Euro 2018
Lino Cervar: "La Croatie a un avenir sans moi"
Éliminée avant le dernier carré par la France hier soir, la Croatie va sortir par la petite porte de son Euro demain lors du match pour la cinquième place. Mais son sélectionneur Lino Cervar est déjà tourné vers l'avenir alors même que son contrat prendra fin dès dimanche soir.
Après le match hier soir, le fantasque sélectionneur croate s'est longuement exprimé sur le déroulement de cet Euro, le futur de la Croatie et son cas personnel:
J'ai un contrat jusqu'à la fin des Championnats d'Europe donc c'est improbable que je continue à diriger l'équipe nationale après cette compétition. Mais quoi qu'il arrive, nous devons tous continuer à supporter notre handball, notre équipe nationale et les joueurs qui ont pris part à cet Euro. Nous ne devons pas nous arrêter en contemplant les médailles du passé, je suis convaincu que le handball croate va trouver les bonnes personnes. La Croatie et son handball ont un futur sans moi. Nous avons besoin d'un sélectionneur derrière qui tout le monde se rangera. J'ai dirigé la Croatie 166 fois, j'aime ces joueurs et l'équipe nationale et je les supporterai toujours même si je ne suis plus sélectionneur.
Quand nous nous sommes réunis avant l'Euro, nous avions dit que notre objectif est de lutter pour décrocher une médaille et que c'était possible si tout se passait bien avec >Duvnjak, qui est notre meilleur joueur. Il a été blessé, et malgré tout cela, nous avons essayé d'aller jusqu'au bout. Les deux premiers matchs que nous avons joués étaient attrayants et collectifs. Quant à la rencontre avec la Suède, je réfléchis toujours à ce que j'aurais pu changer. Après, ce n'était pas facile contre la Biélorussie, mais quand nous avons battus la Norvège, nous sommes devenus confiants. Le dernier match contre la France n'était pas bon. Nous nous sommes laissés emporter par nos émotions et nous nous sommes précipités en attaque où nous avons fait des erreurs.
"Nous avons besoin d'un sélectionneur qui a une vision"
Concernant l'avenir, Červar a souligné la nécessité d'avoir une stratégie de développement du handball jusqu'aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 et au-delà.
Nous devons penser aux clubs qui sont des labels de qualité en Croatie comme Zagreb, Nexe et d'autres clubs potentiels. Nous avons besoin de jeunes joueurs de qualité à développer dans nos meilleurs clubs, nous ne pouvons pas les vendre parce qu'il n'y a pas de coachs croates dans les clubs étrangers qui vont travailler avec eux et les développer. Nous devons également promouvoir des joueurs à la place de ceux que nous perdons, des gardiens de but, des tireurs, des créateurs, parce qu'on ne peut pas simplement jouer sur la force et la volonté. Nous devons utiliser tout le potentiel de la Croatie. Nous avons besoin d'un sélectionneur qui a une vision et qui ne sera pas assis entre deux chaises, qui sera entièrement consacré à ce travail.
Avec huit joueurs sur seize âgés de plus de 30 ans (Gojun, Kopljar, Musa et Cupic ont 31 ans, Alilovic 32 ans, Horvat 33 ans, Buntic, 35 ans et Vori 37 ans), la Croatie va effectivement devoir débuter un nouveau cycle autour de Luka Cindric (24 ans), Marko Mamic (23 ans) et Stipe Mandalinic (25 ans) avec Domagoj Duvnjak et Manuel Strlek (29 ans) dans le rôle des grands frères.
Il ne reste plus qu'aux hautes instances à faire le bon choix pour mettre un capitaine à la barre du bateau croate avant qu'il ne parte à la dérive.