EHF Cup
Anti et Da Silva en veulent plus
Quatrième journée et première de la phase retour dans cette coupe EHF, où les trois clubs français sont en mesure de se qualifier. Même si il va encore falloir cravacher.
Les Chambériens seront les premiers à entrer en piste, samedi soir à la maison face à Helvetia Anaitasuna. Le match aller, hormis vingt premières minutes chaotiques, n'avaient pas forcé les hommes d'Ivica Obrvan à s'employer plus que de raison pour l'emporter de six buts (28-22). Une victoire à domicile demain les qualifierait à 95% pour les quarts de finale et on ne voit pas ce qui pourrait les empêcher d'aller chercher la première place du groupe. D'autant plus qu'Ystad et Bucuresti ont pris un malin plaisir à se neutraliser la semaine passée et que le perdant du match retour de demain pointera à cinq longueurs du CSH.
Saint-Raphaël dans les prévisions
Saint-Raphaël, en laissant un point aux Suisses de Winterthur la semaine dernière (28-28), s'est un peu plus compliqué la tâche. Silkeborg est à six points, les Varois à trois, devant Minsk à deux et Winterthur à un. Un scénario que Joël Da Silva avait quelque peu anticipé, même si son équipe aurait pu espérer mieux : "On a trois points, mais vu la physionomie des matchs on aurait pu espérer en avoir quatre. J'avais fait de Silkeborg mon favori, et nous savions que Minsk et Winterthur se battraient avec nous pour la seconde place. Nous sommes dans ce schéma, à batailler avec des équipes qui ont l'habitude des matchs européens, de l'arbitrage différent. Ce qui est sûr, c'est qu'on apprend beaucoup". Face aux Helvètes, ses hommes avaient parfaitement commencé la rencontre avant de s'écrouler en deuxième période, laissant les adversaires reprendre un débours de dix buts. La fatigue, après neuf matchs en moins d'un mois ? Oui, mais pas seulement... "Nerveusement, l'enchainement des matchs laisse des traces. On n'est pas habitués à ce rythme, on retrouve la coupe d'Europe après quatre ans de non-participation, et il y a de l'inexpérience, que ce soit chez les joueurs ou dans le staff" explique le coach du SRVHB.
Des erreurs à ne pas reproduire dimanche
Face à une équipe rodée aux joutes continentales comme Winterthur, à défaut de compter parmi les favoris de la compétition, cela s'est senti. Mais le technicien varois, qui découvre la coupe d'Europe lui aussi, a identifié quelques axes de travail et a apprécié le comportement de ses troupes mercredi à Tremblay, avec une victoire à la clé (35-30). "On a su verrouiller sur la dizaine de minutes après la pause pour creuser l'écart et forcer Tremblay à courir après le score" analyse Da Silva. "Face à Winterthur, on a pris des risques inutiles, nous avons perdu des ballons sur des mauvais choix, des attitudes individuelles et aux ont su profiter de la dynamique. Nous serons attentifs à ce genre de chose dimanche". Avant de profiter de dix jours de break bienvenus : "On fera le point en revenant de Suisse. Si on a cinq points, on sera dans l'obligation de battre Silkeborg avant d'aller gagner à Minsk, mais ne cherchons pas à faire des conclusions trop rapidement" conclut-il.
Thierry Anti globalement satisfait
Thierry Anti, le coach du HBC Nantes, ne veut pas non plus tirer de conclusions après seulement trois journées dans cette coupe EHF. Mais quand même, malgré deux victoires et une défaite honorable, il aimerait que son groupe joue "encore mieux. Je sais qu'on peut le faire. Quand on mène, au lieu de continuer au même niveau d'intensité et de rythme, on veut contrôler la partie. On l'a vu face à Holstebro et aux Lions en coupe EHF mais aussi à Créteil hier, et ça a failli nous coûter le match. J'ai quelques spécialistes du contrôle dont il est dur de changer les habitudes (rires)". Néanmoins, l'entraineur ligérien est globalement satisfait de ce que son équipe a encore montré hier. Seul ombre au tableau, le souci de coude que connait Rock Feliho, qui l'a obligé à sortir à vingt minutes de la fin à Göppingen avant, une nouvelle fois, de laisser ses partenaires pour le money-time en championnat hier. Avec, coïncidence ou non, deux baisses de régime à la clé.
"Tout envoyer face à Göppingen"
Face à Göppingen, le capitaine tiendra sa place et il ne sera pas de trop face à une équipe qui l'a emporté à l'aller. C'est, à trois journées de la fin, un match que Thierry Anti a marqué d'une grosse croix dans son agenda. "On va tout envoyer dans ce match, et on verra bien dans quel état on arrive à Montpellier pour la coupe de la ligue" dit-il, avant de revenir sur le match aller, où les siens se sont inclinés d'un but (26-27). "On connait un scénario un peu similaire à celui d'hier, on est devant à la quarantième de deux buts, Rock sort, on prend deux fois deux minutes et ils passent devant". Grâce à un Daniel Fontaine sorti du bois. La clé du match de demain ? "Il faudra les perturber, si on joue étagé, ce n'est pas pour les attendre. Et puis, surtout, l'appui de notre public. On peut jouer de façon fantastique quand nos supporters sont derrière nous". Un soutien d'autant plus important que Göppingen a encore montré ses soucis loin de ses bases en concédant le match nul sur le terrain de Lübbecke, lanterne rouge de Bundesliga, mercredi (26-26). Depuis la saison, toutes compétitions confondues, les verts ont blancs ont concédé sept défaites et un nul pour neuf victoires. Il y a clairement un coup à faire dimanche, d'autant plus que les Allemands seront toujours privés de Mimi Kraus, mais aussi de Primoz Prost et Felix Lobedank.
Kevin Domas