Superglobe
Denis Lathoud : "Je me régale !"
L'Espérance de Tunis s'apprête à débuter le Super Globe face à Barcelone. Rencontré à la fin du Masters de Grenoble où l'Espérance se préparait, le grand Denis Lathoud nous a parlé de cette préparation compliquée par de nombreuses absences, mais aussi sur l'année à venir, le handball en Tunisie et son travail sur place.
C'est la seconde fois que l'Esperance de Tunis vient à Grenoble, vous obtenez la quatrième place après avoir accroché Montpellier avant de lâcher face à Toulouse. Comment vous sentez-vous au sortir du tournoi ?
Plutôt satisfait dans l'ensemble, parce qu'il nous manque sept joueurs de l'équipe première ! Vous arrivez avec sept joueurs en moins, dont quatre titulaires, c'est compliqué. On a tenu tête à Montpellier pendant 45 minutes, on a un peu payé physiquement face à Toulouse vu le nombre de rotations que nous avons. Mais je suis plutôt satisfait dans l'état d'esprit et dans le jeu développé. Maintenant on va récupérer nos internationaux, et quelques blessés aussi, pour avoir un effectif beaucoup plus étoffé avec plus de gabarit, plus de joueurs et de rotations. Ça devrait aller en s'améliorant. On savait qu'on arrivait lourdement handicapé ici, mais ce sont des matchs de préparation et on apprend toujours quelque chose.
Comment se passe le championnat en Tunisie ? Quels sont les prochains objectifs pour le club ?
Le championnat reprend en septembre, mais on va d'abord partir au mondial des clubs dès mercredi. On part à Doha face à Barcelone, qui est un autre gros morceau pour nous (rire). Mais c'est comme ça, on va essayer de bien figurer et ensuite on a deux matchs à Ivry en préparation. Cette fois on sera au complet et je pense qu'on aura plus de prétention qu'on ne pouvait en avoir à Grenoble malheureusement. On va continuer la préparation jusqu'au championnat le 9 septembre. Le point d'orgue pour nous dans la mi-saison sera fin octobre avec la champion's league du 20 au 30 octobre. Malheureusement, on est assez pénalisé par le manque d'internationaux partis en stage en Corée et qui viennent de rentrer.
La dernière fois que nous nous étions rencontrés, vous aviez dit que le handball vous manquait. Tu as retrouvé le handball à Tunis, peux-tu nous parler un peu plus de cette rencontre et cette expérience ?
L'expérience que j'ai avec l'Esperance de Tunis me réjouit fortement ! Je suis moitié dans la formation et moitié dans l'excellence et la performance. Il faut savoir qu'il y a encore beaucoup de choses à faire, il n'y a pas beaucoup de formation en Tunisie. Il faut apprendre aux joueurs la culture du handball et c'est très intéressant. J'ai une vie passionnante et une qualité de vie extraordinaire dans un club très sérieux et très professionnel. Je me régale ! Les gens sont à l'écoute, ont envie d'apprendre, de travailler, je me régale tout simplement.
Si tu es intéressé par la formation, j'imagine que le quart de finale des juniors et le huitième des jeunes, où sont présents certains de tes joueurs, à leurs mondiaux respectifs, doit te réjouir.
La fédération est en train d'avancer, même si c'est un peu à nos dépens dans cette préparation. Ils sont en train de mettre des choses en place, de structurer un petit peu les équipes de jeunes et l'équipe première pour avoir des résultats. Il faut savoir que le potentiel existe, les joueurs sont bons avec certains qui sont connus en France. Il faut s'en occuper, les former, ce qu'il n'y avait pas jusqu'à aujourd'hui. Nous, on essaye de mettre ça en place au sein du club, et je crois que la fédération nous copie et essaye de faire la même chose. Il y a beaucoup de travail, les résultats qu'ils ont fait c'est tout bon pour le handball tunisien.
Désormais, place à Barcelone...
Dès vendredi place à Barcelone ! Au Super Globe, ça va être un très très gros morceau. Mais on aura plus de choses à faire valoir que là où on a cinq juniors. C'est un peu compliqué pour eux, le niveau est un peu trop haut. On a fait ce qu'on a pu contre Montpellier au complet où on fait une bonne prestation. En plus on termine tard et enchaîne à 14h. Mais j'aurais aimé une meilleure entame face à Toulouse : on prend 21-12 avant de gagner la deuxième période. Mais qu'est-ce que ça signifie réellement ? C'est bien d'abord que les joueurs n'aient pas lâchés, soient allés jusqu'au bout. L'objectif contre Barcelone sera le même que contre le Paris St-Germain l'année dernière. On les a tenu avant de craquer dans les sept dernières minutes, on va essayer de faire la même chose. Qui sait si Barcelone n'est pas dans un bon jour et nous oui. Un match n'est jamais joué d'avance, il faut croire en nous. L'important restera de progresser pour être champion la troisième année consécutive.
Maxime Thomas, propos recueillis à Grenoble.