Euro 2018 - Tour principal
La voie royale pour rejoindre Paris
Il aura fallu attendre la fin de la soirée pour être fixés sur le sort des Bleues. Après une journée d'attente devant les matchs qui se déroulaient au Hall XXL, Olivier Krumbholz et ses joueuses ont pu se libérer après vingt minutes accrochées, fêter cette dernière à Nantes, mais surtout assurer une qualification en demi-finale (38-28). Les Françaises affronteront les Pays-Bas, vendredi à 21 heures.
Le public nantais n’en attendait pas moins. Après avoir retenu son souffle dimanche face à la Suède (21-21), il avait droit à une sortie soignée de la part de l’équipe de France qui a assuré le spectacle au Hall XXL, en explosant son record de buts marqués lors d’un Euro (il était de 31, en 2016 contre la Pologne). A l’image de son équipe, ce public a mis du temps à se lancer dans ce dernier match du tour principal aux senteurs de quart de finale. Vingt minutes dans lesquelles les Françaises trouvaient des solutions mais ne parvenaient pas à stopper les Serbes, encaissant ainsi 14 buts, comme face à la Suède soit les deux pires première périodes réalisées par la France en défense (18-14, MT).
Peut-être un peu bloquées par l’enjeu et maladroites dans un secteur de jeu qui d’ordinaire est leur point fort. A l'image de cette entame délicate, Béatrice Edwige perdait un peu les pédales, écopant rapidement de sa deuxième exclusion de deux minutes avant de s'y remettre. « La fin de la première période a été déterminante » reconnait Olivier Krumbholz en zone mixte. « Ce soir j’ai vu des joueuses brillantes, entre 5 et 10, tout a fonctionné, on a perdu très peu de ballons » a continué le sélectionneur. Une fin de première période, illuminée par l'entrée de Laura Glauser dans le but, trois arrêts en 9 minutes (10 au total à 36%).
Une fois l’orage passé, des solutions (re)trouvées face à Marija Colic (8 arrêts en première période) qui était bien entrée dans son match, les Bleues n’ont plus été bousculées. « On finit à quatre buts devant elles, ça nous fait du bien au moral de rentrer au vestiaire avec cette avance. On perdait peu de ballon » reconnait le Messin. Une fois la base retrouvée, ou du moins mieux en place, le reste de la machine pouvait fonctionner, sans que le moindre grain de sable ne vienne perturber la mécanique. Des relances prodigieuses envoyées par Laura Glauser, des montées de balle rondement menées et conclues par les ailières et une Estelle Nze-Minko en feu dans son jardin nantais. « On les a eues à l’usure, ce n’est pas facile quand l’ambition n’est pas la même et c’est sur ça qu’on voulait appuyer » insiste l’arrière des Bleues. Encore une fois avec des statistiques affolantes en attaque (9/12 au tir), sans compter toute l’agressivité qu’elle a pu mettre en défense et encore une fois apporter à ses coéquipières ce soir.
Un XXL en fusion
En jouant son jeu, simplement, en profitant les 14 pertes de balle adverses, les Françaises ont pu voir devant elles, un tapis rouge se dérouler pour rejoindre Paris et l’AccorHotels Arena. Une aisance et une maîtrise sur la rencontre qui ont permis à Olivier Krumbholz de proposer d’autres choses, peu vues depuis ce début de compétition, comme Laura Flippes sur le poste d’arrière. La gauchère de Metz, encore une fois précieuse (4/4 au tir) a pu profiter de la confiance du sélectionneur des Bleues sur un poste qu’elle occupe peu en sélection nationale, sur lequel en revanche, Manu Mayonnade n’hésite pas à l’aligner avec Metz. « Je suis contente, j’ai pu faire profiter de mes qualités, j’ai fait un bon match, que ce soit à l’aile, sur le poste d’arrière mais aussi en défense » analyse la Messine « j’adore ce poste, je suis toujours très contente quand je joue à ce poste, quand Olivier me fait rentrer arrière, c’est un peu la fête dans ma tête » s’amuse-t-elle. A ses côtés, elle retrouvait Estelle Nze-Minko demi-centre et Orlane Kanor à gauche. Une base arrière new look qui n'a pas pour autant changé le rythme en attaque. Laura Flippes s'engouffrait dans le secteur central pour y aller de son but, plus rien ne leur résistait.
En profitant de cette euphorie générale, Gnonsiane Niombla a soigné son retour marquant d’entrée de jeu en deuxième période, rejoignant le banc pour la défense avec un immense sourire, quand le public exultait, revenu des coursives du Hall XXL comme il en était parti à la pause. La deuxième mi-temps vécue au XXL était donc folle, dans une fusion totale. On le comprenait lorsqu’on voyait Allison Pineau agiter ses bras au rythme de la musique sur le banc, à dix minutes de la fin, image sympa diffusée sur les écrans géants. La Serbie était donc loin, très loin de cette équipe de France qui avait déjà la tête dans les étoiles, portée par les 7046 supporters, qui avait déjà les valises prêtes pour quitter Nantes et rejoindre Paris (38-28, FM). Dans le même-temps, les Pays-Bas dominaient l’Allemagne et décrochaient la première place du groupe 2(27-21), synonyme de demi-finale vendredi à 21 heures. « J’ai hâte de partir de Nantes, on est prêtes pour ces deux matchs que l’on doit encore jouer, on est toutes pleine d’énergie » lance Pauline Coatanéa, soulagée de jouer sa première demi-finale internationale.
De Nantes, Maxime Cohen.
STATISTIQUES : À Nantes, Hall XXL (7046 spectateurs) : SERBIE - FRANCE : 28-38 (14-18) Arbitres : Ignacio Garcia et Andreu Marin (Esp) FRANCE Entraîneur : Olivier Krumbholz Gardiennes : Glauser (10 arrêts, 39') et Leynaud (6 arrêts, 19') - Joueuses : Glauser - Coatanea (4/5) - Ayglon-Saurina - Pineau (4/4dt 4/4) - N'Gouan (1/1) - Zaadi (2/3) - Leynaud - Houette (7/9) - Dembélé-Pavlovic (c) (0/4) - Flippes (4/4) - Kanor (0/1) - Edwige (1/2) - Foppa (0/1) - Niombla (2/3) - Nze-Minko (9/12) - Lacrabère (4/4) - Exclusions temporaires : Edwige (2) SERBIE Entraîneur : Ljubomir Obravic Gardiennes : Pantic (13', 2 arrêts) - Colic (38', 11 arrêts) - Joueuses : Radosavljevic - Krpez-Slezac (5/9) - Lekic - Stevin (2/5) - Lavko (1/4) - Kovacevic (5/6) - Nikolic (0/1) - Radojevic (0/1) - Pop-Lazic (5/5) - Radojevic (0/1) - Vukajlovic (3/4) - Stoiljkovic (2/6) - Cvijic (3/5) - Pantic - Colic - Dmitrovic (1/2) - Exclusions temporaires : Radojevic et Cvijic