Tout le monde y croit !

Avant la finale du championnat du monde opposant la France à la Norvège, Handnews a posé une question simple à une multitude d'acteurs du handball : "La France peut-elle battre la Norvège ?"  Et visiblement, tout le monde croit en l'équipe de France !

Côté français...

Laura Glauser (gardienne du Metz HB et internationale française) : "Battre la Norvège ? Bien sûr que oui ! Je les sens prêtes. Elles sont dans leur bulle. Aux JO 2016, on était toutes très satisfaites de repartir avec une médaille. On voulait remporter l'or, bien sûr, mais on était aussi très contentes de la médaille d'argent. Là, c'est différent. Les filles ont la rage, une rage décuplée à l'idée de battre la Norvège, X fois championne. Il va falloir casser leur jeu, ne pas les laisser jouer. Éviter de se prendre des montées de balles rapides aussi. Vous savez, depuis le début du mondial, je répète que cette équipe va rapporter une médaille. Après la rencontre face à la Slovénie, certains amis m'ont dit "mais tu es sûre de ça ?" Je leur ai répondu d'attendre, qu'ils allaient voir. Maintenant, si elles pouvaient ramener la plus belle des médailles, ça serait génial."

Kanto : "Un braquage à la française"

Nina Kanto (internationale française de 2002 à 2016) : "Objectivement, la Norvège est au-dessus de toutes les autres nations aujourd'hui. Mais la France a suffisamment d'arguments pour les battre. Va-t-on les voir aujourd'hui? Je l'espère ! Il faudra que tout le monde soit performant pendant soixante minutes mais, sur le papier, les Bleues n'ont pas à rougir face aux Norvégiennes. Depuis le début de la compétition, on attend toujours le match où toutes les Françaises seront au rendez-vous en même temps : cette finale sera le match idéal pour le faire. Personnellement, je sens bien un braquage à la française !"

Christophe Maréchal (entraîneur actuel du CDB - ancien entraîneur de Besançon et de Fleury) : "Battre la Norvège, ça va bien finir par arriver un jour ! A un an de l'Euro en France, ça serait vraiment bien. Je fais confiance à Olivier et son expérience pour dédramatiser, en quelque sorte, le contexte de la finale. Le discours ne sera pas simple à mettre en place après avoir perdu plusieurs fois contre le même adversaire. Il y a un an, lors d'une réunion d'entraîneurs, il nous avait expliqué qu'il fallait améliorer la qualité des montées de balle en France. Pour lui, la France n'était pas encore suffisamment solide sur cet aspect et les 3-4 buts de différence qu'il manquait parfois pour battre la Norvège pouvaient se trouver dans ce type de phase de jeu. Et force est de constater que l'équipe a encore progressé dans ce secteur avec Dancette, Flippes, Dembélé et Houette. Défensivement, je ne me fais pas de soucis pour la France qui dispose, je crois, de la seule défense qui peut faire douter la Norvège. En plus, Amandine Leynaud est en forme. Enfin, le groupe dispose de filles qui n'ont peur de rien, en témoigne le retour d'Allison Pineau. Je suis relativement confiant pour une victoire de la France face à la Norvège."

Goudjo : "La défense norvégienne n'est pas exceptionnelle"

Amélie Goudjo (internationale française de 2005 à 2014) : "On a la sensation que l'histoire n'est pas finie. Vendredi, sur le plateau de beIN Sports, les Françaises qui se sont exprimées ont toutes commencé à nous parler de cette finale comme-ci elles étaient vite passées d'un match à l'autre. Mais une question reste : comment aborder différemment ce match contre la Norvège, un adversaire que la France a joué tant de fois ? En tout cas, à mes yeux, la défense norvégienne n'est pas exceptionnelle. Stine Oftedal en poste 2, la répartition des pivots... Elles ont des failles. Le début de match sera extrêmement important. On a eu la sensation que la Russie et les Pays-Bas ont mis 10 minutes à se rendre compte que la Norvège ne jouait pas très vite mais très très vite ! Honnêtement, j'en ai marre des deuxièmes ou troisièmes places. Les Bleues sont capables de le faire, c'est la bonne année !"

Frédéric Bougeant (entraîneur actuel de Rostov Don - ancien entraîneur du Havre et de Fleury) : "Évidemment, la France est capable de battre la Norvège ! Olivier a gardé sa défense 1-5 au chaud, un dispositif qui pourrait sortir Stine Oftedal de sa zone de confort. Je crois que cette équipe est la seule à disposer de l'énergie physique suffisante pour pouvoir regarder les Norvégiennes dans les yeux. Il y a la possibilité de jouer à deux pivots ou de privilégier le jeu extérieur pour terminer sur des tirs à l'aile. Pour l'avoir entraîné à Rostov, ces shoots ne sont pas le point fort de Katrine Lunde. Une des clés pour marquer peut être également d'attaquer Stine Oftedal en poste 2. Mais attention, on parle d'une équipe qui n'est pas loin d'être la meilleure formation de l'Histoire. Cependant, c'est jouable !"

Bezeau : "Il faut que la France marque des buts"

Laurent Bezeau (entraîneur de Brest) : "Bien sûr ! Et pour plusieurs raisons : une partie des joueuses françaises arrivent à maturité avec un mélange d'expérience et d'envie comme Alexandra Lacrabère, Allison Pineau ou Amandine Leynaud. Une autre partie, les plus jeunes, sont encore meilleures sur ce mondial. Je pense à Grace Zaadi. Et enfin, la relation entre Zaadi et Landre au pivot a toujours posé beaucoup de problèmes à tous nos adversaires. Mais l'une des clés du match va être de marquer des buts. Car, si la France marque des buts, elle ne se fera pas prendre sur jeu rapide. Et si la Norvège doit attaquer face à une défense placée, le rapport de force sera différent. Il faudra que tout le monde soit à 100%, qu'il y ait une très bonne défense avec une Amandine Leynaud ou une Cléopatre Darleux performante derrière. Enfin, la Norvège joue sur des certitudes depuis un moment avec un jeu qui évolue peu alors que la France, elle, peut surprendre et dispose de multiples outils encore peu exploités. Je suis plutôt confiant."

Laurie Carretero (gardienne de but de Bourg-De-Péage): "Je pense que ça va être dur. Mais elles sont capables de faire quelque chose, elles ont une petite chance. Il faut qu'elle ouvre cette petite porte pour l'emporter ! Même si elles avaient mal commencé, plus on avance dans la compétition plus on les sent fortes. Elles montent en puissance, elles ont de bonnes rotations et, en plus, elles peuvent gérer avec les jeunes. Ça va le faire !"

Zazai : "Bien sûr qu'elles peuvent le faire !"

Sabrina Zazai (ailière droite de Toulon): "Rien est impossible avec les Françaises donc bien sûr qu'elles peuvent le faire ! Elles montent en puissance, les cadres sont au top. Vendredi Allison Pineau a été énorme en provoquant ses trois passages en force et en marquant en fin de match, Amandine Leynaud aussi.  La Norvège a été impressionnante sur son quart de sa demi-finale en gagnant avec un écart important. Tout peut donc se faire sur un match. En plus j'ai des copines qui sont dans l'équipe, je serai super contente pour elles si elles revenaient avec l'or au tour du cou. Bien sûr qu'on y croit !"

Adrien Di Panda (international français masculin et arrière droit de Saint-Raphaël) : "J'ai regardé beaucoup de match et ce qui me plaît, c'est la capacité des Bleues à bien défendre. Et il va falloir encore appuyer là dessus face à la Norvège car tout part de là. Si elles défendent fort, elles pourront monter des ballons et elles seront plus sereines. Et puis, en tant que défenseur, j'apprécie ce qu'elles proposent dans ce secteur (rires) ! Pour moi, la France est l'équipe la plus à même pour battre la Norvège. Une finale est toujours quelque chose de particulier, il va falloir bien gérer ses temps faibles et ne rien lâcher jusqu'au bout. C'est bateau à dire mais on a déjà trop vu d'équipes se relâcher à dix minutes de la fin et se faire remonter au score. Je suis de tout cœur avec elles. Si elles gagnent, ça serait énorme pour le handball français, le handball féminin et le sport en général."

Côté étranger...

Ana Gros (internationale slovène, vainqueur de la France en phase de poule 24-23) : "Je pense que la France peut gagner mais ça sera très très très dur. Cette rencontre risque d'être un gros match défensif car même si la Norvège n'est pas exceptionnelle dans ce domaine, elle possède une très bonne paire de gardiennes avec Katrine Lunde et Kari Grimsbo. Mais globalement, la Norvège produit un jeu incroyable et je les vois au dessus de toute le monde. Mais la France a beaucoup progressé... Tout est possible. Ça va être une vraie finale de championnat du monde !"

Basny : "Arriver à stopper la vitesse norvégienne"

Jan Basny (sélectionneur de la République Tchèque, entraîneur de Nantes et adversaire de la Norvège en phase de poule 16-34) : "Il va falloir que la France arrive à stopper la vitesse des Norvégiennes. Elles jouent très très rapidement, sur chaque match. C'est ça qui a fait la différence contre la Russie puis les Pays-Bas. Cette vitesse de jeu peut parfois les rendre injouables. Il ne faudra pas prendre de contre-attaques également. En plus, la Norvège a tendance à perdre un match toutes les quinze rencontres. Et, pas de chance, leur dernière défaite remonte à quatre rencontres ! Même si je vais supporter la France, je vois honnêtement la Norvège gagner."

Carmen Martin (ailière droite de l'Espagne et de Nice, adversaire de la France en phase de groupe 25-25 et de la Norvège en huitième de finale 23-31) : "Je crois que la France peut encore mieux jouer que ce qu'on a déjà vu jusqu'ici. Leur défense très solide sera un vrai casse-tête pour la Norvège. Si la France arrive a mettre à profit toute son expérience qu'elle a engrangé lors des dernières compétitions et des finales qu'elle a pu jouer, je suis certaines qu'elle a une grande chance de battre la Norvège."

Chebbah : "Une Norvège transformée"

Mouna Chebbah (demi-centre de la Tunisie et de Chambray et la Tunisie, adversaire de la France au tournoi Razel-Bec 15-34) : "J'étais une des premières à être sûre que la France allait arriver en finale. Après les avoir rencontrées au tournoi Razel-Bec, je me l'étais dit tout de suite. Et j'avais continué à le penser après leur défaite face à la Slovénie. Après elles vont jouer la Norvège qui ne ressemble pas à ce qu'elle était avant. Cette équipe s'est transformée. Si avant elle était à 10/10 maintenant elle est à 1000/10 (rires). Elles ont été énormes contre la Russie et les Pays-Bas, ça va être dur des les arrêter. Mais dans le sport tout est possible, si Stine Oftedal n'est pas en forme, ça peut faire comme avec Gullden contre la Suède."

Melinda Geiger (arrière droite de la Roumanie et de Brest, adversaire de la France en phase de poule 17-26) : "En sport, comme en amour ou en guerre, tout est possible ! La France a énormément travaillé pour arriver jusqu'ici. Maintenant, c'est à elles d'arriver à monter encore ou de rester sur la deuxième place du podium. La Norvège est une équipe très forte mais si la Suède les a gagné... La France peut aussi le faire ! Le plus important va être de tout donner. Il va falloir énormément d'entraides entre les joueuses et se donner au maximum. Je leur souhaite bonne chance car je sais combien les Françaises voudraient gagner ce mondial. Ça va être un beau match avec beaucoup d'intensité. Allez les Bleues (en français dans le texte) !"

Colic : "La France a ses chances !"

Marija Colic (gardienne de la Serbie et de Nice): "Ce sera dur pour la France parce que la Norvège joue vraiment bien mais la France est la meilleure équipe en défense. C'est ce qui peut faire la différence pour elles. Il faudrait qu'elles arrivent à stopper leurs contre-attaques et qu'elles jouent à 6 contre 6, la France a ses chances de gagner. Allez les filles (en français dans le texte) !"

Malin Holta (demi-centre de Nantes): Pour être honnête je ne pense pas que la France puisse gagner contre la Norvège. Les Norvégiennes sont normalement plus fortes mais cette année, plus fortes que jamais. Bien sûr que la France est une bonne équipe mais je pense que la Norvège est meilleure.  

Propos recueillis par Clément Domas, Maxime Cohen (avec K.Domas)