Lutte fratricide pour rejoindre Nantes au Final Four

Saint-Raphaël et Chambéry s'affrontent dans un duel fratricide pour obtenir un ticket pour le Final Four de la coupe EHF. Compliqué de dessiner une tendance, tant les deux équipes semblent proches.

Entre les Allemands et les Français, quasiment personne n'était heureux du tirage au sort des quarts de finale de la coupe EHF. Les premiers ont vu  Göppingen et Magdeburg s'affronter ce samedi tandis que, de notre côté du Rhin, ce sont Chambéry et Saint-Raphaël qui se rencontreront deux fois en deux semaines pour obtenir leur ticket. Même plus, si on ajoute le match de championnat prévu cinq jours après le quart de finale retour. "On aurait évidemment préféré jouer une équipe étrangère, pas tant pour éviter Saint-Raphaël que pour connaitre quelque chose d'autre. Dans coupe d'Europe, il y a Europe" regrette, beau joueur, Edin Basic, le demi-centre chambérien, tandis que son homologue d'en face, Arnor Atlason, même s'il partage sa déception, pense que finalement, Chambéry n'est pas un si mauvais tirage : "C'était eux ou Magdeburg, et pour avoir joué en Allemagne, le match retour là-bas aurait été super compliqué. En quarts, tu n'as que des équipes fortes et pour aller au Final Four, tu dois battre des grosses équipes".

Tout est remis à zéro

Leur parcours en poules ne dit en rien le faible écart qu'il existe entre les deux collectifs. Si les Chambériens n'ont pas perdu un match face à Bucuresti, Pampelune et Ystad, après avoir éliminé le tenant du titre Berlin et Hlohovec aux tours précédents, les compteurs sont désormais remis à zéro. "Cela nous donne de la confiance, mais pas plus que ça. Limite, on n'y fait pas attention, si on se fait éliminer là, personne ne dira qu'on n'avait pas perdu avant" confirme Basic. Saint-Raphaël, de son côté, a du se batailler jusqu'aux dernières minutes du dernier match pour aller chercher sa qualification, du côté de Minsk. Deux défaites face à Silkeborg et un nul surprise à domicile face à Winterthur ne sont pas de nature à déprimer un collectif varois qui est là où il voulait être en début de saison. Le manque d'expérience collective dans une telle compétition, pointé par le staff et les joueurs a-t-il été comblé ? "On a appris à jouer un peu différemment, à se comporter d'une autre façon avec les arbitres" confirme Atlason, lui le vieux routier européen.

L'expérience est côté Chambéry

Cela sera-t-il suffisant face à une équipe chambérienne dont dix éléments étaient de la partie lors de la dernière campagne de Champions League il y a trois saisons ? Edin Basic pense en tout cas que son équipe sait comment négocier ces matchs couperets. "En plus de la qualité intrinsèque de notre équipe, nous jouons pour la plupart depuis longtemps ensemble, on a connu les matchs contre Barcelone, Kielce, on sait comment les aborder" décrypte-t-il. "Maintenant, cela peut ne pas être suffisant pour gagner, car Saint-Raphaël est une équipe capable de très bien jouer". Et même si la carte de visite varoise n'est pas aussi remplie, Arnor Atlason estime que les éléments majeurs de son équipe vont encore hausser le ton ce dimanche. "Geoffroy (Krantz), Wissem (Hmam), Alexandru Simicu, tous ont déjà un certain vécu européen" énumère celui qui quittera le Var a la fin de la saison, direction le Danemark, et qui y voit une motivation supplémentaire. "Moi même, j'ai déjà joué la finale de la coupe EHF deux fois, avec Magdeburg et Copenhague. Ce sont des matchs excitants à jouer et nous avons tous envie d'y retourner".

Des oppositions traditionnellement serrées

Mais avant de penser à la finale, il faudra déjà départager deux équipes dont quatre des six confrontations se sont jouées à moins d'un but. La dernière en date, début décembre à Saint-Raphaël, s'était terminée sur un match nul 24-24. Et il y a fort à parier que les deux à venir ne se joueront pas à grand chose. "Depuis que je suis en France, cela ne s'est jamais joué à grand-chose et dimanche, cela sera la même chose" confirme le capitaine raphaëllois. "Le but pour nous, sera de gagner, mais il ne faut pas croire qu'on le fera de dix buts. Si déjà on part à Chambéry avec une victoire, cela sera un bon point. Nous avons montré de bonnes choses face à Aix et Créteil, nous sommes dans le bon rythme". Un rythme que les Chambériens ont également pris en allant chercher un gros nul du côté de Montpellier mercredi soir. "C'était une bonne préparation, un vrai match de niveau coupe d'Europe où on a montré que même à l'extérieur, on pouvait faire de belles prestations. Ce qui sera important pour nous dimanche, plus que le résultat, ce sera notre prestation, notre capacité à montrer un bon visage. Victoire ou défaite, la différence se fera au retour, et recevoir est un vrai avantage. Nos supporters ont été très importants pendant toute cette campagne, notamment face à Berlin, ils auront encore un rôle capital" conclut Basic. On en salive d'avance.

Göppingen prend, déjà, l'avantage sur Magdeburg

Dans l'autre opposition nationale de ces quarts de finale, Göppingen a dominé Magdeburg (31-25). Entre deux équipes qui se connaissent par cœur, les visiteurs ont lâché du lest dans les dernières minutes en encaissant un 0-3 qui pourrait leur être fatal. Cette victoire respecte la logique, puisque dans les quatre oppositions entre les deux équipes depuis le début de la saison, chacun a gagné chez soi. L'emporter de six buts à la GETEC Arena ne sera pas simple pour le SCM, mais si il y a une salle capable de renverser la vapeur, c'est bien celle-ci. La preuve, Flensburg a encore du se résoudre à y abandonner un point mercredi dernier en championnat et les rouges et verts n'y ont perdu que deux fois depuis la début de la saison, face à Leipzig et Rhein-Neckar Löwen.

Silkeborg, qui avait dominé la poule de Saint-Raphaël, partira favori de sa double confrontation face aux Espagnols de Granollers. Ces derniers se sont échappés presque par miracle de la phase de groupe, après un dernier match nul fort heureux face à Aalborg (24-24), et pointent actuellement à la troisième place de la Liga Asobal, derrière Barcelone et Naturhouse La Rioja. Bjerringbro, qui vient de finir cinquième de la saison régulière au Danemark, va pouvoir faire parler son expérience de la coupe d'Europe. Son ossature danoise (Mads Christiansen, photo de gauche) a l'habitude des joutes continentales et risque d'en profiter, d'autant plus que que l'équipe n'a perdu qu'à deux reprises à domicile depuis janvier 2015. Une qualification espagnole ressemblerait à une véritable performance.

Kevin Domas