Euro 2018
O.Krumbholz: "On a joué contre un porte avion"
Déçues mais pas abattues, 24 heures après leur défaite face à la Russie (23-26), les Françaises ont eu droit à une journée de repos, avant de se replonger dans la compétition avec une séance vidéo le soir, basée sur l’analyse du match contre la Russie pour mieux aborder la Slovénie dimanche. Un premier bilan qui, malgré la défaite, n’est pas seulement négatif, comme cela avait été le cas la veille en zone mixte. « Cela a été difficile de perdre, on voulait vraiment gagner ce match et on a été déçues de la manière dont ça s’est passé. Le match est fini, on ne va pas s’apitoyer sur notre sort, ce serait stupide de notre part. Il ne faut pas oublier la défaite mais il faut s'en servir pour avancer et garder ce qui a été bon » explique Laura Glauser.
Ce qui a été bon justement, l’entrée d’Orlane Kanor, largement saluée par ses coéquipières et son coach. La défense, même si elle a un peu perdu pieds en fin de rencontre face à Managarova, entrée à la place d’Ana Sen, a permis de récupérer des ballons qui en revanche ont été mal négociés sur grand espace. « C’est dommage que la défense et les arrêts d’Amandine dans les premières minutes aient été gâchés parce qu’on a jeté les balles. Avec la défense et la gardienne qu’on avait, on aurait dû partir devant au score. On a eu la double peine dans ces moments-là, beaucoup de pertes de balles et des tirs ratés qui ont permis aux Russes qui ne nous dominaient pas, de mener au score » regrette Olivier Krumbholz. Des détails qui ont conduit à la défaite face à une équipe de Russie qui vise aussi le dernier carré et qui n’a pas non plus laissé beaucoup de place aux Françaises pour s’exprimer. « Il faut mesurer, on a joué une équipe qui a plus de potentiel humain que celle de la Norvège qu’on a jouée il y a cinq jours, même si ce n’est pas sûr qu’elles la battent. On a quand même joué un porte avion. Il faut voir la puissance, des tirs, leur précision, le peu de pertes de balle en deuxième mi-temps, on a rompu face à un adversaire qui est très solide » reconnaît le sélectionneur.
Pas de panique à bord
Une chute qui ne suscite pas l’inquiétude chez des Françaises, sereines et calmes, qui ont une vraie force pour rebondir après des débuts délicats. Cela avait été le cas en Allemagne l’année dernière après la défaite face à la Slovénie en ouverture du mondial, sur une formule qui est certes différente de celle de l'Euro. Mais aussi en 2016 en Suède, où elles avaient achevé la phase de poules par une défaite face aux Pays-Bas (17-18). Par la suite, elles avaient réalisé un chemin parfait, les classant deuxièmes après le tour principal, se qualifiant pour les demi-finales. Pas de quoi s’alarmer donc, c’est ce qui règne et ce que nous explique Pauline Coatanéa, mise à l’aise par ses coéquipières et son entraîneur pour sa première compétition internationale. « J’ai senti dans le discours d’Olivier qu’il y avait de la sérénité dans le sens où on s’était dit que c’était un scénario possible, ça reste quand même la Russie qui est championne olympique où il y a des joueuses exceptionnelles en face. J’ai aussi senti de la sérénité à la fin du match où on s’est dit qu’on était encore en course, il n’y pas eu d’affolement ».
De Nancy, Maxime Cohen.