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Rostov, le nouvel invité du Final Four
Pour la première fois depuis sa création en 1965 du temps de l'URSS, Rostov-Don participera aux finalités d'une Ligue des Champions. Un an après son sacre en Coupe EHF, l'équipe de Fred Bougeant n'est pas là par hasard et espère bien faire de cette première, le plus grand moment de son Histoire.
Le 13 mai 2017, Rostov décrochait la Coupe EHF face à Bietigheim (28-25 / 25-21), trophée le plus prestigieux remporté par le club jusque là. Un an plus tard jour pour jour, Rostov aura peut-être l'occasion de remporter le titre suprême. Mais pour cela, il faudra d'abord passer par une demi-finale volcanique contre le Vardar Skopje.
"Cette victoire en Coupe EHF a été un vrai tremplin pour la suite de l'aventure que nous connaissons aujourd'hui, analyse Fred Bougeant, arrivé en Russie en janvier 2017. Le club a progressivement compris que disputer une Coupe d'Europe n'avait rien à voir avec le championnat ou la coupe de Russe. La façon de jouer est différente, la capacité d'adaptation également... Aujourd'hui, dans ses habitudes de travail, le club a énormément progressé."
Pour parvenir jusqu'au Final Four cette année, Rostov a d'abord terminé deuxième de phase poule derrière Györ, puis second du tour principal - toujours derrière les Hongroises - avant d'éliminer le FTC Rail-Cargo Hungaria (31-29 / 32-22) en quart de finale. En demie, le club russe affrontera donc le Vardar d'Amandine Leynaud et Alexandra Lacrabère. "Oui, je pense que mon équipe est capable d'aller au bout, tonne l'entraîneur français. Mais cette demi-finale, d'abord, sera très compliquée sur plusieurs aspects. Le Vardar est évidemment une grosse équipe est possède plus d'expérience que nous sur ces matchs là. Comment mon équipe va-t-elle gérer ses émotions ? Moi-même, je vais découvrir tout ça. J'ai la chance d'avoir des joueuses qui ont déjà joué des Final Four avec qui j'ai beaucoup discuté. Il faudra gérer l'environnement en plus du match lui-même."
Mais après une très belle saison européenne (11V, 1N, 2D) Siraba Dembélé et ses coéquipières peuvent y croire dur comme faire, forcément. "On a déjà battu toutes les équipes présentes sur ce Final Four, rappelle Anna Sen, arrière gauche internationale russe de l'équipe. Alors, on ne craint personne." Sen comme Bougeant s'accordent d'ailleurs sur une chose : avoir joué plus de rencontres au couteau que le Vardar Skopje cette saison peut être un atout majeur sur cette demi-finale.
Collé à l'embouchure de la Mer d'Azov, à plus de 950 kilomètres à vol d'oiseau au sud de Moscou, les Russes ne comptent plus les heures d'avion ou passées à l'aéroport en une saison. Pourtant, Rostov arrivera au complet à Budapest. "Pour en arriver là, il a fallu une osmose parfaite et beaucoup d'échanges entre tout le monde : joueuses, staff, préparateurs physiques...explique le technicien français. Ici, le système de fonctionnement est très particulier. C'est impossible de travailler à la française et j'ai moi-même beaucoup progressé notamment sur la programmation de mon travail. Le boulot abattu par Mathieu Vaillat (ancien adjoint de Pablo Morel à Issy-Paris) a été considérable. Avec compétences de préparateur physique et son travail d'analyse vidéo, j'ai pu me concentrer pleinement sur le jeu. Travailler avec lui ici aura d'ailleurs été un vrai régal." Pour préserver les corps de leurs joueuses, le staff russe a souvent fait le choix de leur offrir un maximum de confort. Sur ce Final Four, c'est d'ailleurs elles qui sont arrivées les premières à Budapest, mercredi soir.
Après avoir remporté le championnat russe il y a deux semaines, Rostov a l'occasion de faire le triplé cette année - le Final Four de la coupe nationale étant programmé pour la semaine prochaine. La sortie rêvée pour Siraba Dembélé et Fred Bougeant avant leur retour en France la saison prochaine.
Clément Domas