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Euro 2018

Prêtes pour recommencer ?

, par Kucerka

 

Championnes du monde l'hiver dernier en Allemagne, les Bleues jouent cette fois à domicile pour un titre européen qui serait historique.  Pour leur premier match, c'est la Russie, championne olympique à Rio, qui se dresse devant elles (21 heures). Un adversaire de taille pour un match qui compte déjà.

La prépa est terminée, les Bleues sortent de la deuxième étape de Golden League en meilleure posture que lors de la première, qui s’est jouée au mois de septembre au Danemark (2 défaites et un match nul). Un bilan d’un point de vue comptable qui est bon, malgré le fait qu’il y ait encore pas mal de petits réglages à faire. Les Bleues se sont en effet appuyées sur une grosse défense, comme à l’habitude mais ont peiné en attaque, gros chantier sur lequel Olivier Krumbholz travaille encore. Une attaque qui perd trop de ballons, qui a du mal à trouver des solutions, comme on l’a vu face à la Norvège avec une première période où les Bleues comptaient 15 pertes de balle. Beaucoup trop pour rivaliser avec des Norvégiennes qui n’en demandaient pas tant, qui poussaient le moindre ballon sur grand espace. C’est donc sur cela que le staff de l’équipe de France travaille et a travaillé lors de son retour d’Oslo, à Nancy, pour les derniers préparatifs avant le coup d’envoi de jeudi face à la Russie. « La défense est rassurante, mais cela ne nous étonne pas trop. L’attaque placée est en chantier, j’ai presque envie de dire, comme d’habitude. On n’est pas encore en place et, volontairement, je n’ai pas sollicité celles qui sont déjà bien en rythme. D’un point de vue individuel, c’est très hétéroclite. Certaines sont en grande forme, d’autres beaucoup moins. Nous avons deux jours pour régler tout ça » analyse le tacticien tricolore. Alors, il faudra être en place lorsque la Russie, qui avait privé de titre olympique les Françaises à Rio en 2016, se présentera sur le parquet du Palais du palais des Sports Jean Weille pour le match d’ouverture, qui est déjà important pour l’avenir des Bleues dans la compétition, ce que le sélectionneur n’a pas manqué de souligner. « Le calcul est simple : si on perd contre la Russie, on devra gagner les cinq matchs qui suivent. On sait que si on joue bien contre les Russes, on sera compétent contre les autres adversaires. Mais on sait aussi que si on gagne la Russie, on ne sera pas pour autant au deuxième tour. Quoi qu’il arrive, il y aura des matchs après celui de jeudi ».

Trouver des solutions collectives

Aux oubliettes donc le début du championnat du monde (défaite face à la Slovénie 23-24). La formule de l’Euro contraint les Françaises à rentrer directement dans leur compétition. On se rappelle notamment des calculs qui avaient fait mal à la tête en Suède, où la qualification pour les demi-finales s’était jouée à un but. Pour éviter cela, il faudra entrer très vite dans le vif du sujet face aux Russes qui ont ménagé certaines de leurs cadres lors du tournoi amical des Carpates qui se tenait à Bucarest. Anna Vyakhireva, Polina Kuznetsova, Maya Petrova et Darya Dmitrieva n’ont pas été sollicitées sur ces rencontres et ont repris l’entrainement une fois de retour en Russie. Malgré cela et des jeunes joueuses alignées sur le parquet, la sélection de Ievingui Trefilov est parvenue à s’en sortir face à la Serbie (33-32), alors que la veille, les Roumaines sur leur parquet de Bucarest l’avaient emporté (25-24). Olivier Krumbholz est donc vigilant face à cette équipe qui a masqué quelques-unes de ses forces avant d’arriver à Nancy, la veille de son premier match.  « La Russie qu’on va affronter, ne sera pas la même équipe. En face de nous, on aura toutes les forces qu’on a pu rencontrer aux JO » prévient le lorrain.

Pour lui, la victoire ne se fera pas sans une belle prestation collective, ce qui a certainement manqué à Oslo et qu’il a souligné en conférence de presse. « On n’a pas encore assez de confiance dans la continuité de notre jeu, certaines filles veulent faire la différence seules mais n’en ont pas la capacité. Quand certaines veulent faire la différence seules, c’est généralement là où on se perd. Dans mon esprit, il y 6 ou 7 filles qui peuvent encore élever leur niveau de jeu. C’est dans la capacité de nos arrières, en particulier des arrières latérales à être meilleures qui nous permettra de mieux jouer ». Des automatismes à retrouver, puisqu’ils étaient bien là, lorsque les Bleues avaient affronté la Norvège lors de la dernière finale mondiale, avec l’intégralité de leur effectif aujourd'hui amputé de Laurisa Landre au poste de pivot, un de ses piliers. Pour cela l’apport des Messines sera important. Un lien fort sur lequel Olivier Krumbholz va forcément s’appuyer, pour ces filles qui seront quasiment dans leur jardin à Nancy. « Quand on a sept Messines dans le groupe, on reproduit forcément à l’identique ce qui fonctionne en club. Manu Mayonnade est un excellent entraineur et ce serait bête de ma part d’essayer de tout déconstruire par orgueil mal placé. Si les choses marchent en club, il n’y a pas de raisons qu’elles ne fonctionnent pas avec l’équipe nationale. On ne va pas se priver de gagner du temps ». Ensemble la France est capable de renverser des montagnes, il faudra pour cela gravir un premier sommet et pas des moindres, la Russie, cinquième du dernier championnat du monde.

De Nancy, Maxime Cohen (Avec K.Domas)

  France / Russie 21 heures - beIn Sports 1 
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