LdC (M)
Montpellier ne se noie pas dans la déception
Montpellier a bien cru un moment à l'exploit, mais Veszprem était trop fort. Il y avait forcément de la frustration dans les rangs du MHB, mais aussi la satisfaction d'avoir atteint les quarts de finale de la Champions League, et d'y avoir bien figuré.
Quand Montpellier a été désigné, en juin dernier, pour figurer dans les poules basses de la Champions League, on était bien loin de penser que le club héraultais ferait son bonhomme de chemin et égayerait son printemps avec un quart de finale européen. De même quand le MHB, après s'être incliné face à la Rioja et Elverum, pointait à la quatrième place de son groupe. Et pourtant, le groupe n'a cessé de grandir pour y parvenir et tutoyer les sommets européens, malgré un rajeunissement d'autant plus forcé que Vid Kavticnik et Michaël Guigou, blessés, n'étaient pas sur la feuille de match face à Veszprem ce soir. "On a joué ce soir avec une équipe où le plus vieux joueur était Vincent Gérard avec ses trente ans. Prenez la moyenne d'âge de Veszprem...Mais on ne s'est pas échappé, on a été présent" soulignait Patrice Canayer, le coach montpelliérain. On a même cru à ce rêve un peu fou, d'être le premier club issu des poules C et D à rejoindre la Lanxess Arena quand, à la pause, le MHB avait remonté ses trois buts de débours concédés en Hongrie et en comptait même un d'avance. Mais las, les Hongrois ont fait parler leur expérience et ont retourné la situation. "La première mi-temps est fantastique en terme d'intensité. On ne perd quasiment pas un duel défensif, on percute de tous les côtés, tactiquement on joue très juste, tout ce qu'on avait préparé cette semaine fonctionne, même si Diego n'a fait aucun entrainement avec nous" résume encore Canayer.
L'expérience de Veszprem a payé
Mais Veszprem a su faire parler son expérience en début de seconde période. Forcément, quand on va enchainer un quatrième voyage de suite du côté de Cologne, on sait maitriser ce genre de situations un peu compliquées. Et même si Momir Ilic n'a jamais existé et si Laszlo Nagy n'a pas été à la fête, il a suffi que Renato Sulic rameute les troupes en défense pour que Montpellier plie l'échine. "Il aurait fallu continuer sur ce rythme de la première mi-temps mais Veszprem, au lieu de s'affoler et de s'agiter, a été capable de relever la tête" témoignait Ludovic Fabregas, irréprochable encore aujourd'hui. Et une fois que le match a changé d'âme, les Hongrois n'ont plus lâché le morceau, torpillant toutes les velléités de retour adverses. "On a été capable d'être au niveau physique et mental pendant trente minutes, mais c'est trop juste. Aujourd'hui, il suffit de faire un bon match pour être qualifié d’extraordinaire alors qu'en réalité il faut tenir le niveau pendant soixante minutes, sur cinquante matchs dans une saison. Et c'est là où se fait la différence. Je ne pense pas que, si on compare avec ceux de Veszprem, on ait des joueurs capables de se hisser à leur niveau. Peu de joueurs chez nous sont capables de jouer cinquante matchs de cette façon pendant soixante minutes" nuançait Canayer, sans toutefois lancer la pierre à qui que ce soit. Sur la confrontation, les Hongrois ont peut-être tremblé mais ils ont été supérieurs, comme le PSG face à Szeged, finalement.
Beaucoup de positif à retenir
Au final, il y aura quand même beaucoup de positif à tirer de cette campagne européenne. Etre capable de sortir premier de sa poule, même face à des équipes présumées moins fortes, d'éliminer le champion en titre en l'emportant par deux fois et de taquiner Veszprem, "le plus grand club d'Europe" dixit Canayer, pendant une heure et demie, il n'y a pas grand chose à jeter. Même Mirko Alilovic, le gardien de Veszprem, regrettait que cette équipe de Montpellier, "qui joue un handball formidable", doive arrêter sa route. Ludovic Fabregas, Jure Dolenec ou Valentin Porte, encore énorme dans son engagement ce soir, y ont pris une nouvelle dimension. Et même si le Slovène ne sera plus dans l'Hérault la saison prochaine, il est le premier à reconnaitre que le groupe a grandi sur ces deux dernières saisons, laissant le mot de la fin à son coach : "On est très frustré, car plus tu avances dans cette compétition, plus tu es content de le faire, mais plus tu es également triste d'être éliminé. Et là, tu t'aperçois que les marches sont hautes. Cela ramène à une réalité qui fait mal. Certes, il faut regarder les pas qu'il nous reste à faire, mais aussi ceux faits cette année. Quand on regarde où était le club il y a trois ans, on a fait de très beaux et grands pas. Maintenant, il faut continuer à avancer". Le message est passé et la suite de la route se fera, on n'en doute pas, dès septembre prochain.
A Montpellier, Kevin Domas