Proligue – J1
Ça commence fort !
La première journée de Proligue de la saison a été fatale à Créteil, battu dans sa salle par Caen (28-29). Dans le même temps, l’autre grand favori, Chartres, a déjà endossé le costume de patron face à Sélestat (22-29). Istres a explosé à Dijon (35-23) tandis que Vernon s’est offert le scalp de Nancy (37-28).
Un favori au tapis, un relégué de Starligue déjà battu ou encore un ancien membre du top 5 balayé en terre bourguignonne : la première journée de Proligue a déjà été riche d’enseignements. Hormis Créteil et Sélestat, tous les autres clubs qui recevaient sont restés maîtres à domicile. Une chose est sûre : cette première heure de jeu pourrait laisser des traces dans les têtes de certains et mettre déjà sous pression cristoliens et sélestadiens.
Créteil tombe face aux Vikings
Malgré un statut de favori à la remontée en Starligue, l’USC a bien mal débuté sa saison. Les joueurs de Christophe Mazel ont subi la loi de Caen (28-29), dont l'effectif a pourtant été largement remanié à l’intersaison et qui avançait un peu dans l’inconnu pour ce premier match de championnat. Douzièmes la saison passée, les caennais ont frappé fort et ont parfaitement exploité les failles cristoliennes. Avec seulement 54% de réussite aux tirs, Créteil a donné le bâton pour se faire battre, buttant sur Denis Serdarevic (14 arrêts à 42% de moyenne). Les deux formations ont d’abord fait jeu égal (6-7, 15’), avec Alonso, Ferrandier ou encore Csepreghi qui répondaient aux réalisations de Mancelle, Rossi ou encore Zeljic. L’ancien pensionnaire de D1 ne parvient pas à stopper la progression de son adversaire et affiche deux buts de retard (10-12, 25’) avant de rentrer aux vestiaires une longueur derrière les Vikings (13-14).
Le début de seconde période est fatal aux joueurs du Val de Marne. Un 4-0 inscrit par Pleta, Rossi et Mancelle à deux reprises (13-18, 34’), conjugué aux pertes de balles et échecs locaux, sonnent comme un coup de massue sur les têtes franciliennes. Malgré quelques arrêts de Robin et une supériorité numérique, Créteil ne parvient pas à inverser la tendance et à bousculer les caennais (1-20, 40’). L’USC se rapproche pourtant à un but (21-22, 46’), revient à égalité dans la foulée (22-22, 48’) mais n'arrive pas à prendre les commandes du match. Caen ne craque pas sous la pression et valide son succès surprise à moins d’une minute de la fin par un but de Nenad Zeljic. Le dernier but de Victor Alonso n’y fera rien : Créteil est battu (28-29) et devra vite hausser son niveau de jeu s’il veut accrocher le peloton de tête de Proligue.
Chartres, déjà le patron ?
L’opposition entre Sélestat et Chartres ressemblait à un premier choc entre un relégué en pleine reconstruction et le plus gros budget de Proligue aux dents longues. Le match n’a pas manqué d’intérêt, avec un succès plein de maîtrise et d’autorité des joueurs de Jérémy Roussel (22-29). Avec 15 pertes de balle, le SAHB a affiché trop de lacunes pour prétendre inquiéter une équipe chartraine emmenée par le buteur portugais Fabio Magalhaes (6 buts, meilleur buteur chartrain du match).
Les autres recrues chartraines étaient aussi très attendues et n’ont pas déçu, à l’image de Feutrier (3/3), Detrez (2/3) ou encore Basic (5/8). Hormis en tout début de match (2-1,1’), le SAHB n’aura jamais fait la course en tête. La marche était trop haute pour un collectif rajeuni, en pleine reconstruction, qui a tenté de résister au début (4-6, 6’) avant de céder progressivement sous les attaques répétées des Cham, Basic et Magalhaes (5-9, 12’). Eudaric et Savic ont pourtant tout fait pour maintenir le suspense le plus longtemps possible, mais le rouleau compresseur chartrain a fait son travail pour faire gonfler son avance (10-15, 25’) et virer largement en tête à la pause (11-18).
Si la défense alsacienne avait cédé dans les grandes largeurs en fin de première mi-temps, le retour des vestiaires a permis de retrouver davantage de robustesse sur le plan défensif et de réussite en attaque. Un 6-0 des locaux relance en effet les débats (17-19, 38’). Les deux équipes font jeu égal à l’approche des dix dernières minutes (21-23, 48’). Grahovac sort alors de sa boîte, Molinié, Baart et Magalhaes se chargent de reprendre les choses en main et donnent de l’air à Chartres (21-27, 54’). La remontada sélestadienne n’aura donc pas lieu. Les joueurs de Jérémy Roussel déroulent en fin de rencontre pour s’imposer au final de sept buts (22-29).
Pontault a eu chaud, Istres coule
Vice-champion de France de Proligue la saison passée, Pontault a évité le piège de justesse à Boisramé contre le promu niçois (32-30). Si les pontellois ont préservé l’essentiel, ils ont été bousculés par une formation qui pourrait jouer plus que le maintien si elle parvient à reproduire une telle prestation dans la durée. La première période a notamment vu les pontellois à la peine (10-12, 20’) et même en retard de quatre buts à la pause (15-19). Mais grâce à un excellent Robin Cantegrel dans les cages, auteur de 13 arrêts et d’une seconde période aboutie, et aux buts de Lagier-Pitre en attaque, le promu a fini par reculer et craquer (32-30). Pontault a eu chaud et a tremblé face à un adversaire valeureux et bien au point une semaine après s’être offert Ivry lors du premier tour de la Coupe de la Ligue.
Si Pontault a préservé l’essentiel, Istres ne peut pas en dire autant. Les joueurs de Gilles Derot ont bu la tasse à Dijon (35-23), dépassés en défense et incapables de trouver des solutions en attaque. Avec 11 pertes de balle, ils ont donné de nombreuses munitions à un collectif dijonnais qui n’en demandait pas tant et qui a envoyé un message fort aux autres prétendants aux play-offs. L’équipe de Jackson Richardson, emmenée par Lilian Pasquet en attaque (7 buts), a créé un premier écart dans les premières minutes (6-3, 8’), avant de passer la vitesse supérieure en fin de première période avec un 5-0 dévastateur pour le moral provençal (17-10). Les difficultés des visiteurs ne se sont pas arrêtées là. Les pertes de balles se sont succédé, permettant au DMH de dérouler son handball (25-18, 43’). L’écart n’a alors cessé de gonfler, Dijon faisant vivre un véritable chemin de croix à Istres (31-20). Battus de douze buts (35-23), les visiteurs doivent déjà une revanche à leurs supporters dès la semaine prochaine contre Caen, le tombeur de Créteil.
Limoges OK, Nancy KO
Les autres prétendants aux play-offs ont connu des fortunes diverses. Limoges a su déjouer le piège tendu par Cherbourg (28-26) en s’appuyant notamment sur Moreau (7 buts) et Corneil (6 buts) en attaque. L’équipe de Nenad Stanic a d’abord su faire le dos rond (6-8, 13’) et maîtriser son retard à la pause (13-15) avant de retrouver son efficacité offensive en seconde période. Cherbourg a offert un visage plein de promesses mais a fini par lâcher du lest (19-16, 40’) avant de jouer son va tout (23-22, 49’) mais sans succès (28-26).
Nancy a encore du travail pour que ses ambitions élevées soient alignées avec la réalité du terrain. Vernon a balayé les nancéens (37-28) avec un redoutable Samuel Clementia (11 buts, meilleur buteur de cette 1ère journée) qui s’est mué en leader d’une attaque normande prolifique. Le coup est rude pour l’équipe de Stéphane Plantin qui a rapidement dû faire la chasse au SMV (7-4, 13’) mais avait su limiter son retard à la pause (15-12). Le second acte a en revanche clairement affiché les limites nancéennes, notamment en défense avec 22 buts encaissés. Impossible de prétendre l’emporter dans de telles conditions (27-20, 44’), d’autant plus que les coéquipiers de Ducreux ont pris l’eau en fin de match (37-28).
Enfin, Billère a bien entamé son championnat en prenant des points précieux à domicile contre Besançon (21-18). Malgré un effectif rajeuni et un certain flou sur le potentiel du BHB, les béarnais ont compté sur un Arnaud Tabarand toujours aussi précieux (13 arrêts à 42% de moyenne) même si son homologue Ilija Kommemovic n’est pas en reste non plus (14 arrêts à 44%). Dans un match où les portiers et les défenses ont fait la différence, Billère a d’abord jaugé son adversaire du jour (4-4, 9’) avant de craquer en fin de première période (8-11). Les joueurs d’Alain Portes semblaient presque avoir fait le plus difficile en créant ce break, mais Tabarand dans les cages, Zerbib et Loupadière en attaque ont vite remis les pendules à l’heure (13-13, 40’). Le BHB était alors lancé (16-14, 45’), laissant le GBDH à bonne distance jusqu’à la fin (21-18). Le collectif béarnais a parfaitement manœuvré et tentera de confirmer la semaine prochaine à Chartres.
Olivier Poignard