CdL - F4
E. Capon : "La Coupe de la Ligue est devenue un vrai objectif"
Alors que la coupe de la ligue posera ses valises du côté de Reims ce weekend, le handball français vit une période particulièrement faste. Trois clubs en quart de finale de coupe d'Europe, des stars dans tous les clubs de Starligue et une équipe de France au firmament mondial. En amont du weekend qui décernera le second titre de la saison (après le Trophée des Champions), le directeur général de la LNH Etienne Capon ne peut que se réjouir.
- On suppose que vous êtes un dirigeant comblé avec les trois qualifications du weekend dernier...
- Bien sûr, ces résultats en coupe d'Europe et ces trois qualifications confirment nos progrès. Je suis même sûr que si Nantes n'avait pas affronté Paris, nous aurions pu avoir un quatrième club qualifié. Je suis d'autant plus satisfait de cette progression qu'il ne s'agit là pas d'un coup d'éclat mais d'un niveau de performance élevé et d'une montée en puissance régulière, quel que soit le club. Il y a bien eu quelques accidents ces dernières années, à l'image de Créteil, mais leur élimination en début de coupe EHF relève finalement d'une certaine logique quand on voit le reste de leur saison.
- Dans ce climat positif, que doit-on espérer du Final Four de la coupe de la ligue ?
- On peut en espérer un grand moment de handball. Ce qui est extrêmement positif, c'est que tout le monde en parle. Quand on lit les interviews des entraineurs et des joueurs ces derniers jours, tous ont fait de cette coupe de la ligue un véritable objectif, même ceux qui étaient engagé en coupe d'Europe le weekend dernier. Eux aussi, dès dimanche soir, ont tout de suite basculé vers ce Final Four. C'est un vrai événement sportif pour plein de raisons, dont la qualité du plateau, mais aussi le fait qu'il offre la première place européenne de la saison. Mais, au delà du terrain, cet événement reste un enjeu économique pour la ligue nationale.
"La Champagne, une vraie terre de handball"
- Pourquoi le choix de Reims ?
- Un des critères de choix, quant au lieu du Final Four, est d'exporter le handball professionnel dans une région qui ne possède pas de club de Starligue ou de Proligue. La Champagne est une vraie terre de handball, de nombreux joueurs professionnels en sont originaires, mais elle ne possède pas de club professionnel. De plus, de nombreuses villes ayant accueilli le Mondial nous ont fait part de leur volonté de se tourner temporairement vers d'autres spectacles. Donc le choix de Reims nous est apparu comme logique afin d'aider le handball professionnel à progresser dans cette région. Et on s'aperçoit qu'il y a une vraie demande à la vitesse à laquelle les billets sont partis.
- D'ailleurs, n'auriez-vous pas pu viser plus grand ?
- Si on avait pu remplir une salle de 5000 places à Reims, on l'aurait fait, mais elle n'existe pas encore ! Nous aurions pu aller à Chalons-en-Champagne, qui possède une salle plus grande, mais ses installations étaient occupées par le basket sur le weekend.
"Porter le hand professionnel"
- La coupe de la Ligue et le trophée des champions ont-ils désormais comme objectif de faire jouer les gros clubs de Starligue dans les zones de province qui n'ont pas accès au professionnalisme ?- Cela peut-être une partie de notre stratégie, mais nous faisons surtout en fonction des dossiers. Nous avons certains impératifs, mais si un club de Proligue se propose pour accueillir un Final Four de coupe de la Ligue, et que cela peut lui offrit un coup de projecteur et lui permettre de franchir un palier, cela peut nous intéresser. Notre but est de porter le hand professionnel dans des zones où il y a un intérêt. La stratégie de la fédération, via les équipes de France, est de faire la promotion du handball au sens plus large. Les deux projets sont tout à fait complémentaires.
- Donc le trophée des champions et la coupe de la ligue à l'étranger, c'est fini ?
- Non, nous gardons l'idée dans un coin de notre tête, d'avantage pour le trophée des champions. Il apparaît compliqué, dans un calendrier surchargé, d'envoyer les équipes à trois ou quatre heures d'avion en plein mois d'avril. Mais, pour aller à l'étranger, il faut un certain nombre de conditions, économiques, sécuritaires, logistiques, à respecter. Et elles ne sont pas forcément faciles à rassembler. Certains projets sont attractifs, mais il y a un souvent un « mais »...
Qui pour succéder à Montpellier ?
Eliminé en quart de finale par Saint-Raphaël, Montpellier ne sera pas en Champagne ce weekend pour défendre son titre. Cela trace-t-il pour autant une autoroute pour le PSG ? Pas forcément, la coupe de la ligue n'étant pas une compétition qui réussisse à l'ogre parisien. Pire, c'est le seul trophée national à ne jamais être tombé dans l'escarcelle parisienne. Qui pourrait bien se sentir d'attaque pour perpétuer le signe indien ? Saint-Raphaël n'a jamais été très à l'aise face aux hommes de Noka Serdarusic, mais sur un match en terrain neutre, il y a peut être la place. Et si Paris se retrouvait en finale, Nantes ou Dunkerque pourrait-il monter sur la plus haute marche du podium ? Retrouver les deux premiers clubs de Starligue pour un trophée ne manquerait pas de piment, à peine une semaine après leur duel sur la scène européenne ? Et Dunkerque, qui a désormais presque assuré son maintien dans l'élite, peut-il croire à un exploit ? Sans pression, pourquoi pas, les hommes de Patrick Cazal ont en tout cas montré dernièrement que sur un match, ils pouvaient rivaliser avec les meilleurs.
Le programme télé :
Vendredi 07.04 Saint-Raphaël - PSG à 19h00 (en direct sur beIN Sports 2) Nantes - Dunkerque à 21h00 (en direct sur beIN Sports 2) Samedi 08.04 Finale à 17h30 (en direct sur beIN Sports 3)Kevin Domas