EHF Cup
T. Anti : "Gagner cette coupe ? Ce serait énorme"
Trois ans après son échec en finale face à Rhein-Neckar Löwen, le HBC Nantes se voit offrir une seconde chance de remporter la coupe EHF lors du Final Four de la compétition qu'il organise ce weekend. A quelques heures de sa demi-finale face à Granollers, entretien avec Thierry Anti, le coach nantais.
Dans quel état d'esprit, état physique, abordez-vous ce Final Four ?
On est bien, physiquement on est bien. On a fait une petite prépa depuis le dernier match. Après on a récupéré des blessés qui sont des joueurs fondamentaux chez nous qui ont de l'expérience. On pense à Gorazd Skof et Alberto et il seront sur la feuille de match demain.
Leur présence vous apparait-elle comme décisive ?
Elle l'aurait été s'ils étaient à 100% mais il est évident qu'ils sont à court d'entrainement. On est déjà contents qu'ils soient avec nous. Il faudra les utiliser si on a besoin à des moments critiques je pense. Et sinon on va d'abord essayer de se débrouiller sans eux.
"Granollers mérite beaucoup de respect"
Vous restez 10 jours sans compétition, vous voyez plus ça comme un avantage qu'un inconvénient ?
Oui, c'est pour ça que j'ai demandé à la Ligue et à Cesson d'avancer le match. Le dernier match qu'on a fait était à Dunkerque en déplacement. Pour encore mieux espérer récupérer nos blessés, pour pouvoir se préparer. Je pense que c'était mieux de faire comme ça. Je ne sais pas si à l'arrivée ce serait un avantage ou un inconvénient mais il y a toujours le risque quand on fait un match d'avoir un blessé de plus. On est bien dans la tête, on est bien physiquement. Notre jeu est rôdé et posé. On sait qu'il y a en face de nous trois équipes qui sont à notre portée. On a l'avantage de jouer à la maison.
En face, l'équipe de Granollers est une surprise, qu'est ce que vous en pensez ?
C'est une équipe qui mérite beaucoup de respect. J'ai vu beaucoup de leurs matchs, ce sont des joueurs que j'ai suivis et que je suis encore. D'ailleurs, j'ai deux de leurs anciens joueurs dans mon effectif. C'est une équipe qui joue bien, qui a mérité sa qualification. Ils n'ont pas sorti n'importe qui donc ça situe le niveau à atteindre aujourd'hui. C'est un adversaire redoutable.
A quel type de match vous attendez-vous ?
(Il réfléchit) Un match enlevé. Je pense qu'il va y avoir du rythme et du jeu. Du jeu rapide, des choix tactiques parce que les Espagnols ont une vraie culture du jeu. Après peut-être avec un jeu moins physique, ils défendent d'une autre façon qui peut poser des problèmes, sur les trajectoires, sur les courses. Mais c'est une équipe qui joue, qui sait jouer. Ils ont différents types de jeu et ils ont des joueurs qui sont techniques aussi. Sans comparer à d'autres pays, les Espagnols savent poser des problèmes. Affronter une équipe espagnole c'est pas la même chose qu'affronter une équipe allemande.
"Finir les choses sur une très bonne note"
Est-ce que jouer à domicile représente un vrai avantage ?
J'espère que oui parce que d'abord on a un public formidable. Il n'y a pas de déplacement à faire, on est chez nous. Qu'est ce qui peut nous inhiber ? D'abord une pression excessive. Les joueurs sont portés par une dynamique de bien faire, ils ont envie de réussir. Ils ne sont pas dans la mentalité de se dire : "Ola on est chez nous, qu'est-ce qui va nous arriver si on perd ?" Non, on a la possibilité de le faire, on a les moyens de le faire, donc il faut qu'on le fasse.
Vous parliez d'expérience tout à l'heure est-ce que votre équipe vous parait plus armée qu'en 2013 pour gagner le titre ?
Oui mais inversement je trouve que le Final Four est devenu plus fort. Les 4 équipes qui jouent sont très proches les unes des autres. Il y a trois ans, Rhein Neckar était à un niveau au-dessus avec quasiment la même équipe que celle de cette saison. L'ensemble du Final Four est équilibré et on a plus de chances qu'en 2013.
Est ce que le fait que Rivera et Entrerrios vous quittent à la fin de l'année donne aux choses un goût assez particulier ?
Je ne sais pas, on essaie de ne pas y penser. On aimerait simplement finir ensemble les choses sur une très bonne note. La note, elle peut être différente selon le résultat du Final Four parce que c'est notre objectif du mois. Le deuxième, c'est de finir sur le podium du championnat français et pourquoi pas aller chercher la Ligue des Champions. Donc le jour où on aura le club en Ligue des Champions et le jour où on aura fait gagner une coupe d'Europe, on aura fait quelque chose ensemble. On est porté par ces deux objectifs là alorsn bien sûr que là on est en demi finale de coupe d'Europe et que si on peut la gagner avec toute l'équipe, ce serait génial.
Est-ce qu'une victoire serait une marche de plus franchie par le club dans son histoire après la victoire en Coupe de la Ligue la saison dernière ?
Je pense que le club a progressé, ne cesse de progresser. Je ne sais pas si les gens se sont rendus compte vraiment ici ou ailleurs mais avec tout le respect qu'on a pour les autres clubs, gagner une coupe d'Europe, certains clubs ont dû attendre cinq ou six finales avant d'en gagner une. Maintenant l'idéal, je ne vais pas le cacher, ce serait de gagner la Coupe d'Europe et ensuite de se qualifier pour la Ligue des Champions. Ce sont les objectifs déclarés. Si on peut le faire cette année, ce serait énorme.Le club continue, on progresse, on veut aller vers la Ligue des Champions. On espère gagner une coupe d'Europe, on veut gagner deux trophées quand ce sera possible. En France, c'est quand même assez difficile avec le PSG mais il ne faut pas oublier qu'on est un club ambitieux, qu'on est à notre cinquième campagne européenne.
Granollers, invité surprise, mais pas pour faire du tourisme
En face du H se dressera l'équipe de Granollers. Certainement pas la plus impressionnante sur le papier, mais un adversaire à respecter, qui a sorti Aalborg et Silkeborg, deux cylindrées du championnat danois, dans les tours précédents. Marc Canellas, le demi-centre de l'équipe et accessoirement petit frère de Joan le Kieler, ne voit pas de limites à l'ambition catalane : "Nous mêmes ne pensions pas être à ce niveau de la compétition, mais si on est là, c'est qu'on le mérite. D'ailleurs, on n'est pas venus là pour faire du tourisme, on veut montrer que nous méritons notre place". Avec une base avant très performante, à l'image de son ailier gaucher Ferran Fero Sala, il faudra tout de même que les Nantais se méfient, au risque de tomber dans le piège. Même si Carlos Viver, le coach espagnol, mesure l'écart qui sépare son équipe de son adversaire de demain : "On ne se fait pas d'illusions, on connait les difficultés qu'on va devoir affronter, même si nous sommes bien préparés. On va essayer d'embêter Nantes avec une défense étagée et un bon jeu collectif". Des atouts qui lui ont permis d'atteindre ce Final Four, pour prouver que le handball espagnol, qui ne pourra compter que sur Granollers pour remporter un trophée européen cette saison, ne se porte pas si mal que ça.
HBC NANTES - BM. FRAIKIN GRANOLLERS samedi 14.05 à 14h45, en direct sur Ma Chaîne Sport
A Rezé, Kevin Domas