Mondial 2017
Tout bonnement phénoménal
Le championnat du monde de handball a battu, hier, le record de spectateurs pour un match de handball, avec 28.010 spectateurs. Dans une ambiance impressionnante.
Quand on rentre dans ce stade Pierre-Mauroy en configuration handball, il y a d'abord cette impression de gigantisme, pour qui est plus habitué aux salles de Lidl Starligue qu'aux grandes arènes de Champions League. Pas tant dans le sens de la longueur, que dans le sens de la hauteur. Des sièges à perte de vue qui se sont transformés en océan bleu à l'entrée de l'équipe de France sur le parquet, fendant la foule, le regard bloqué sur le terrain comme pour ne pas mesurer l'immensité de l'événement. "Jouer dans un stade de foot, c'est un rêve, j'ai fait du foot quand j'étais petit. Mais pour du handball c'était encore mieux" expliquait Nédim Rémili, tout aussi ébloui que son coéquipier Ludovic Fabregas : "On a tous levé la tête et on s'est dit : "Wah, ça va haut". Les Bleus étaient unanimes sur la taille de l'événement, et sur son importance dans l'histoire du handball mondial. Oubliés, l'Egypte et ses militaires dans le public, il y avait bien 28.000 spectateurs dans le stade hier. Et si Michaël Guigou en a vu d'autres au cours de sa carrière, il n'a pas oublié de remercier tous ceux qui ont posé les jalons pour en arriver là : "Le handball peut être fier, c'est grâce à tous les bénévoles, aux organisateurs, à nos ancêtres qui ont gagné le championnat du monde en 1995. C'est grâce à eux que le handball est petit à petit devenu populaire et qu'on arrive à faire des événements d'une telle ampleur."
Ni mieux, ni moins bien que Nantes. Juste différent
Le public a mis du temps à se réchauffer, sans doute refroidi par le début de match parfait des Islandais. Dur de s'emballer quand ses favoris sont malmenés sur le terrain. Mais les Lillois n'attendaient que la petite étincelle pour s'enflammer. Michaël Guigou a allumé les premières mèches en fin de première période, Nédim Rémili a soufflé sur les braises incandescentes et Daniel Narcisse a fini le travail dans les dix dernières minutes. Provoquant une Marseillaise spontanée bien plus impressionnante que celle d'avant-match. Et Cédric Sorhaindo a pris le temps de savourer. "Un public comme cela, c'est bénéfique pour nous. Je l'ai plus regardé qu'au début. Je ne pensais pas qu'il y avait autant de monde mais cela a été une joie de partager un si grand moment. A certains moments, on s'arrêtait pour profiter de ce qu'il se passe, pour prendre le temps de vivre avec le public" souriait le pivot français, pourtant pas le plus effusif de tous. Même Geir Sveinsson, le coach islandais n'a pas pu s'empêcher d'apprécier : "Ce sont pour des moments comme cela que nous sommes sportifs, le public a été extraordinaire, phénoménal." Le débat pour savoir qui de Nantes ou de Lille a le meilleur public n'a aucun sens. A Nantes, c'était un mur du son, à Lille une gigantesque clameur. Ni mieux, ni moins bien, juste différent, de par la configuration des lieux. Mais les Bleus auront encore besoin de le leur public mardi soir.
A Lille, Kevin Domas