Derrière Tremblay, les positions s’affirment

Si Tremblay reste toujours leader invaincu après son succès contre Besançon (30-27), les positions derrière les tremblaysiens commencent à s’affirmer. Pontault et Chartres tiennent toujours le rythme, suivis notamment par Massy et Billère. A noter le premier succès en championnat cette saison pour Dijon.

Le match du week-end :

Vendredi soir, à St Gratien, c’était en quelque sorte le match des extrêmes entre les locaux, Sannois St Gratien, toujours derniers de Proligue, et Chartres, l’ambitieux relégué de première division toujours dans la roue de Tremblay. Malgré le grand écart au classement, la rencontre a été bien plus serrée sur le terrain (29-35). Les franciliens ont pourtant donné le bâton pour se faire battre, avec 11 pertes de balle forcément fatales face à un tel adversaire. Dans le sillage de Kieffer (6 buts) et Molinié (5 buts), les joueurs de Jérémy Roussel ont eu les plus grandes difficultés à rentrer dans la rencontre. Totalement dépassés en défense, ils ont subi les assauts adverses en début de rencontre. Les Segarel, Go et Lacritick s’en donnent alors à cœur joie (7-3, 7’). Le promu se prend alors à rêver à une soirée qui tournerait enfin en sa faveur.

Progressivement, Chartres revient cependant dans le match. En quelques minutes, avec Molinié, Roche ou encore Salinas, le retard est totalement effacé (7-6, 10’). Les chartrains ne sont pas tout à fait sereins et retombent dans leurs travers trop rapidement (12-8, 14’). Sannois joue crânement sa chance mais rentre aux vestiaires avec seulement deux buts d’avance (17-15).

En seconde période, le dauphin de Tremblay au classement remet le bleu de chauffe et repart de l’avant (19-19, 35’). St Gratien lâche alors du lest petit à petit, butant aussi sur Grahovac (20-22, 38’). La chance des locaux semble être passée. Les chartrains ont les idées bien en place et la défense est enfin au rendez-vous. En face, St Gratien accuse le coup mais ne rompt pas (27-28, 50’). Le money time s’annonce à couteaux tirés, mais c’était sans compter sur la révolte des joueurs de Jérémy Roussel. Ils mettent en échec les coéquipiers d’Alexandre Go et s’envolent au tableau d’affichage pour finalement s’imposer largement (29-35). St Gratien reste la lanterne rouge du championnat.

Les réactions :

Jérémy Roussel (entraîneur de Chartres) : « Cela a été laborieux, mais il faut savoir gagner ces matches-là. On sait qu'il y en aura d’autres dans la saison. Je craignais cette équipe de Saint-Gratien qui propose un jeu atypique, avec beaucoup de vitesse. Dès lors qu'on ne rentre pas dans le match défensivement, on se met en difficulté. Ce qui est intéressant, c'est que nous avons su, pas à pas, recoller puis passer devant en resserrant le jeu en défense. Il nous manquait Zacharia N'Diaye et nous n'avons pas su compenser son absence. Au-delà de cela, nous n'avons pas été agressifs, pas assez mobiles en début de match et les joueurs adverses ont trouvé des solutions facilement. Quand l'adversaire marque à chaque action sans être ennuyé, cela ne nous permet pas d'être dedans même si offensivement on fait un match correct. Je ne crois pas qu'on ait pris Saint-Gratien de haut, mais au final, c'est bien de gagner ces matchs-là qui sont difficiles à aborder. »

Alexandre Go (capitaine de Saint-Gratien) : « Le début de deuxième période nous met dedans. On fait une très bonne première période, comme souvent. Sur les matches précédents aussi on avait réussi à tenir tête à nos adversaires, mais là, sur la reprise on est trop facile et Chartres réduit l'écart rapidement et se remet dans la bonne dynamique. Les dix dernières minutes font la différence en termes d'expérience, d'impact physique et des qualités individuelles. On y a cru, ça fait chier. Pour nous, Pontault était un accident, on ne s'est pas reconnu, on n'a manqué de d'honneur à notre maillot. Aujourd'hui, on a eu une bonne réaction, même si je ne doutais pas du groupe par rapport à ça. On est revenu sur ce qu'on sait faire et qu'on avait montré sur les premiers matchs, contre Massy ou à Limoges. On est dans cette continuité dans l'état d'esprit et arriver à embêter Chartres, il y a forcément du positif à en retirer. »

Le joueur du week-end :

A la recherche de sa première victoire de la saison, Dijon a ouvert son compteur de belle manière en s’imposant à domicile contre Billère (29-28). Souvent le baromètre de son équipe en attaque, Pierrick Naudin a livré un match plein, avec un 9/10 à la finition. L’ancien aixois est le meilleur joueur de cette 5^ème journée de Proligue.

Les joueurs de Jackson Richardson ont laissé la dernière place du championnat à St Gratien avec un certain soulagement. Après trois défaites de rang, la réception de Billère ressemblait pourtant à une nouvelle épreuve bien difficile pour un collectif en manque de confiance. Mais les bourguignons ont su se retrousser les manches et faire preuve de solidarité pour déjouer les pronostics. Ce sont les béarnais qui rentrent pourtant de la meilleure des façons dans la rencontre. Avec Querin et Bolaers en artilleurs principaux, le BHB fait parler la poudre en attaque (1-3, 4’). Les dijonnais rentrent alors en action, s’appuyant notamment sur Naudin et Pasquet (4-4, 7’). Le mano à mano se met en place entre deux formations ambitieuses sur la ligne de départ début septembre. Helal répond à Tabarand dans sa cage, et c’est finalement le DBHB qui prend les devants (6-4, 13’). Pasquet est au four et au moulin en attaque. Dijon semble bien contrôler les débats et rentre aux vestiaires avec trois buts d’avance (16-13).

En seconde période, les joueurs de Jackson Richardson contrôlent la rencontre sans être véritablement inquiétés par une formation billéroise appliquée depuis le début de saison. Mais il faut toujours se méfier du BHB. Les coéquipiers de Verdier reviennent ainsi à un but à un quart d’heure de la fin (23-22, 46’). Il faut alors la réussite de François-Marie, Chardon et Poletti pour redonner de l’air aux locaux, qui s’imposent au final d’un but (29-28). Et poussent ainsi un grand ouf de soulagement.

Les autres rencontres :

En match avancé de la 5^ème journée jeudi, Tremblay avait défendu sa place de leader avec sérénité contre Besançon (30-27). Les joueurs de David Christmann ont déroulé leur handball sans être bousculés. Ils ont su négocier le temps fort de leur adversaire (11-11, 21’), qui mettait alors la pression sur la défense francilienne. Avec un Pierre Marche encore en grande forme, tout comme Siakam (5 buts), Tremblay dispose d’une force de frappe inégalée en Proligue. Le GBDH s’en est rendu compte à ses dépends (16-14, mi-temps). Malgré les sept buts du jeune Nathy Camara, arrivé il y a une semaine dans son nouveau club et déjà parfaitement intégré, Besançon voit Tremblay prend le large au fil des minutes (24-17, 43’). Le rouleau compresseur de l’ancien pensionnaire de première division est difficile à enrayer. Au final, Besançon doit s’incliner de trois buts (30-27) sans avoir démérité.

Derrière Tremblay et à égalité de points avec Chartres, Pontault continue sur sa lancée. Vendredi soir, les pontellois ont décroché les deux points de la victoire sur le parquet de Limoges (23-24). Si le début de rencontre a été équilibré (4-4, 6’), ce sont bien les visiteurs qui donnent le tempo par la suite. Les coéquipiers de Candeias s’appuient sur leur trio offensif Mocquais – Lagier Pitre – Moreno pour mettre à mal la défense des joueurs de Nénad Stanic (5-8, 16’). Les pertes de balles limougeaudes conjuguées aux exclusions temporaires n’aident pas les locaux à sortir la tête hors de l’eau. A la pause, Pontault vire logiquement en tête (9-13). Les franciliens semblent alors partis pour un cavalier seul, puisqu’ils continuent à appuyer sur l’accélérateur au retour (15-19, 42’). Limoges n’a pas dit son dernier mot et grignote petit à petit grâce à Mandic et Gaillard (18-20, 45’). Les pontellois tremblent mais résistent finalement jusqu’à la fin (23-24), le dernier tir de Dude finissant à côté des cages. Le choc de la prochaine journée opposera Chartres à Pontault. Voilà un duel qui promet !

Massy prend position dans le Top 5 après sa victoire sans bavure contre Cherbourg (33-26). Les joueurs de Benjamin Braux ont pu compter sur leur duo Steins (8 buts) – Herbulot (7 buts) pour faire tourner le compteur buts face à une formation qui a pourtant chèrement vendu sa peau. Les cherbourgeois ont en effet mené au score pendant toute la première période, comptant même jusqu’à quatre buts d’avance (7-11, 16’). Sous l’impulsion de Redei et Doudeau, tout semblait alors fonctionner parfaitement pour une formation plus à l’aise dans sa salle que loin de ses bases. Massy a su faire le dos rond pour rentrer à la pause avec deux buts de retard (14-16). Les massicois avaient alors fait le plus dur en s’accrochant au plus fort de la tempête. Ils reprennent progressivement pied et mettent la pression sur la JS (19-18, 36’). La confiance et la réussite ont alors changé de camp. Massy, poussé par son public, profite des arrêts de Perisic pour creuser encore davantage l’écart (27-20, 47’). L’addition est salée pour les visiteurs qui repartent avec une lourde défaite dans les bagages (33-26).

Après Cherbourg il y a deux semaines (26-24), Nancy a remporté un deuxième succès de rang à domicile contre Valence. Une victoire nette et sans bavures (34-27) avec à la baguette le duo Mayayo – Ducreux, auteurs à eux deux de 16 buts. Comme Obrad Ivezic était lui aussi dans un grand soir, avec 16 arrêts au compteur, l’attaque valentinoise n’a pas passé sa meilleure soirée de l’année. Avec 11 pertes de balle, les drômois ont souvent subi les débats. Si le premier quart d’heure est équilibré (6-6, 16’), la suite s’avère bien plus compliquée pour les visiteurs. Les nancéens sont sans pitié et creusent progressivement l’écart (10-6, 23’) avant de compter quatre buts d’avance à a pause (14-10). La domination des joueurs de Stéphane Plantin se poursuit dans le second acte (25-20, 47’) dans une rencontre à sens unique ou presque.

Caen a créé la sensation de cette 5^ème journée de Proligue en arrachant le point du match nul (25-25) contre Istres. Les provençaux sont décidément abonnés aux performances en dent de scie, eux qui se sont offerts le scalp de Chartres et Billère mais ont chuté contre Valence une semaine plus tard. Cette fois-ci, c’est encore un point précieux qui s’envole pour les joueurs de Gilles Derot, en tête une bonne partie de la seconde période (16-20, 43’) avant de vivre un money time à couteaux tirés (24-24, 56’). Les provençaux pensaient encore tenir la victoire à dix secondes de la fin, mais c’était sans compter sur le sang froid de Dessertenne sur penalty qui a offert un point important à sa formation. Istres pourra longtemps regretter ses 15 pertes de balle qui pèsent lourd dans la balance au final.

Olivier Poignard (avec Kevin Domas à St Gratien)