LdC (F) - 1/4 retour
Éliminé, Metz aura pourtant tout tenté
Hier aux Arènes, Metz a frôlé l'exploit. Après le gouffre qui séparait les deux équipes après le match aller (-13), il fallait que les Messines tutoient la perfection pour espérer se qualifier. Ultra-dominatrices, elles auront creusé l'écart jusqu'à neuf buts avant de craquer dans les dix dernières minutes. Ce match aller pourra laisser de très gros regrets...
La remontée fantastique, le public messin y croyait et l'a fait très rapidement sentir. Pleines et bruyantes comme rarement, les Arènes ont énormément poussé leurs protégées au point d'entrevoir l'exploit... Mais Metz partait de trop loin.
Dès l'entame de match, la pression défensive des Dragonnes est terrible. Face à des Roumaines à côté de la plaque, rien - ou presque - ne passe. Metz mène rapidement (4-2, 8') mais l'écart ne se creuse pas suffisamment rapidement. Deux buts d'avance et déjà des regrets : deux 7 mètres manqués tandis que Gullden a excellé dans l'exercice ce soir (6/6). "Si on met nos deux pénos, je me demande encore quelle aurait été la tournure du match", avouait Manu Mayonnade après coup. Cette frustration allait se renforcer toute la première période tant Metz domine son sujet mais peine à concrétiser. Tour à tour, Luciano, Houette et Nocandy trouvent des solutions mais ne marque pas alors que Bucarest, sans être flamboyant, reste deux buts derrière (8-6, 17').
Manu Mayonnade choisit alors de passer à 7 joueuses en attaque, un choix payant puisque Bucarest se fait alors enfoncer de partout. L'écart grimpe jusqu'à la mi-temps (17-9, MT), une avance importante mais qui aurait mérité de l'être davantage.
La seconde mi-temps démarre sur les mêmes bases. Manon Houette plante un 3-0 d'entrée et tout le public messin se prend à rêver tout haut. Bucarest n'existe pas, Marina Rajcic sort un match monstrueux, et même Cristina Neagu se frustre et prends deux minutes. Les Arènes bouillonnent, derrière leurs joueuses comme jamais (20-11, 41'). "A ce moment, les Roumaines n'en menaient pas large et il nous restait beaucoup de temps", explique Mayonnade. Mais jamais Metz ne passera à +10. À l'entrée du dernier quart d'heure, les Messines semblent un peu empruntées et l'écart se stabilise à 8/9 buts. A l'inverse, les Roumaines semblent sorties de leur torpeur et Neagu enclenche la marche avant (6/7 en seconde période). Quasi-seule, elle va gérer l'écart obtenu lors du match aller.
Les derniers espoirs messins s'envolent alors. Auteures d'un excellent match chez elles (27-20, FT), les Messines vont malheureusement ressasser longtemps le calvaire du match en Roumanie et son relatif manque d'efficacité par moment ce dimanche. Johanssen et Bucarest auront (encore) réussi leur pari et accèdent de nouveau au Final 4. On aurait aimé gagner ici, c'est un sentiment un peu partagé, note Camille Ayglon-Saurina, arrière droite de Bucarest. On voulait continuer à avancer vers ce Final Four avec une victoire mais se qualifier malgré un jour sans, c'est un luxe. Il faudra être au rendez-vous en demi-finale, qu'importe l'adversaire."
"Avant le match, on avait pris la citation de Nelson Mandela "Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j'apprends", explique Manu Mayonnade. C'est ce qu'il fallait retenir de notre match aller. La prestation du retour a été incroyable. On les a fait douter pendant longtemps, longtemps, longtemps. Mes joueuses ont été superbes. On était convaincu qu'on pouvait le faire. Si demain, je suis amené avec cette équipe là à revivre un scénario identique, j'y croirai encore. Mais les regrets, trop peu pour nous maintenant désolé. On doit déjà se tourner vers les prochaines échéances."
A Metz, Guillaume Grumbach (avec C.Domas)