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La France arrache un nul très important
L'équipe de France a arraché un nul importantissime face à la Suède (21-21) aujourd'hui à Nantes. Derrière pendant tout le match, les Bleues peuvent s'estimer heureuses de repartir avec un point de cette confrontation. La France devra finir le travail mercredi face à la Serbie, la Suède, de son côté, est éliminée.
Les Bleues avaient donc besoin de jouer avec les nerfs de leurs supporteurs, pour ce rendez-vous XXL. Après le report, qui a obligé les 9 000 spectateurs à attendre un jour de plus pour mettre le feu au Parc des Expositions, le public a dû retenir son souffle jusque dans les derniers instants pour voir les Françaises revenir et arracher ce nul qui leur permet de rester maîtres de leur destin. Un destin, qu'elles devront prendre en mains, mercredi, face à la Serbie (21 heures). "Depuis un moment je me disais qu'on devrait battre la Serbie pour aller en demi-finale, explique Olivier Krumbholz, l'entraîneur tricolore. Cette théorie se confirme pour le moment. On est un peu tombé de notre nuage en première période. Après être parti tellement haut dans nos derniers matchs, on n'a pas eu ce soir la même aisance, la même qualité, on a raté des tirs importants. C'est un bon match nul, il n'a manqué grand chose sur la fin pour l'emporter mais ne soyons pas trop gourmands". Loin des débuts de match tonitruants auxquels elles ont habitué leur public sur leur trois dernières sorties, les Bleues ont dû livrer une rude bataille, pendant soixante minutes. Même si dans cette rencontre elles ont plus souvent raté que réussi ce qu'elles ont tenté de mettre en place, un excellent état d'esprit leur a permis de ne jamais craquer.
Malgré le scénario difficile, dans lequel elles sont très vite tombées (3-0, 4'), elles ont su ne pas paniquer, comme Olivier Krumbholz n'a cessé de le répéter au cours de la rencontre depuis son banc. Surtout lorsque les ballons devenaient lourds, après une période de 10 minutes (!) sans but en deuxième période. (18-16 entre la 40e et la 50e). "Il fallait que ça finisse par rentrer, sourit Alexandra Lacrabère. Et au moment où c'est arrivé, il nous restait encore du temps. J'ai senti que ça allait tourner à un moment donné. Au moment où elles décident de jouer à 7, on se dit qu'elles sont en vraie difficulté en attaque et psychologiquement on prend le dessus". Symbole de ce mental de fer, Orlane Kanor, après deux échecs au shoot et deux exclusions de deux minutes, qui a su se reprendre, pour mettre les ballons au fond quand il le fallait en fin de match. "Elle prend deux fois deux minutes mais ça c'est la jeunesse. Il faudra qu'on lui explique comment avoir un peu de vice dans ce monde de requins" s'amuse la Béarnaise.
Idéhn, infranchissable
Des échecs provoqués par une défense très solide, articulée autour d'un secteur central bouché et au-dessus duquel il a fallu passer pour trouver des solutions. Dans le duel, les Suédoises étaient belles et bien présentes. Aussi, les Scandinaves ont pu compter sur une énorme Filippa Idéhn qui a écoeuré les Bleues de partout (14 arrêts). Même quand Siraba Dembélé était oubliée, toute seule en deuxième pivot (44'), la portière du BBH s'imposait. "On a raté énormément de shoots dans des situations favorables en attaque, ce qui a forcément beaucoup pesé sur le scénario du match, il faudra bien travailler la vidéo de ce match," analyse Olivier Krumbholz. Un vrai mur s'était dressé devant les Françaises qui ne perdaient pas les pédales pour autant. Les solutions étaient bien là, il fallait juste trouver le moyen de tromper Idèhn.
Les Suédoises ont aussi pu compter sur le génie de Bella Gullden qui a fait des merveilles, comme cette passe à l'aveugle, venue de nulle part, délivrée pour Linn Blohm qui donnait alors une longueur d'avance aux siennes (20-21, 57'). "En début de match, on n'a pas réussi à prendre le dessus sur l'importance de Bella et les passes au pivot... Nos erreurs défensives nous ont mis dans le jus tout de suite", reconnait Estelle Nze-Minko. Avant cela, elle aura tout de même tout fait aux Françaises. Des duels pour arracher des jets de 7 mètres, qu'elle a elle-même transformés à merveille (3/3), des tirs à travers, qui passaient peut-être un peu trop facilement en première période notamment mais aussi des caviars lâchés à ses coéquipières. Celle qui revient de blessure a tout de même livré un grand match, qui a permis à la Suède de poser problème aux Françaises, ce que pour l'instant, seules les Russes avaient réussi à faire sur cette compétition. "La Suède nous a posé beaucoup de problèmes, il va vraiment falloir revoir ce match pour travailler dessus. En première, on n'a pas réussi à impacter Bella, on a défendu trop basses" regrette Allison Pineau.
S'il y avait un peu de déception sur certains visages après ce match compliqué, les Bleues restent, comme cela avait été le cas après la première défaite contre la Russie, optimistes sur la suite. "Il y a de la déception de ne pas avoir su rester dans notre dynamique mais on peut être satisfaites d'être allé chercher ce point. Si on n'avait pas réagi, on aurait été dans des dispositions bien différentes après ce match", glisse Allison Pineau. Leur destin est toujours entre leurs mains et elles ont fait preuve d'une très grosse force mentale pour ne pas céder, alors qu'elles n'ont jamais mené dans la rencontre. Laura Glauser aidant bien, faisant une grosse deuxième période qui a permis aux Bleues de ne pas prendre de buts lorsqu'elles n'arrivaient plus à en marquer lors de ces dix minutes d'apathie. Finalement, ce match nul et plus arrangeant pour les Françaises que pour les Suédoises, qui avaient certainement l'impression d'avoir la main sur le résultat, jusqu'à ce qu'elles subissent la foudre du Hall XXL debout pendant les dix dernières minutes pour pousser derrière les Bleues.
De Nantes, Maxime Cohen (avec C.D).