LdC (F) - J1
Metz et Brest sur le pont !
Après avoir repris sur les chapeaux de roue en championnat, Brest et Metz attaquent leur campagne européenne. Dans un groupe compliqué, Brest se déplace en Russie à Rostov (samedi à 15 heures) tandis que Metz a la chance de démarrer à domicile, face à Kristiansand (dimanche à 19 heures).
On pourrait penser que Metz tire le bon lot avec le Vipers Kristiansand mais on aurait tort de trop le penser. Malgré le fait que ce soit sa première participation à une phase de poule de Ligue des Champions, l'équipe norvégienne n'en demeure pas moins expérimentée. Souvent effacé par Larvik en championnat, ce collectif fait pourtant son petit bonhomme de chemin et continue de grandir à l'image de ses résultats. La saison passée, le Vipers l'avait emporté deux fois face au multiple champion de Norvège : à l'extérieur pendant la phase régulière (32-30) et en finale aller des play-offs à domicile (31-30).
Aujourd'hui, Kristiansand compte dans ses rangs bon nombre de joueuses d'expérience, résultat d'un recrutement de qualité, et de jeunes joueuses du cru qui se connaissent depuis un moment. C'est le cas notamment dans le but pour Katerine Lunde arrivée de Rostov pour rejoindre sa soeur, Kristine mais aussi pour Emilie Hegh Arntzen en provenance de Byasen en Norvège. Outre ces deux joueuses arrivées à l'intersaison, Kenneth Gabrielsen à la tête de cette équipe peut aussi compter sur Linn Sulland. La gauchère de 33 ans, compte 161 sélections avec la Norvège depuis 2004 et a rejoint Kristiansand en 2016 après être passée par Larvik et Gyor. Au total, ce club compte cinq internationales du pays dans ses rangs : Lunde, Arntzen, Kristiansen, Aune et Brattset. Enfin, passé par un tour de qualification, Kristiansand n'a fait qu'une bouchée de ses deux adversaires : 43-19 contre Gomel et 42-14 contre Podravka Vegeta. Leur objectif est simple et ambitieux : atteindre le tour principal.
Autant de raisons qui poussent Manon Houette et ses coéquipières à rester vigilantes. "C'est une équipe piège. On ne la connait pas trop, c'est leur première participation à une Ligue des Champions", détaille l'ailière gauche messine. "Ca fait longtemps qu'elles jouent ensemble pour la plupart et elles ont de bonnes joueuses, c'est pour ça qu'il faut qu'on reste attentives". C'est vrai, mais Metz a besoin de bien lancer sa campagne internationale d'autant plus lorsque la première se déroule aux Arènes. "Je suis contente qu'on joue à domicile, je pense qu'il faut s'attendre à un match avec beaucoup d'intensité et d'agressivité un peu comme on a eu face au Brésil avec l'équipe de France", ajoute-t-elle. Oui parce que les longues séries s'enchaînent pour les internationales. Entre celles qui jouaient en amical avec la France et celles qui disputaient les qualifications à l'Euro 2018 avec leurs nations respectives, peu ont eu le temps de se reposer avant la réception de Toulon en championnat: "On a fait un match propre, on a pu dérouler sur la fin. Maintenant il faut qu'on soit présente en Ligue des Champions, on a mis la barre haute dans nos objectifs et il faut désormais qu'on assume sur le terrain et ça commence par une victoire ce week-end", affirme Manon Houette (NDLR: victoire 35-17 de Metz). On l'a donc compris, le rendez-vous est pris pour Metz qui a envie de rééditer un parcours aussi beau que celui de la saison dernière, voire de faire mieux...
Forme actuelle de l'adversaire : Victoire contre Molde 31-16 / Victoire contre Stabaek 46-17 / Victoire contre Byasen 30-26Brest pour titiller Rostov-Don
A Rostov, ce sera Brest qui incarnera le rôle du "petit Poucet". Pour leur première participation à une Ligue des Champions, les filles de Laurent Bezeau ont tiré un gros morceau, Rostov-Don. La formation dirigée par Fred Bougeant depuis la saison dernière fait partie des prétendantes au Final Four. Pour autant, rappelons que les deux équipes s'étaient retrouvées la saison passée en Coupe EHF, en quart de finale après l'élimination surprise des Russes en phase de poule de Ligue des Champions dans ce qui était le groupe de la mort (Gyor, Bucarest, Midtjylland). Quelques semaines plus tard, les Russes avaient remportés le trophée. Déjà très solides l'année passée, Rostov s'est encore renforcé avec des joueuses du gratin international : Mayssa Pessoa venue remplacer Lunde mais aussi Katarina Bulatovic et Marina Sudakova. Malgré tous ces facteurs, Brest arrive armé pour en découdre. La saison passée, Les Russes avaient dû s'employer pour l'emporter (21-26) mais les deux groupes ont bien changé.
"On va tout faire pour les embêter", annonce Cléopatre Darleux qui revient d'une belle semaine internationale. "Après, on sait qu'on va jouer contre une belle équipe qui s'est renforcée avec l'arrivée de Bulatovic notamment donc on y va avec plein d'humilité". Oui parce que tout a plutôt bien débuté en championnat pour les Bretonnes, toujours invaincues, et hauteurs d'une dernière victoire face à Chambray (28-21) mercredi ô combien importante dans cette semaine intense. "Le retour d'une semaine internationale c'est toujours délicat, le contexte est différent. Je suis contente que cette transition se soit bien faite parce que ce n'était pas gagné d'avance", savoure la gardienne tricolore. "Et il ne faut pas oublier que l'objectif premier reste le championnat même si on va tout donner dans ce groupe de Champions League qui est le plus compliqué pour essayer de gagner au moins deux matchs". Les objectifs sont donc posés à Brest qui va tenter un coup en Russie, sans pour autant que ce lourd déplacement vienne impacter ce groupe, taillé pour enchainer les matchs dans sa dynamique en championnat.
Clément Domas & Maxime Cohen.