Ivry frappe fort contre Mulhouse

En s’imposant largement face au leader (28-21), Ivry a réalisé une excellente opération au classement. Emmenés par un grand François-Xavier Chapon dans les cages, les ivryens en profitent pour reprendre la première place de Pro D2. Chartres a de son côté chuté à Billère (31-28) tandis que Pontault a glané son deuxième succès de la saison contre Cherbourg (30-27). Les pontellois laissent la dernière place à Strasbourg.

L’affiche du week-end

On en salivait d’avance. Le choc entre Mulhouse, leader depuis la fin d’année 2014, et Ivry, grand favori à la remontée en LNH, a tenu toutes ses promesses samedi soir à Delaune. Les ivryens partaient avec un léger avantage psychologique puisqu’ils s’étaient imposés à deux reprises contre le MHSA, en championnat et en Coupe de France. L’équipe de Rastko Stefanovic a cette fois-ci déroulé son handball pour s’imposer largement (28-21). Cela ressemble à une passation de pouvoir entre les deux équipes.

Le début de match est pourtant à l’avantage des joueurs de Brahim Ighirri. Les ivryens ont du mal à rentrer dans la partie et à régler la mire. Le MHSA en profite pour creuser un premier écart, avec un 5-0 infligé par l’intermédiaire de Cherrier, Ighirri, Jeauneau et Poutier (1-6, 9’).

Au pied du mur, l’USI se doit de réagir pour recoller rapidement au tableau d’affichage. Avec un François-Xavier Chapon des grands soirs dans sa cage, auteur de 15 arrêts sur 35 tirs, les franciliens retrouvent progressivement leur handball. Stankovic est le premier à sonner la révolte et lance un incroyable temps fort ivryen, avec un terrible 7-0 infligé aux alsaciens (8-6, 18’). Face à ses anciens coéquipiers, Thomas Cauwenberghs est en réussite tout comme Pablo Simonet, auteur de trois buts à la suite. Le quart d’heure sera même cauchemardesque pour le MHSA qui encaisse au final un 10-1 (11-7, 25’). Ivry a repris l’ascendant, notamment grâce à la muraille Chapon. Grâce à plusieurs supériorités numériques bien gérées, Mulhouse regagne les vestiaires avec trois longueurs de retard (14-11).

Les moindres erreurs des mulhousiens se payent cash en seconde période. Becirovic n’est pas à la fête à la finition. Ivry en profite pour poursuivre son cavalier seul, avec Zirn et les frères Simonet (19-13, 37’). Serrano, avec beaucoup de combativité, tentait cependant de réduire l’écart en initiant un 4-0 (20-17, 43’). Mais Ivry était bien installé aux commandes du match et rien ni personne ne semblait en mesure de l’en déloger (24-19, 52’). Les erreurs mulhousiennes, à commencer par les pertes de balle, plombent le MHSA. Ivry s’impose largement (28-21) et retrouve sa place de leader.

Le joueur du week-end

C’est un véritable festival qu’a réalisé Mirko Radovic vendredi soir avec Valence contre Dijon (32-30). Avec un impeccable 10/11 à son actif, l’ailier droit monténégrin de 24 ans a été l’un des fers de lance de la formation valentinoise. Il est le meilleur joueur de la 15^ème journée de Pro D2.

Il y eut d’abord un long mano à mano entre les deux formations. Stojinovic se met en valeur dans ses cages en début de match, répondant ainsi aux arrêts de son homologue valentinois, Rajkovic (13 arrêts). Poletti est le dijonnais le plus en vue et permet à sa formation de prendre les commandes (4-6, 7’). Roby et surtout l’inépuisable Radovic remettent Valence sur de bons rails, faisant jeu égal avec une équipe de Dijon pas totalement rassurée par son court succès contre Pontault-Combault la semaine dernière (25-24). Les hésitations bourguignonnes sont d’ailleurs plus nombreuses en fin de première période. Valence passe la vitesse supérieure et termine avec un 3-0. Dijon est relégué à quatre longueurs à la pause (20-16).

L’attaque dijonnaise apparaît moins en verve en seconde période. Les joueurs de Tomislav Krizanovic ne parviennent pas à surprendre une défense valentinoise bien en place et appliquée (24-18, 38’). Radovic continue de régaler le public. Valence semble serein tandis que Dijon apparaît presque résigné (29-22, 50’). Avec Chardon, Loupadière et Rondel, le DBHB revient néanmoins à trois buts à 2 minutes de la fin. Le réveil est trop tardif, Valence tient sa victoire (32-30) et se donne de l’air au classement.

Les autres rencontres

« Le contenu ne m’a pas plu, certaines attitudes non plus » regrettait Bruno Boesch à l’issue de la défaite de Strasbourg contre Mulhouse la semaine passée. A la recherche d’une victoire en championnat depuis octobre, l’ESSAHB s’est à nouveau incliné à domicile contre Nancy (28-30). La soirée a été mauvaise jusqu’au bout puisque la victoire de Pontault contre Cherbourg place désormais Strasbourg à la dernière place du classement. L’ESSAHB aura surtout été puni par son manque d’efficacité aux tirs, avec un Nicolas Potteau qui s’en est donné à cœur joie dans ses cages (14 arrêts). Le gardien nancéen a écœuré à lui tout seul ou presque la base arrière adverse lors des trente premières minutes. Avec Kratovic et Mayayo inspirés, Nancy creuse un premier écart après 12 minutes de jeu (6-9). A l’image de Fessler, qui trouve la transversale, Strasbourg manque de chance et doit attendre qu’Ostarcevic et Freppel sonnent la révolte pour revenir à deux longueurs (11-13, 28’). C’était sans compter sur un 3-0 de Nancy juste avant la pause (11-16). Les nancéens semblent contrôler la situation. Poussé par son public, Strasbourg se doit de réagir. Les coéquipiers de Bonnemberger (7 buts) reviennent à hauteur de leur adversaire du jour grâce à un temps fort bien négocié (19-19, 37’). On pense alors que l’ESSAHB est enfin lancé. Mais Nancy garde toujours une petite longueur d’avance, bien aidé par les erreurs adverses (24-26, 52’). Nicolini tentait bien de s’interposer, mais les nancéens se dirigeaient vers un nouveau succès (28-30).

Après un succès sans la manière la semaine passée contre Angers, Chartres a perdu des points précieux vendredi soir sur le parquet de Billère (31-28). Les chartrains auraient pourtant pu profiter du duel entre Mulhouse et Ivry pour faire la bonne opération de cette 15^ème journée. Sans Marin Knez, touché aux ischios-jambiers, l’équipe de Pascal Mahé a donc à nouveau chuté face à sa bête noire pour la cinquième fois lors de son duel contre les palois. Billère a donné le ton dès le départ, avec une défense très mobile et agressive qui perturbe la base arrière adverse. Capella répond néanmoins présent, tout comme Paillasson (3-4, 9’). Chartres ne profite pas de l’exclusion temporaire de Querin pour creuser l’écart (5-5, 12’). C’est alors le début d’un temps fort des joueurs d’Arnaud Villedieu, qui serrent la vis en défense avec des arrêts de Tabarand et trouvent la faille en attaque grâce à Verdier, Zerbib et Querin (9-6, 15’). Les chartrains tentent de réagir en s’appuyant sur les 5 buts de Molinié lors du premier acte, mais c’est logiquement Billère qui crée la sensation à la pause (17-13). Bien remis de leur défaite à Cherbourg la semaine passée (32-25), les billérois allaient néanmoins douter au retour des vestiaires. Un 6-0 chartrain, avec toujours l’inusable Molinié à la baguette, redistribue toutes les cartes (18-19, 37’). Sans paniquer, le BHB live un combat âpre contre la meilleure défense de Pro D2 (24-23, 49’). A cinq minutes de la fin, le suspense reste entier (26-25, 54’). Un 3-0 des locaux, avec Zerbib à deux reprises et Verdier, scelle le sort de l’équipe de Pascal Mahé. Battu (31-28), Chartres va vite devoir relever la tête pour ne pas laisser ses ambitions de début de saison au bord de la route.

Massy a offert au public de Jean Bouin un final à suspense vendredi soir mais est finalement sorti vainqueur de son duel très disputé contre Angers (22-23). Plus que jamais en course pour une qualification en play-offs, l’équipe francilienne a eu un bon aperçu de la soirée qui l’attendait dès les premiers instants de la rencontre. Les angeviens ne lâchent pas leur adversaire d’une semelle, répliquant à chacune des offensives adverses (3-4, 11’). Mathias Dumoulin est très en vue sur le front de l’attaque massicoise, avec 4 buts inscrits au final. Desgrolard n’est pas en reste non plus (7 réalisations) et répond aux buts de la principale gâchette offensive des angevins, l’espagnol Enrique Plaza Lara (8-9, 24’). Si Massy fait la course en tête, l’équipe de Benjamin Braux n’arrive pas à se détacher au tableau d’affichage (9-11 à la pause). Angers rencontre cependant les pires difficultés à revenir dans le match au début du second acte. Massy ne se fait pas prier et en profite pour infliger un 4-1 avec Desgrolard et Dumoulin à la finition (10-15, 35’). On pense alors que le match va prendre une autre tournure, avec un cavalier seul des franciliens. Mais c’était mal connaître la combativité angevine. Plaza Lara, Ortega ou encore Landais relancent la machine (15-17, 45’). Grâce à un but de Mourioux, Angers revient même à égalité à seulement 7 minutes de la fin (20-20, 53’). Massy accélère à nouveau et gère parfaitement sa fin de match, s’imposant au final d’une longueur (22-23). Un succès précieux dans la course aux play-offs.

« Je sais que Pontault est en difficulté en championnat. J’espère que le club sortira vainqueur » avait lâché Thierry Braillard, le secrétaire d’Etat aux Sports, lors de sa visite à Pontault vendredi soir. Ses encouragements ont peut-être aidé les pontellois à se sublimer. Une chose est sûre : grâce à son succès contre Cherbourg (30-27), le club seine-et-marnais quitte enfin la dernière place du classement. Les pontellois, bien aidés par un public nombreux comme il n’en avait pas vu depuis bien longtemps, ont su attendre leur heure pour faire la différence. Face à un promu cherbourgeois décomplexé, Dupoux, Tchitombi et Copitet montrent le chemin à suivre (4-1, 5’). Copitet sera particulièrement en vue pendant toute la rencontre puisque le jeune ailier inscrira 8 buts. Manebard et Moreau répondent aux offensives pontelloises, mais les locaux gardent la main sur la rencontre (8-5, 13’). Ouedraogo, Moreno et Copitet trouvent des failles dans la défense adverse. Mais comme souvent cette saison, Pontault connaît une période plus compliquée et laisse son adversaire retrouver des couleurs. C’est le cas en fin de première période avec un 5-1 cherbourgeois qui met les deux équipes dos à dos à la pause (12-12). Tout est à refaire pour Pontault, qui se montre soudain moins tranchant en attaque. Cherbourg est galvanisé par cette fin de premier acte réussie ; Les joueurs de Sébastien Leriche prennent même les commandes (17-19, 39’). Un autre match commence alors, beaucoup plus tendu et tactique entre les deux formations qui se répondent coup pour coup (24-24, 51’). Marlin, Moreno et Dupoux forcent la décision dans les dernières minutes et permettent à leur équipe de remporter son deuxième succès de la saison (30-27).

Olivier Poignard