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Nikola Portner, la coupe de France en attendant mieux...
A partir de ce soir auront lieu les seizièmes de finale de la coupe de France masculine, marqués par l'entrée en lice des clubs de Starligue. Du côté de Montpellier, qui se déplacera à Annecy le vieux, ce sera l'occasion de revoir Nikola Portner, le gardien suisse, qui se retrouve sans l'ombre depuis le début de la saison.
C’était une des annonces de Patrice Canayer, l'entraineur de Montpellier, lors de la conférence de presse avant le déplacement à Paris en coupe de la ligue. Nikola Portner sera de la partie en Haute-Savoie après n’avoir eu le droit, depuis le mois d’aout, qu’à trois apparitions sur la feuille de match de l’équipe première, quatre si on y ajoute le Trophée des Champions au mois d'août. La conséquence d’un ménage à trois forcé dans les cages du MHB, avec Marin Sego et Kevin Bonnefoi. Canayer l’avait annoncé en début de saison : “Une fois que le choix sera fait, je ne vais pas changer toutes les semaines en disant que l’un joue les coupes, l’autre la Champions League et l’autre le championnat. Les trois sont bien au courant de la situation et ont choisi de rester au club. Je ne les prends pas par surprise.” L’arrivée de Bonnefoi, actée dès mars 2018, avait pour but de remplacer Vincent Gérard qui, très tôt, avait informé les dirigeants héraultais de sa volonté de rejoindre le Paris Saint-Germain en 2019. Et d'épauler Portner, arrivé dans l'Hérault en 2016. “J’ai prolongé aussi très tôt, en janvier 2018. Patrice m’avait alors dit qu’il ne voulait pas me perdre, déjà que Vincent partait. Dans son discours, c’était clair, il comptait sur moi pour être le futur numéro un” se souvient Portner. “Mais les choses ont évolué entre-temps.”
"Mentalement, c'est un effort énorme"
“Evolué”, c’est un euphémisme. Pas franchement rassuré par les performances de Kevin Bonnefoi à Toulouse et peut-être un peu dubitatif quant aux capacités de Portner de tenir la baraque seul, le manager général se met en quête d’un numéro un indiscutable à l'amorce de la saison 2018/19. L'élu sera le Croate Marin Sego, dont l'arrivée est officialisé en janvier dernier. Informés de l’arrivée du vainqueur de la Champions League 2016 avec Kielce, le Suisse et la Français choisissent de rester. Le Vardar Skopje toquera bien à la porte de Portner, sans le faire changer d’avis : il veut s'imposer à Montpellier. Sauf que le portier helvète paye désormais le prix fort. “Je m’entraine avec l’équipe première, j’essaye d’être le plus performant toute la semaine, je fais mon métier quoi. Mais ça fait chier parce que j’ai l’impression que tout est figé. Mentalement, c’est un effort énorme pour moi” explique-t-il. Y’aurait-il des regrets quand à sa gestion de la situation ? “Non, ça ne changerait rien. Je suis persuadé que tout ça va me faire grandir, d’une façon ou d’une autre. Je ne suis pas du style à pleurnicher de toute façon.”
La porte est désormais ouverte
Les performances de Marin Sego, en début de saison, fermaient la porte à tout débat, comme l’apport de Kevin Bonnefoi en tant que numéro deux. Sego a crevé l'écran tandis que l’ancien Toulousain et Nantais a sauvé des points précieux, notamment lors du déplacement à Kielce en Champions League. Mais depuis, à l’image d’ailleurs de toute leur équipe, les performances des deux portiers ne sont plus aussi étincelantes. Malgré cela, au MHB, on ne semble pas parti pour changer de stratégie. On a même ouvert la porte à Nikola Portner. Si une proposition arrive et qu’elle satisfait toutes les parties, le Suisse sera libre de voguer vers d’autres horizons. “Mais je ne veux surtout pas y penser. Si je commence à faire des hypothèses, à me dire que peut-être je vais partir ou peut-être pas, je vais couler” élude-t-il. Une chose est sûre, personne n’est satisfait de la situation. Portner, évidemment, qui ne joue qu’un match par mois avec l’équipe réserve, “histoire de garder le rythme.” Mais, à l’entendre, “Patrice aussi est embêté pour moi, il sait que ce n’est pas mon vrai niveau de jouer avec la réserve.” La situation semble, à l’heure qu’il est, dans l’impasse. La prochaine échéance, pour Nikola Portner, ce sera le championnat d’Europe avec la sélection nationale de Suisse, dont il est le capitaine. Et où sa place est gardée au chaud. “J’ai vu le sélectionneur, qui me connait depuis longtemps, et on a discuté. Il connait ma situation, mais il m’a assuré qu’il comptait sur moi” termine-t-il. Cet Euro en janvier, cela ressemble à un rayon de soleil dans un ciel d’une grisaille monotone.
Kevin Domas