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CAN (F) - Sénégal

F.Bougeant : "Vivre cette aventure jusqu'au bout"

, par Dalibor

Bougeant Fleury

Du 28 novembre au 7 décembre prochain, neuf sélections africaines vont prendre part à la vingt-deuxième coupe d'Afrique des Nations féminine organisée à Luanda, en Angola. En jeu, trois tickets pour disputer le prochain championnat du monde 2017, en Allemagne. A la tête de l'équipe nationale du Sénégal, Frédéric Bougeant, l'ancien entraîneur de Fleury, espère bien terminer sur la boîte. Entretien.

Handnews : Quel bilan tirez-vous de votre préparation?

Frédéric Bougeant : J'avais un peu d'appréhension la semaine dernière. Passer neuf jours ensemble avant une compétition peut parfois sembler un peu long pour des joueuses... Mais finalement, je suis satisfait. Ce stage a été court mais intense. J'ai d'ailleurs félicité les filles ce matin car elles ont su rester concentrées et appliquées depuis jeudi dernier. On s'était fixé des objectifs journaliers, tactiques ou physiques, et mon équipe s'est tout de suite mise dans le bain. J'ai passé neuf jours très agréable.

HN : Depuis votre prise en main de l'équipe, le Sénégal semble monter en puissance...

F.B. : Oui, c'est vrai. Lorsque j'ai repris l'équipe en mars, nous nous sommes inclinés face au centre de formation de Fleury puis face à une équipe bien remodelée du même club (21-25). Depuis, mon équipe a énormément progressé. Nous avons gagné trois matchs en octobre, y compris contre Fleury (21-19). Cependant, même si je vois que mes joueuses vont dans le bon sens, est-ce que cela sera suffisant pour la CAN? Le soucis est qu'il n'existe que très peu de vidéos de nos adversaires, nous travaillons pour l'essentiel sur des images de 2015. Mais on est fin 2016, les sélections ont changé... La RDC, par exemple, a beaucoup évolué en naturalisant plusieurs joueuses. Cependant, à la veille d'entrer dans cette compétition, je constate que nous avons eu 25 jours de stage, soit à peu près l'équivalent d'une grosse sélection. Je tiens d'ailleurs à remercier le président de la fédération, Seydou Diouf, et l'ensemble de son équipe qui ont fait beaucoup d'efforts pour pouvoir permettre aux filles de se préparer dans de bonnes conditions. Lorsque j'ai accepté de prendre la tête de cette équipe, pouvoir bénéficier d'une bonne préparation était essentiel à mes yeux. Et tout a été fait dans ce sens là.

senegal

HN : Le Sénégal est tombé dans une poule difficile avec deux gros notamment (Angola, RDC, Cameroun et Côte d'Ivoire). Quel regard portez-vous sur vos adversaires et quels sont vos objectifs pour cette CAN?

F.B. : Les quatre premiers de chaque poule se hissent en quart de finale. L'Angola et la RDC sont deux des favoris pour le titre final. Le Cameroun est une équipe difficile à négocier et la Côte d'Ivoire, même si sa sélection est dans le creux de la vague, peut également surprendre. Donc rien ne va être simple. Pour autant, notre but est de terminer sur le podium. C'est un vrai défi, c'est sûr, mais j'aime ça. Si on arrive à se qualifier pour le mondial, cela serait historique pour le Sénégal. En tout cas, je ne vais pas à Luanda pour faire du tourisme.

HN : Depuis que vous êtes à la tête de la sélection, il semble y avoir une émulation autour de cette équipe. Sentez-vous une pression particulière?

F.B. : Il y a une vraie pression mais tout le monde travaille dans le même sens. Le président de la fédération est venu en France cette semaine et a parlé aux filles après notre victoire face à la Stella (22-19) pour notre dernier match de préparation (ndlr : auparavant, le Sénégal avait battu l'Algérie 23-9 et l'équipe de France junior 23-19). Il est resté pour les encourager mais désormais, il laisse les joueuses entrer dans leur bulle pour la compétition. Vous savez, lors de la conférence de presse organisée à Dakar pour mon arrivée à la tête de la sélection, il y avait 40 journalistes, j'ai fait deux heures de direct sur l'équivalent du Stade 2 local... Le ministre des sports m'a appelé cette semaine pour nous encourager. Le sport est très important pour les Africains et il y a une vraie culture du sport. Même s'il fait chaud, même si la météo n'est pas clémente, il y a toujours des gens qui feront leur sport dans la rue ! La pression est là mais on a envie de faire de belles choses à Luanda.

senegallHN : Vous êtes passé d'une saison très riche avec Fleury où vous étiez toujours aux côtés de vos joueuses à un poste à la tête d'une sélection nationale en seulement quelques semaines. Comment, personnellement, avez-vous vécu ça?

F.B. : Je trouve que le poste de sélectionneur est plus facile. En club, tu as constamment des soucis extra-sportifs qui peuvent venir te parasiter : qui est en fin de contrat, comment vais-je pouvoir faire venir telle ou telle joueuse dans mon équipe...? Là, c'est vraiment différent. En sélection, les filles jouent avec tout leur cœur, sont toujours heureuses de se retrouver au début des stages... Je suis vraiment content d'être à mon poste aujourd'hui. Et puis, avec Maakan, on s'était dit qu'on allait profiter au maximum de l'arrivée de notre petit. Après, attention, lorsque tu es sélectionneur, tu dois faire des choix importants par exemple. Avant, la sélection ne bougeait pas beaucoup mais j'ai fait le choix, à mon arrivée, de rebattre les cartes et d'instaurer plus de concurrence. Certaines filles qui ont fait des stages avec nous ne partent pas en Angola... Au final, les problématiques sont vraiment différentes et le quotidien d'un sélectionneur n'a évidemment rien à voir avec celui d'un entraîneur de club. Mais je trouve qu'entraîneur d'une équipe nationale est plus confortable.

HN : Vous êtes à quelques heures de retrouver la compétition. Ressentiez-vous un manque à ce sujet depuis votre départ de Fleury?

F.B. : Pas spécialement... J'ai tout de même un emploi du temps où je fais pas mal de choses : je vais superviser mes joueuses, je vais dans des salles de LFH à droite ou à gauche, j'essaye d'entretenir de bonnes relations avec les techniciens... Depuis mon départ de Fleury, je me suis mis dans la tête que j'étais sélectionneur et je joue ce jeu à 200%. Ce n'est pas parce que ma fédération a un petit budget que tu ne peux pas prendre ta voiture et aller à droite à gauche pour voir des matchs ! Certains clubs m'avaient proposé de venir chez eux en septembre mais de laisser tomber la sélection, je leur ai dit non directement. Je prends énormément de plaisir aujourd'hui à être à la tête du Sénégal et, vraiment, je n'ai pas eu de manque particulier sur ces six derniers mois. J'ai envie de vivre cette aventure jusqu'au bout.

Groupe A : Sénégal, Angola, RDC, Cameroun, Côte d'Ivoire

Le programme des Sénégalaises : RDC (le 28 novembre) Angola (le 29 novembre), Côte d'Ivoire (le 1er décembre), Cameroun (le 2 décembre).

La sélection : Hadatou Sako (OGC Nice), Aida Mbene Diongue (Landi-Lampaul), Rorinse Corréa (Bordeaux), Amina Sangharé (Fleury Loiret), Mimetigna Keita (Mérignac, France), Awa Sène Diop (Achenheim), Adja Sanou Paye (Le Pouzin), Laura Mariam Lerus Orfèvres (Stella Saint Maur), Hadja Khoudjiedje Sawaneh (Le Havre AC), Hadja Mama Cissé (OGC Nice), Hadja Noumia Sawanah (Angoulême), Raissa Dapina (Achenheim), Doungou Camara (Issy Paris), Penda Sylla (Yutz), Niacalin Kanté (Saint Amand), Aissatou Dabo (Yutz), Awa Ndiaye (Metz), Fanta Keita (Stella Saint-Maur).

Propos recueillis par Clément Domas

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