Coupe EHF
Chambéry, Saint-Raphaël : même compétition, objectifs différents
Les deux clubs français engagés en coupe EHF, Chambéry et Saint-Raphaël, entament le troisième tour ce weekend. Avec des adversaires à leur portée, mais des objectifs quelque peu différents.
A Chambéry, il y a quelques années, l'Europe était devenue l'un des gros objectifs annuels. Mais les temps ont changé, ils sont devenus plus durs et, cette saison, la coupe EHF, "ce sera un plus", pour reprendre les mots de l'entraineur Laurent Busselier. "La coupe d'Europe, même si ça brille, ça passe au second plan, la priorité sera le championnat. On ne la galvaudera pas, mais il faut faire respirer les mecs et soulager les organismes de ceux qui tirent beaucoup sur la corde". La coupe EHF, acquise de haute lutte en fin de saison dernière, ne serait donc pas jouée à fond par les Savoyards, plagiant ainsi les clubs français en Europa League de football ? N'allons pas si loin, et il est compréhensible qu'après une période de vaches très maigres en début de saison, l'essentiel pour le CSH est de remonter au classement de Starligue. Mais les joueurs, eux, savent que c'est cette compétition qui leur a permis de connaitre leurs deux seules victoires en début de saison. "L'Europe nous a permis de tenir au pire moment et de se raccrocher à un peu de positif dans ce début de saison. Il faut qu'on gagne pour le capital confiance, quelque soit la compétition" espère le capitaine Quentin Minel.
Un adversaire dont on ne sait pas grand-chose
Car une dynamique, ça s'entretient, et la série de trois victoires sur laquelle reste les Chambériens ne demande qu'à être étendue. Mais pour cela, il va d'abord falloir se débarrasser de Tatabanya, actuel troisième du championnat hongrois derrière les intouchables Veszprem et Szeged. Si le nom du quart de finaliste malheureux de la dernière coupe EHF ne vous dit rien, sachez que chez les joueurs chambériens, cela ne rappelle pas de grand souvenir non plus ! "Je crois qu'on devait jouer un tournoi là bas il y a quelques années, c'est un championnat sur lequel on n'a pas trop de visibilité" tente Pierre Paturel tandis que Minel, lui, a au moins retenu une chose : "On va jouer à 13 heures contre une équipe qu'on ne connait pas trop." Alors, comme le dit le proverbe, peu importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse. Pour les Chambériens, que Tatabanya compte dans ses rangs le vétéran Ferenc Ilyes (ex Veszprem, Plock ou Szeged), le pivot de la sélection nationale Szabolcs Szöllösi ou l'éphémère gaucher passé par Dijon Jakov Vrankovic ne changera pas grand chose. Le but sera de rester sur l'impression positive aperçue ces trois dernières semaines pour accrocher une place en phase de groupes pour 2018.
Dipanda : "On n'attend pas autre chose qu'une qualification"
"Cette coupe EHF, c'est un véritable objectif. On veut atteindre cette phase de poules pour la troisième saison consécutive, au moins". Chez Joël Da Silva, le coach de Saint-Raphaël, le ton est résolument différent. Lui aussi a connu un début de championnat compliqué, son équipe reste également sur trois victoires de rang et arrive dans les parfaites dispositions à l'heure d'aborder le troisième d'une compétition dont elle avait atteint les demi-finales la saison passée. "On avait identifié ce mois de novembre comme étant important, et on est en plein dans le scénario prévu. Si depuis le début de saison, on a alterné le bon et le moins bon, on tient notre match référence depuis mercredi et notre victoire contre Ivry" constate l'entraineur raphaëllois. De par son parcours européen ces dernières années, on attend des Varois qu'ils dominent, peut-être pas de la tête et des épaules, mais au moins assez largement, Dubrava, l'actuel co-leader du championnat croate. "On n’a pas le droit à l’erreur sur ce genre de match. On n’attend pas autre chose qu’une qualification" avançait Adrien Dipanda mercredi soir.
Faire honneur au statut de favori
Même si les Raphaëllois n'ont pas de mal à admettre leur statut de favori avant cette double confrontation, méfiance tout de même, car cette équipe de Dubrava a sorti, au tour précédent, les Hongrois de Csurgoi, un peu à la surprise générale. Et ils aborderont sans pression aucune cette affiche en deux temps face à un des favoris de la compétition. "C'est une équipe jeune avec des joueurs qui, comme souvent dans ce genre de confrontation, vont vouloir se montrer face à une équipe d'un championnat plus fort. Nous abordons ce match avec beaucoup de concentration, car nous n'avons pas suffisamment de garanties pour nous permettre d'être tranquilles" continue Da Silva. Il sait aussi que le déplacement dans le petit gymnase de la banlieue de Zagreb, prévu samedi prochain, pourrait rapidement finir en traquenard si ses hommes ne prennent pas le large demain soir. "La victoire est impérative, si possible avec la manière et un écart, car avec le match retour en Croatie, on ne sait jamais vraiment comment ça se passe" conclut Adrien Dipanda.
Le programme du weekend :
Samedi 17.11 Saint-Raphaël - RK Dubrava à 20h00
Dimanche 18.11 Grundfos Tatabanya KC - Chambéry Savoie HB à 13h00 (en direct sur ehfTV)
Kevin Domas (avec M. Cohen et M. Thomas)