EdF (M)
Maintenant, plus le droit à l'erreur
Après s'être inclinés face à la Pologne hier, les Français enchaînent dès ce soir (18h15) face à la Biélorussie, premier match d'un tour principal qu'ils abordent avec deux points.
Désormais, l'équation est simple, il va falloir tout gagner. "Si on avait eu quatre points, on aurait eu un joker, désormais, on va devoir cravacher et gagner tous les matchs". Voilà pour l'explication de texte, signée Olivier Nyokas. Les Polonais partiront donc avec quatre points dans ce groupe 1, à égalité avec la Norvège, tandis que les Croates et les Français en auront deux dans leurs valises. Les Biélorusses et les Macédoniens, eux, ont encore un compteur nul et vierge. "Les Norvégiens ne sont pas habitués à ce type de situation, cela va être nouveau aussi pour eux. Quand tu fais la course derrière, c'est un type de compétition, quand tu dois gérer des points d'avance, c'est quelque chose de complétement différent" explique Claude Onesta. "Nos trois adversaires sont identifiés, on ne les considère pas comme des terreurs, il n'y a donc pas d’affolement". Que les Français ne grimpent pas aux rideaux, on peut le comprendre, mais ils arrivent quand même méfiants face à des adversaires dont personne ne saurait dire le vrai niveau aujourd'hui. Les Norvégiens sont capables du pire comme du meilleur en l'espace de deux jours, les Croates ont, comme comme la France, emmené une équipe rajeunie en Pologne tandis que la Biélorussie s'est permis le luxe de battre l'Islande et de taquiner la Croatie pendant quarante minutes.
La Biélorussie sur la pente ascendante
La Biélorussie est désormais un participant régulier aux grandes compétitions internationales, même si jusqu'à maintenant elle tenait plus un rôle de figurant. Douzième à l'Euro 2014, dix-huitième au Mondial 2015, pas de quoi fouetter un chat. Mais les hommes de Iouri Chevtsov, leur sélectionneur, sont sur une pente ascendante, en partie grâce à leur jeune garde. Si tous les Français mentionnent Siarhei Rutenka, l'ex-Barcelonnais, comme le danger principal, il serait dangereux de se focaliser uniquement sur lui. Le demi-centre Barys Pukhouski (photo de gauche), qui tourne à 7 buts/match en Champions avec son club du Motor Zaporozhye, est le vrai maître à jouer de cette équipe qui se base majoritairement sur une base arrière puissante et efficace. "Ils ont des arrières très forts, un gaucher (Siarhei Shylovich, ndlr) capable de tirer à travers, c'est un véritable poison" analyse Claude Onesta. "Ils recherchent beaucoup le pivot, jouent beaucoup à deux dedans". Si la base avant est loin de proposer autant de qualité, le gardien de but Viachaslau Saldatsenka est une pièce maîtresse du dispositif. A seulement 21 ans, il éclate ces jours-ci aux yeux du plus grand nombre, avec notamment plus de 40% d'arrêts dans le match face à la Norvège.
"On ne peut pas craindre la Biélorussie"
C'est surtout défensivement que les Biélorusses ont surpris leurs adversaires en première phase, grâce à une défense très étagée, capable de muer en 3-3 ou en 4-2 selon les besoins du match. Une contrainte que Claude Onesta a parfaitement intégré et compte contourner, sans toutefois le dire, grâce à la vivacité de Kentin Mahé : "Cette défense a mis en difficulté leurs adversaires, mais nous avons les arguments pour déjouer ces plans. En mettant des petits gabarits véloces, capables de trouver les espaces libres, plutôt que des joueurs ayant besoin de se lancer sur des grandes courses. Heureusement qu'on a un analyste vidéo qui ne dort pas la nuit pour nous dire tout ça". Une équipe atypique, donc, qui jouera certainement son va-tout demain, puisqu'une défaite les éliminerait quasiment certainement de la course aux demi-finales. "On ne peut pas craindre la Biélorussie" conclut Claude Onesta. "Ne pas la craindre ne veut pas dire la négliger. Le match d'hier nous a montré qu'on ne pouvait pas négliger grand-monde".
A Cracovie, Kevin Domas (avec M. Thomas)