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Face à Paris, Toulouse n'a rien à perdre
La finale de la Coupe de la Ligue opposera cet après-midi (16h, beIN Sports 3) le Paris Saint-Germain au Fenix Toulouse aux Arènes de Metz. Une affiche déséquilibrée sur le papier, mais les Parisiens restent méfiants.
« Croyez-moi, on a joué à fond. Ça fait mal, et j'espère pour l'adversaire de demain qu'ils n'auront pas progressé cette nuit ! » Patrick Cazal préfère en sourire : l'entraîneur de Dunkerque a montré un certain fatalisme, hier lors de la conférence de presse qui a suivi l'élimination des Nordistes face à Paris (33-26). Lors de ce match, Paris avait surclassé son adversaire dès l'entame, et ne lui a laissé aucune chance d'espérer atteindre la finale. De base, Paris dominait le plateau des équipes présentes à ce Final4 de Metz. Sur le terrain en demi-finale, les hommes de Zvonimir Serdarusic l'ont confirmé.
Toulouse veut éviter de « gâcher la fête »
Les Parisiens sont d'autant plus favoris que leur adversaire en finale, Toulouse, ne paraît pas au mieux. Hier, face à Istres, le Fenix a considérablement souffert malgré sa position de favori. La victoire acquise dans les dernières secondes de la partie face au représentant de Proligue (30-31) n'a pas permis de faire le plein de confiance, loin de là. « C'était un secret de Polichinelle de dire qu'on en avait peur. Évidemment la pression était sur nous, je ne sais pas si ça a pesé, toujours est-il qu'on avait les jambes un peu lourdes, analysait Romain Ternel en zone mixte. Mais si on fait une prestation comme ce soir (hier), ça ne va pas être une belle finale. » On retrouvait la même inquiétude dans la voix de son entraîneur Philippe Gardent, qui pointait lui aussi les insuffisances défensives de son équipe face à une séduisante équipe istréenne. « J'attends de mon équipe qu'on supporte la charge, explique-t-il. Je ne voudrais pas que le match dure pour nous deux heures, et que le terrain de hand se transforme en terrain de foot. Je ne voudrais pas que cette récompense d'arriver en finale se traduise après en repartant dépressif. »
Le coach toulousain espère que son élément clé en défense, Fredric Pettersson, « complètement à la ramasse » hier, va se reprendre pour permettre à son équipe de faire bonne figure en finale. « C'est vachement important d'arriver en finale pour un club comme Toulouse, rappelle Gardent. On fait trois Final4 en quatre ans, dont deux finales... Ce n'est pas rien ! C'est une récompense, et pas que pour les joueurs, mais aussi pour tous les gens qui travaillent chez nous. C'est beau pour Toulouse ! Maintenant, à nous de ne pas gâcher la fête. » Pas du tout favori – « On sera Istres ! », souriait Gardent – Toulouse essaiera de montrer son meilleur visage. « Je n'ai jamais gagné un titre, comme beaucoup d'autres dans l'équipe, donc quand tu as l'opportunité de gagner un titre, tu te donnes à 200% », affirmait Romain Ternel.
Paris veut son premier titre de la saison
De son côté, le PSG n'a pas peur du costume de favori, puisque c'est une tenue de tous les jours pour ces joueurs. Là où, côté toulousain, on disait devoir « se plonger dans la glace, parce qu'on n'a pas l'habitude de jouer deux matchs en deux jours comme ça » comme Romain Ternel, les Parisiens, plus habitués à l'enchaînement des matchs, mettaient aussi l'accent sur la récupération mais en montrant une certaine connaissance de ces situations. « La fatigue, on a l'habitude de gérer ça toute la saison parce qu'il n'y a jamais de temps mort, donc ça ne change pas grand-chose pour moi », disait par exemple Luka Karabatic, qui a joué l'intégralité de la rencontre contre Dunkerque en l'absence de Jesper Nielsen, malade et peut-être de retour pour la finale.
Tenant du titre, le PSG veut aussi remporter son premier titre de la saison, après avoir perdu en finale du Trophée des champions en septembre dernier. « On a vraiment à cœur de gagner ce Final4, c'est pour nous un objectif fort », affirmait, avec un certain sens de la rime, Luka Karabatic. L'international français trouvait aussi les mots justes pour montrer que Paris ne prendrait pas de haut son adversaire : « Pour moi, dans une finale, il ne faut pas regarder l'affiche parce que ce sont des matchs toujours un peu différents, déclarait-il alors que Paris ne connaissait pas encore son futur adversaire. Quoi qu'il arrive, l'équipe qui sera face à nous demain sera prête à tout, elle n'aura aucune pression et ça la rendra encore plus dangereuse. Il faudra vraiment qu'on soit méfiants, et qu'on prépare le match de la meilleure des façons. » Impressionnant face à Dunkerque – même si le cadet des Karabatic regrettait une fin de match « bizarre », où « on a même l'impression de finir sur une "fausse note" » – Paris n'a désormais plus qu'à justifier son statut. Toulouse n'est pas un obstacle insurmontable. « Vu ce qu'on a fait ce soir (hier), ça ne peut pas être pire, soulignait Yassine Idrissi, auteur de l'arrêt décisif de la qualification toulousaine. Le problème, c'est qu'on joue Paris. Donc ça peut être pire ! » On ne le souhaite pas pour le public messin...
Mickaël Georgeault