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Montpellier, de nouveau sur le toit de l'Europe
Après avoir remporté sa première Champions League en 2003, Montpellier a de nouveau réédité la performance cet après-midi, en battant le HBC Nantes dans une finale qui n'a jamais semblé pouvoir lui échapper (32-27).
C'est une explosion de joie, de celles contenues depuis quinze ans. Patrice Canayer, le commandant du navire montpelliérain, est soulevé par Jonas Truchanovicius, secoué comme il ne l'a plus été depuis longtemps. Melvyn Richardson, quinze ans après que son père ait été battu en finale par Montpellier, est écroulé, en larmes. Mohamed Mamdouh, le facteur X improbable de cette finale, court dans tous les sens. Le club héraultais n'a pas coulé après l'affaire des paris sportifs, l'équipe n'a pas sombré après la perte quasi certaine du championnat mardi soir, il n'allait pas laisser échapper une finale de Champions League. "La manière dont on a réussi à se battre est formidable, on était au trente-sixième dessous il y a trois jours et là on est sur le toit de l'Europe. Il vaut mieux que ce soit dans ce sens-là. L'équipe a montré son courage, sa détermination et sa capacité à rebondir" sourit Vincent Gérard, le dernier rempart. Tandis que Patrice Canayer, l'entraineur de toujours, était presque surpris de la capacité de ses hommes à répondre présent : "On perd presque un titre mardi et il faut repartir, non pas pour un, mais pour deux matchs. La difficulté était aujourd'hui. Je sentais que la capacité de réaction face au Vardar allait être là, mais j'avais peur qu'on se contente de la réaction alors qu'il fallait aller au-delà. Il fallait se dire qu'on a une expérience malheureuse, mais pas deux fois. Une grande équipe ne fait pas la même erreur deux fois, et c'est en ça que je dis que c'est une grande équipe."
Anti : "On n'a pas été assez bons"
Une grande équipe, ce sont aussi des leaders capables de répondre présent dans les moments clés. Ludovic Fabregas a été un de ceux-là, du haut de ses 21 ans. Diego Simonet aussi, avec ses six buts ce soir après celui de la gagne hier en demi-finale. Et comment passer outre la performance de Vincent Gérard, qui a mis les siens sur de bons rails en première période ? Ses treize arrêts ne disent pas l'influence que le portier de l'équipe de France a eu sur la partie. Car le H s'est mis dans la panade tout seul au cœur de la première période. En n'arrivant pas à convertir les occasions qu'il se créait et en restant muet pendant sept minutes en attaque, laissant Montpellier arriver au repos avec un avantage de trois buts (17-14), déjà compliqué à remonter. "On a eu les occasions, on n'a pas marqué, c'est aussi simple que ça. Ca a mis Montpellier en confiance et nous dans le doute. Mais on n'a pas maitrisé grand-chose, on n'a pas été assez lucides, pas assez bons" assénait Thierry Anti après la rencontre.
Balaguer : "On ne méritait pas de gagner"
Un peu dur pour ses ouailles le coach nantais ? Pas forcément, car si on excepte deux grosses périodes après le repos, Nantes a toujours été à faire la course derrière. Et à chaque fois que les Ligériens sont revenus au contact, ils sont retombés dans leurs travers, pertes de balles et tirs ratés. "Même quand on sent que le match peut basculer, on arrive à remettre un petit coup pour rester devant, à rester solides mentalement pour ne pas douter" analysait Valentin Porte, revenu sur le terrain en fin de match après être tombé KO en milieu de seconde période. Il n'y avait d'ailleurs personne pour dire que la victoire montpelliéraine était volée. "On ne mérite pas de la gagner, c'est aussi simple que ça. On craque psychologiquement sur la fin, mais on se met tout seul en difficulté. Je suis super déçu de notre match" pestait David Balaguer, aussi moyen que le reste de ses coéquipiers. Que ce soit l'ailier espagnol, Kiril Lazarov, Cyril Dumoulin ou Nicolas Claire, tous les cadres violets ont alterné le bon et le moins bon. Tandis que Nicolas Tournat, lui, est passé à travers sa finale, après une demie de folie hier. Quand on vous dit que la performance des cadres, à ce niveau de compétition, est primordiale...Cette équipe du H est jeune et aura encore le temps d'apprendre. Tout aussi jeune est ce Montpellier, mais comme le souligne Michaël Guigou, "les Melvyn Richardson, les Ludovic Fabregas, ils en connaissent déjà un paquet." Et, quinze après leurs glorieux ainés, ils connaissent désormais la joie de soulever la Champions League.
Les statistiques :
HBC Nantes - Montpellier HB 27:32 (14:17) Arbitres : Oscar Raluy Lopez, Angel Sabroso Ramirez (ESP)
Nantes : Dumoulin (8 arrêts / 35 tirs dont 0/2 pén), Siffert (1 arrêt / 6 tirs dont 0/2 pén); Lagarde (2/4), Guillo, Nyokas (2/3), Claire (2/3), Klein (3/4), Pechmalbec, Tournat (0/3), Feliho, Emonet, Matulic, Lazarov (6/9 dont 1/3 pén), Gurbindo (4/4 dont 2/2 pén), Balaguer (4/8), Hansen (4/5)
Montpellier : Gérard (13 arrêts / 36 tirs dont 0/1 pén), Portner (2 arrêts / 5 tirs dont 2/4 pén); Simonet (6/7), Villeminot, Truchanovicius (1/4), Guigou (3/3), Richardson (4/5), Kavticik (5/6 dont 4/4 pén), Faustin (1/2), Fabregas (6/6), Porte (0/4), Bingo, Soussi (1/3), Mamdouh (5/5)
A Cologne, Kevin Domas