Euro 2018 - Tour principal
Bien finir à Nantes pour aller à Paris
C'est un quart de finale qui n'en porte pas le nom. Même si les Bleues peuvent être qualifiées avant d'entrer sur le parquet face à la Serbie (21 heures), elles ne préfèrent pas y penser. Rester focus sur cette ultime rencontre du tour principal, qui se jouera dans une salle pleine à Nantes, qu'elles attendent pour bien finir, mais surtout pour s'assurer un voyage vers Paris et l'AccorHotels Arena, où se joueront les demi-finales (vendredi) et la finale (dimanche).
Lorsque la France rencontre la Serbie, le contexte est souvent le même : un match important pour les Bleues, une rencontre pour du beurre (ou presque) pour les Serbes. C’était déjà le cas il y a deux ans en Suède, les Bleues l’avaient emporté 28-21. Celui-ci l’est tout aussi. Les Serbes peuvent accrocher une troisième place mais elle sera compliquée à aller chercher, alors qu’une victoire des Bleues les enverrait directement en demi-finale, sans qu’on regarde les autres rencontres. Tout comme le match nul d’ailleurs. Sans cela, il faudrait espérer une victoire du Danemark face au Monténégro un peu plus tôt dans la journée (sans que la Suède gagne et ne comble l’écart de dix buts qui la sépare de l’équipe de France). Une journée particulière, trois matchs sont programmés au Hall XXL, le premier à 15h45 entre Danemark et le Monténégro, suivi de Russie – Suède à 18 heures. A Nancy, au Palais des Sports Jean Weille il en sera de même pour que l’on soit fixé sur les quatre équipes qui joueront une demi-finale à Paris vendredi et ainsi que les deux qui se déplaceront pour jouer la cinquième place.
Sans tous ces calculs, la victoire des Bleues reste très importante, elle leur assure un voyage à Paris. A en croire les mots de Sladjana Pop-Lazic après la défaite contre le Monténégro lundi la Serbie a tout de même l'intention de finir sur une bonne note. Elle nous assurait avec le sourire, dans son français, son intérêt particulier pour la rencontre. « On va vraiment se battre pour essayer de faire un résultat face à cette équipe de France ». Pas question donc de se reposer sur les autres résultats pour préparer la rencontre côté français. Olivier Krumbholz le fait aisément comprendre, à la veille de ce match. « Une qualification ça ne tombe pas comme ça, il faut aller la chercher. C’est sûr qu’on va tirer profit de la situation si elle se présente bien. Je n’aime pas faire des pronostics, surtout que quand j’en fais, généralement je me trompe. Donc le Danemark va perdre contre le Monténégro » s’amuse le tacticien français. Il en est d’ailleurs de même dans le discours de la capitaine Siraba Dembélé-Pavlovic, qui n’attend pas que la qualification leur soit portée sur un plateau d'argent. « On essaie de mettre tous les ingrédients pour gagner, être prêtes le jour-j handbaillistiquement, ce genre de match ne nous tombe pas dans les bras. Les qualifications ne nous tombent pas dans les mains, il ne faut pas compter sur les autres pour qu'elles soient offertes. Il faut aller les chercher et là ça va être la même chose » assure-t-elle.
gommer les erreurs de dimanche
On l’a donc compris, nulle autre qu’une victoire est attendue par les Françaises sur cette dernière à Nantes, dans un Hall XXL qui s’annonce plein, comme cela avait été le cas face à la Suède, où le public a passé les dix dernières minutes de la rencontres debout, pour pousser l’équipe de France à aller chercher un ce match nul si important. « Jusqu’à maintenant, le public nous a toujours aidées, contre la Suède, j’en avais des frissons, ça nous a donné de la force pour tenir dans ces dix dernières minutes. Je pense que pour la suite et pour le match de demain (aujourd’hui) ce sera très important » reconnaît Laura Glauser, auteure d’une très belle entrée en deuxième période dimanche. Avec ce public, que l’on connaît, qui a répondu présent sur ces rencontres du tour principal, il faudra aussi gommer les erreurs commises face à la Suède, qui ont quelque peu fait perdre les pédales aux Françaises en première période. « Après une discussion avec les joueuses, elles ont vraiment identifié leurs problèmes en défense. On a peut-être manqué un peu d’audace et de travail sur la profondeur. On a été beaucoup trop timoré en défense, ce qui n’a pas permis à Amandine de s’illustrer tout de suite » admet l’entraineur français. Un problème identifié en défense qui n’a naturellement pas permis au jeu d’attaque de bien se développer, sur montée de balle notamment, là où les Françaises avaient dégoutté la Slovénie, le Monténégro et le Danemark. Même en attaque placée, le Messin regrettait le manque de continuité des siennes, qui avait fait leur force face à ces trois équipes. « On est certainement l’équipe qui attaque le moins longtemps et comme dans beaucoup de sport, la maîtrise du ballon est essentielle. On ne se fait pas assez confiance ». C’est ce manque de continuité évoqué, qui a mis a mal cette attaque française que l’on trouvait en bonne forme depuis le début de la compétition, et qui malgré le peu de pertes de balle dimanche (6 au total), s'est retrouvée quelque peu surprise par une défense suédoise prête à gâcher les plans de jeu tricolores. « Les Suédoises ont bien joué le coup parce que nous on l’a mal joué. La défense devant Estelle était clairement identifiée. Blomstrand qui jouait toujours en dissuasion un peu interne, on jouait trop près, la passe déterminante qui va du centre vers elle n’a pas eu lieu, on a un peu porté la balle et on n'a pas pu jouer dans ce secteur on était extrêmement fort mais quand je la vois à l'entrainement, elle a toujours cette même énergie, ça devrait repartir vers l’avant » expliquait Krumbholz. La Serbie arrive donc à point nommé pour les Bleues qui jouent un quart de finale, sans qu’il en porte le nom, avec l’envie évidente de rallier Bercy ce jeudi pour jouer les phases finales de leur Euro.
De Nantes, Maxime Cohen.