Euro 2018 - Groupe B
Un combat déjà décisif
La qualification pour les demi-finales passe forcément par une victoire des Bleues aujourd’hui face au Monténégro (21 heures). Un match de poules, qui dans les têtes, sera joué comme un match couperet. La victoire est impérative pour les Françaises si elles veulent aller à Nantes, avec deux points (pour l'instant qualifiées avec 0 point). En cas de défaite, elles auront très peu de chances de rejoindre les demi-finales à Paris, il faudrait un concours de circonstances inédit lors du tour principal pour qu’elles puissent y penser.
Le Monténégro, c’est cette équipe qui ressemble de très près à Buducnost, onze joueuses sur les seize y sont pensionnaires. C’est aussi cette équipe qui aime bien en imposer physiquement, pas toujours dans les règles de l’art, sans pour autant que cela soit sifflé par les arbitres. La Slovénie dans un premier temps et la Russie ensuite en ont fait les frais sur ce début de compétition. Beganovic et Makeeva étaient aux premières loges pour subir les mauvais coups de Durdina Jaukovic, tour de contrôle monténégrine pas en reste pour ce genre de coups bas. Des tirages de maillots incessants, des coudes parfois hauts sur des impacts, c’est ce à quoi les Françaises doivent s’attendre, sans pour autant que ces fautes soient sanctionnées en conséquence. « C’est assez brutal, sans être violent car il n’y a pas de volonté de blesser mais c’est vicieux, des fautes incorrectes. Elles en rajoutent, elles font du cinéma. Les joueuses n’aiment pas ça, elles ont raison et moi non plus. Raison de plus pour se battre et montrer l’image qu’on a du sport que l’on fait » déplorait Olivier Krumbholz en repensant au match des Monténégrines face aux Russes quand Astride N’Gouan, qui a déjà l’expérience de la Ligue des Champions contre Buducnost rajoutait : « C’est vrai que je prends des coups mal placés, il faut faire attention à elle et le fait qu’elles jouent ensemble elles ont une relation particulière et elles sont très vicieuses sur les coups qui sont très rarement sanctionnés ». En défense, physiquement Jaukovic avait fait mal aux Russes, n'hésitant pas à montrer que les 9 mètres étaient sa propriété, généralement par l'intermédiaire d'un coup d'épaule mal placé quand la pivot adverse y pénètre. En attaque, sur le plan sportif, elle n’a pas été en reste avec douze buts sur seize tentatives. Si elle, qui fait partie des onze que les Messines ont affronté en Ligue des Champions, est en grande forme, elle n’est pas le seul danger sur lequel il faudra se focaliser, bien au contraire, ce qu’Olivier Krumbholz n’a pas manqué de souligner. Même si il va tout de même falloir la canaliser, un peu à l'image du travail fait par Allison Pineau face sur Ana Gros, totalement éteinte lors du dernier match. « On va lui en mettre plein la tête et on ira la ramasser à la fin du match » souriait Alexandra Lacrabère.
Des qualités à tous les postes
Un gros combat physique et d’intox attend donc les Françaises, plutôt présentes lorsqu’il faut répondre dans ce secteur de jeu. Elles l’avaient très bien montré l’année dernière, en quart de finale, face à cette même équipe dans laquelle il y avait une absence et pas de moindres, celle de Majda Mehmedovic (ndlr: les Françaises avaient gagné 25-22). Jaukovic pesait quand même moins dans le jeu, elle avait seulement inscrit deux buts. C’était alors Katarina Bulatovic, l’arrière-droite, désormais plus discrète mais pas moins précieuse, qui portait les siennes (9 buts contre les Françaises). Le danger peut donc venir d’un peu partout de cette équipe des Balkans, qui dispose d’un bon sept majeur, sur lequel Per Johansson a beaucoup tiré sur la dernière sortie face à la Russie. « C’est plus complexe que la Slovénie, qui a des situations d’attaque bien huilées, mais dès qu’on met du désordre dedans ça s’écroule alors que le Monténégro peut toujours s’adapter. Il faut trouver un niveau de complexité pour leur poser des problèmes » notait le sélectionneur des Bleues qui nous assurait détenir la clé pour venir à bout de cette équipe, quelques minutes après la victoire contre la Slovénie. C’est donc pour cette raison, qu’il ne faudra pas se focaliser seulement sur Durdina Jaukovic, sur laquelle de la profondeur sera certainement prise, mais aussi sur les joueuses qui l’entourent. « C’est une joueuse qui a énormément de qualités, elle est puissante, elle joue avec le pivot, elle arrive à déborder, elle tire de loin. C’est une fille qu’il faut impacter si on la laisse jouer c’est difficile de la contrer derrière » ajoutait la Messine, qui sait très bien ce qui l’attend, avec Béatrice Edwige.
L'état physique des troupes est un point, qui rassure Olivier Krumbholz, qui, contrairement à son futur adversaire, s’est appuyé sur la totalité de son effectif lors de son dernier match. Grâce Zaadi touché au poignet et Estelle Nze-Minko au pied, ont montré mardi, de par leur performance, que la gêne était minime. Un effectif, dont il a d’ailleurs été surpris, dans sa capacité à rebondir et à se métamorphoser en si peu de temps. Un état d’esprit et une qualité de jeu qu’il faut désormais garder, pour d’abord vaincre le Monténégro et pour ensuite, continuer la route vers les demi-finales. Les Bleues ont déjà montré l’an passé, qu’elles étaient tout à fait capables de supporter cette pression du résultat, quand il a fallu, en Allemagne, se hisser vers le titre mondial. « Il faut qu’on travaille sur la stabilité et la reproduction de certaines choses qu’on a faites hier (dimanche) J’aimerais bien arriver enfin à stabiliser. Je suis vraiment heureux et satisfait de la réponse qu’on a pu avoir hier, ça a dû leur faire plaisir. On a vu l’équipe de France capable de bien jouer en attaque, de faire du spectacle et de produire du jeu » admettait le Messin. Ce jeu spectaculaire et efficace que les Françaises aiment produire, sera donc indispensable pour viser plus haut dans cet Euro en France, que les Bleues attendaient tant.
De Nancy, Maxime Cohen.
Russie - Slovénie (18 heures) beIn Sports 3 France - Monténégro (21 heures) beIn Sports 3 [standings league_id=77]