renforcées, et c'est plus compliqué d'aller remporter les points. On a été un peu poussives sur nos trois matchs de janvier, et on a été logiquement sanctionnées. Les deux victoires de la semaine dernière font du bien, mais il faut persévérer, il est trop tôt pour dire que nous sommes reparties dans le bon sens".

Une qualification en quarts est possible

Dans ce contexte un peu bizarre, arrive la deuxième phase de la Champions League, que le Metz Handball aborde avec quatre points, fruits de ses deux victoires face aux Roumaines de Baia Mare en première phase. "Je crois que personne ne nous attendait avec quatre points en deuxième phase avec le groupe que nous avions" explique Baudoin, avant d'ajouter : "On a eu une poule très compliquée, on n'a pas été capable de battre Lublin et Larvik était au dessus, même si on fait un bon match face à elles chez nous". Un très bon match, même, mais une défaite d'un but qui avait laissé un gout amer à l'époque. Encore plus maintenant, puisqu'avec un ou deux points de plus, la qualification pour les quarts de finale serait déjà quasiment assurée. Mais avec quatre points, Metz a toute ses chances, puisque Baia Mare et les Suédoises de Sävehof commenceront ce tour principal avec respectivement zéro et un point. "On caresse secrètement l'espoir d'aller en quarts de finale, mais il faudra aller chercher le ticket" confesse Roussel, qui découvre la Champions League cette saison. "Notre objectif premier était de passer le premier tour, maintenant le reste c'est du bonus. Nous savons que nous avons été capable de produire nos meilleurs matchs en Champions League et qu'il faudra d'abord mettre de la rigueur avant d'imaginer quoi que ce soit". Yvette Broch, la pivot néerlandaise, a, elle, déjà fait les calculs. "Il faudra jouer juste dans les matchs face à Sävehof, et espérer accrocher une surprise, comme on avait failli le faire face à Larvik en première phase". Tout cela sans Grâce Zaadi (photo de droite), opérée de son poignet et qui ne devrait revenir que courant mars.

Le meilleur sur le terrain et dans les tribunes

Outre les Suédoises de Sävehof, les Messines devront se coltiner deux gros, voire très gros morceaux de cette Champions League, les Danoises de Viborg et surtout, les tenantes du titre hongroises de Györ. L'occasion pour le groupe messin, qui sera un des plus jeunes des douze présents au tour principal, d'encore engranger de l'expérience. "Nous avons un effectif rajeuni" rappelle coach Roussel, qui a pour l'instant préféré miser sur les joueuses plus expérimentées dans la compétition. "Il ne faut pas oublier qu'en première phase, nous avions trois joueuses de moins de vingt ans et une de vingt et un an, ce qui peut en partie expliquer nos résultats fluctuants." Se frotter aux meilleures est d'ailleurs le meilleur moyen de progresser rapidement, et affronter des joueuses comme Isabelle Gullden (photo de gauche), la MVP du dernier Euro et demi-centre de Viborg, ne peut être que profitable pour tout le monde. "Jouer dans le championnat français est déjà une très bonne chose, mais jouer la Champions League permet d'aller encore plus vite dans l'apprentissage" souligne Yvette Broch. "Il faut profiter au maximum des moments qu'on a sur le terrain pour accumuler de l'expérience". L'occasion aussi de découvrir des ambiances plus bruyantes que celles que les Messines fréquentent en championnat. "Je me fais un plaisir de retourner aller jouer au Danemark" note Paule Baudoin, qui y a joué deux saisons, à Esjberg. "Viborg est un des clubs phares là bas, et le handball est le sport numéro un avec le foot. Les gymnases sont pleins, il y a toujours des belles ambiances avec beaucoup de monde dans les salles".

Par Kevin Domas