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Nantes et Montpellier peuvent-ils le faire ?
Outsiders avant les matchs aller le weekend dernier, Montpellier et Nantes se trouvent en position de pouvoir éliminer Kielce et Paris. Mais peuvent-ils le faire ? Eléments de réponse avec François-Xavier Houlet.
C'est avec un sentiment assez curieux qu'on a quitté la Trocardière samedi dernier. Les Nantais n'étaient finalement pas mécontents de ne pas avoir perdu face à un PSG qui avait dominé la seconde période tandis que les Parisiens se contentaient de ce nul 26-26 qui leur laisse la place de se qualifier au match retour, demain à domicile. D'autant plus que Nikola Karabatic, privé de l'aller par une gastro-entérite, va faire son retour et devrait changer le visage de l'affrontement. "Le match aller était sans doute la première fois que je voyais l'adversaire de Paris mettre plus de rythme que Paris lui-même. Avec le retour de Nikola, on va retrouver le rythme incroyable prôné par Noka Serdarusic" souligne François-Xavier Houlet. "Le match nul de samedi dernier peut jouer en faveur des Nantais. Si le H l'avait emporté de trois ou quatre buts, Paris aurait sans doute était plus en alerte. Là, avec ce résultat, ça peut aller très vite. Paris est potentiellement au dessus, mais Nantes ne va rien calculer." Olivier Nyokas l'espérait d'ailleurs après la première manche, espérant bien commencer le match afin de faire basculer la pression sur les épaules parisiennes : "La pression sera sur eux, ils seront à la maison, ils devront faire le résultat et un bon début de match. S’ils se retrouvent derrière rapidement, ils vont commencer à flipper."
Paris doit faire la différence avant le money-time
Sauf que la pression, les Parisiens ont appris à la dompter. Avec leur palmarès long comme le bras, Thierry Omeyer, Nikola Karabatic ou Luc Abalo sont devenus des habitués des grands rendez-vous. Et Mikkel Hansen ou Uwe Gensheimer, s'ils n'ont pas encore remporté le tiers des trophées que comptent leurs coéquipiers français, commencent à avoir quelques heures de vol à leur actif. D'ailleurs, François-Xavier Houlet ne voit pas les joueurs du PSG plier. Sauf si..."Sauf s'ils n'ont pas décroché Nantes à la quarante-cinquième minute et là, tout peut s'inverser. Le plan de Thierry Anti va être d'arriver dans les dix dernières minutes en étant encore dans le match. Ce qui implique, déjà, de faire le minimum d'erreurs sur les cinquante premières minutes". Sur son terrain, le H avait réussi à ne pas en faire des masses et pourtant, Paris s'était présenté au début des cinq dernières minutes avec deux buts d'écart. Avant que Dominik Klein ne vienne arracher le nul dans les derniers instants. Depuis l'arrivée des Qataris dans la capitale, Nantes ne s'y est imposé que deux fois, en quart de finale de la coupe de la ligue. Autant dire qu'une qualification demain serait, quand même, un sacré exploit.
Montpellier, "la performance du weekend"
Et si Montpellier arrivait à faire tomber Kielce, le tenant du titre de cette Champions League, que serait-ce ? "On ne l'a pas assez dit, mais la performance du weekend, elle est là. D'autant plus que Montpellier semblait en dedans sur les quarante premières minutes, avant que Talant Dujshebaev prenne son temps-mort et que le match bascule dans l'euphorie avec des grosses prestations individuelles" nous décrit le consultant de beIN Sports. Avec cinq buts d'écart (33-28), les Héraultais se retrouvent dans une situation pas simple à gérer. Un bel écart, certes, mais le risque de devoir calculer si le match ne tournait pas en leur faveur, même si Ludovic Fabregas disait après la première manche que lui et ses coéquipiers "iraient en Pologne pour gagner". Car Kielce, surtout à domicile, cela reste quand même un sacré morceau. La preuve, sur les cinq dernières saisons, seules trois équipes l'ont emporté à la Hala MOSIR : Rhein-Neckar Löwen en octobre dernier, Kolding en 2013 et...Montpellier en 2014. Déjà en huitièmes de finale, les coéquipiers d'un Diego Simonet euphorique (11 buts) s'étaient imposé de deux buts en Pologne (33-31), insuffisant néanmoins pour se qualifier pour les quarts de finale.
Bien gérer les temps faibles, comme à l'aller
Cette fois, comme les deux saisons précédentes, il faudra surtout ne pas se laisser étouffer par l'atmosphère irrespirable de cette salle confinée et bruyante au possible. "Sur le terrain, Montpellier a tout ce qu'il faut pour garder son avantage, mais il va falloir gérer les facteurs extérieurs : le public, l'arbitrage... Kielce est habitué à faire des miracles, tout le monde se souvient de la finale de l'an passé. Il va surtout falloir que Montpellier soit capable de bien gérer ses temps faibles, de laisser passer l'orage en début de match" énumère Houlet. Si Kielce a une certaine expérience de la Champions League, les Montpelliérains ont bien grandi ces deux dernières saisons et ne sont clairement plus des perdreaux de l'année. La prestation des gardiens de but sera certainement primordiale, alors qu'à l'aller, l'entrée de Nikola Portner avait tout fait basculer. "Mais que l'histoire serait belle si une équipe des deux poules basses sortait le tenant du titre" conclut Houlet. On ne vous le faire pas dire...
Le programme
Paris Saint-Germain - HBC Nantes, le 01.04 à 17h00 (en direct sur beIN Sports 1) Vive Tauron Kielce - Montpellier HB, le 02.04 à 18h00 (en direct sur beIN Sports Max 8)
Kevin Domas