Proligue
D. Cutura : "Je ne suis pas revanchard"
Arrivé en joker à Limoges, Davod Cutura a crevé l’écran vendredi à Billère (18-23) avec neuf buts à son actif. L’ancien international serbe de 36 ans, qui a derrière lui une longue carrière en Espagne notamment, s’est adapté à la vitesse de la lumière à son nouveau club.
"C'est un super joueur, se réjouissait son entraîneur Nenad Stanic dans «Le Populaire du Centre ». Il maîtrise le jeu par cœur et a beaucoup d'expérience. La victoire contre Billère, c'est aussi grâce à lui car il a marqué des buts importants." Egalement contacté par Chartres il y a quelques semaines, Davor Cutura revient pour Handnews sur ses premiers pas avec sa nouvelle équipe.
Davor, quel retour tonitruant dans le championnat français !
Depuis mon premier jour à Limoges, j’ai eu une très bonne impression du club, que ce soit les joueurs, le staff technique et médical mais plus globalement tous les salariés. Ils ont fait tout leur possible pour que mon adaptation soit la plus rapide et la meilleure possible. C’est grâce à cet environnement que je me suis senti à l’aise et que j’ai pu aider l’équipe à obtenir un grand résultat pour mon premier match à Billère.
As-tu été surpris d’être aussi prolifique contre Billère, avec 9 buts inscrits dont un 6/6 aux penalties ?
Après tant d’années à jouer au plus haut niveau, je continue à travailler chaque jour pour me surpasser. J’essaye de toujours donner le meilleur de moi-même pour gagner. Ce que j’ai réalisé sur cette rencontre ne me surprend donc pas mais cela fait plaisir d’avoir été important dans ce premier match avec ma nouvelle équipe.
« Du travail et des sacrifices »
C’est aussi, avant tout, un beau succès collectif de Limoges ?
Oui, car n’oublions pas que le handball reste un sport collectif. C’est l’équipe dans sa globalité qui permet d’obtenir le meilleur des individualités, de chaque joueur. Ce que chacun d’entre nous réalise n’est possible que grâce au travail, aux sacrifices consentis et à l’humilité de toute l’équipe.
Est-ce un succès fondateur pour la suite de la saison de Limoges ?
Je crois que ça a été une surprise pour beaucoup de nous voir faire tomber Billère à domicile pour la première fois de la saison. J’espère que ce succès nous donnera encore plus de confiance et renforcera l’équipe pour garder la même attitude et le même niveau de jeu par la suite.
Quelle a été ta motivation pour rejoindre Limoges à mi-saison ?
Je ne viens pas à Limoges pour prouver quoique ce soit à quiconque. Je veux simplement profiter et aider l’équipe à atteindre nos objectifs cette saison. C’est ce qui m’a animé tout au long de ma carrière. Je tiens le rôle que me donne l’entraîneur.
« Heureux de revenir en France »
Ta saison passée avec Chartres avait été assez décevante. As-tu un esprit de revanche par rapport au championnat français ?
Non, je ne suis pas revanchard ! Ma saison à Chartres a eu deux volets bien différents. D’abord avec l’entraîneur Pascal Mahé et une première partie de saison qui a été très compliquée pour tous. Nous n’avions remporté qu’un seul point. Sur un plan personnel, je me suis senti impuissant. C’était la première fois que cela m’arrivait dans ma carrière. Cela ne dépendait pas de moi pour aider l’équipe car l’entraîneur, avec tout le respect que j’ai pour lui, ne me faisait pas confiance. La seconde partie de saison avec Jérémy Roussel aux commandes a été totalement différente. Il est le grand responsable du changement positif qu’il y a eu dans l’équipe, avec 12 points remportés. Avec le jeu que nous avions mis en place avec lui, nous avions toutes les qualités pour rester en première division.
Tu retiens donc du positif de ton passage à Chartres ?
Oui, et je ne dirais d’ailleurs pas que ce fut une saison si décevante au niveau personnel. J’ai eu des propositions d’autres clubs pour rester en LNH mais que je n’ai pas acceptées pour des raisons familiales. Je n’ai quasiment pas pu jouer jusqu’en novembre, puis j’ai reçu un nouvel appel de Chartres pour revenir au club, mais la négociation n’a pas été concluante. Au final, j’ai décidé de m’engager avec Limoges. Cela prouve en tout cas que mon style de jeu plaît en France, et cela me rend heureux de revenir ici. Je suis sûr que je vais être très heureux lors de ces quatre mois à Limoges.
Propos recueillis par Olivier Poignard