Chambéry en quête d'exploit

Pour la deuxième saison de suite, Chambéry va affronter les Füchse Berlin dans les tours préliminaires de la coupe EHF (17h, en direct sur SFR Sport 2). L'an passé, les Savoyards s'étaient qualifiés, et cette saison, la tâche s'annonce encore plus ardue.

Les années se suivent et se ressemblent pour les clubs, qui subissent tous les automnes les incohérences du système EHF. Trois ans, donc, qu'un de nos représentants doit se coltiner les Füchse Berlin en tour préliminaire de la coupe EHF. Nantes il y a deux saisons n'avait pas passé l'obstacle, Chambéry l'avait passé avec un bon de géant, et il n'en faudra pas moins cette fois pour atteindre le troisième tour qualificatif et, sans doute, retrouver un gros morceau. Car si le Chambéry de cette saison possède sans doute plus d'atouts grâce à son recrutement, Berlin a clairement passé la vitesse supérieure. Les Français ont enrôlé Romain Briffe et Quentin Minel au poste d'arrière gauche, les Allemands ont fait signer Steffen Fäth, le titulaire au poste d'arrière gauche avec la Mannschaft sacrée à l'Euro. Chambéry a dragué Fahrudin Melic ? Berlin peut désormais compter sur un Hans Lindberg à 100%. Mis comme ça, ce duel en haute altitude n'a rien à envier à certains de Champions League.

Des blessés de part et d'autre

Sauf que, de chaque côté, on compte ses blessés. Pierre Paturel, Queido Traoré et Alexandre Tritta pour Ivica Obrvan, qui espérait bien récupérer Quentin Minel. La paire d'arrières gauches berlinoise est également out, Fabian Wiede (photo de gauche) espérant pourtant être de la partie. Mais même avec un flan droit dépeuplé, ce Berlin cartonne en début de saison. Une seule défaite en Bundesliga, ce mercredi face à Kiel (18-26), après avoir remporté le Super Globe pour la seconde saison d'affilée, en battant le PSG en finale (29-28). Et Ivica Obrvan, forcément, ne fait pas le fier avant la première manche : "Berlin est favori, ils sont premiers du championnat et ont remporté le superglobe contre Paris... On va quand même jouer pour la victoire, spécialement dimanche à domicile" disait-il mercredi, après le succès face à Ivry (29-25), tandis que son arrière droit Melvyn Richardson espère bien l'emporter à la maison. "On s'est mis un peu en confiance. On a vu que le public était là contre Ivry, on s'attend à la même chose dimanche et un très gros match. On va voir comment ça va se présenter, j'espère qu'ils se sont fatigués face à Kiel avant d'entamer le match face à nous. En tout cas, on va prendre le maximum de plaisir, faire notre jeu, et offrir le plus beau spectacle possible à notre public" disait celui qui en avait passé neuf en deux matchs à Berlin la saison passée.

Berlin beaucoup moins dépendant de Nenadic

Côté allemand, on fait avec les moyens du bord face à un calendrier de folie. Si certains clubs français se plaignent, à juste titre, les Berlinois ont du se déplacer à Hannovre lundi, avant de jouer Kiel mercredi et d'arriver en Savoie aujourd'hui. "Tous les matchs sont aussi importants les uns que les autres, on reste très concentrés. Le bon début de saison nous a montré que nous pouvions bien jouer au handball" nous disait le coach Erlingur Richardsson vendredi, qui a pris la succession de son compatriote Dagur Sigurdsson il y a une saison. "Les deux équipes ont un effectif similaire par rapport à celui de la saison passée, donc il y a définitivement des choses à en apprendre. J'en ai tiré les conclusions et l'équipe doit maintenant aller de l'avant". Richardsson a enfin su vaincre la Petar Nenadic dépendance pour arriver à un jeu plus fluide et plus collectif. Et, cette fois, ses Renards joueront le match retour à domicile dans leur grande Max-Schmelling Halle, ce qui leur donne la faveur des pronostics. Mais Chambéry est invaincu depuis plus de deux saisons dans sa salle et compte bien arriver en Allemagne dimanche prochain avec un petit pécule. Pour, encore une fois, pouvoir croire à l'exploit.

Kevin Domas (avec M. Thomas et M. Georgeault)