EDF - Golden League
Méline Nocandy pour "profiter à fond"
Après le forfait de Grâce Zaadi pour cette étape de Golden League, c'est Méline Nocandy qui a été appelée en renfort par Olivier Kumbholz. A 21 ans, la demi-centre de Metz devrait connaître sa première sélection cette semaine lors des rencontres à Clermont-Ferrand et Boulazac.
La Golden League revient, pour permettre à l’équipe de France de retrouver son public qui l’avait poussé dans sa conquête du titre européen au mois de décembre. Cette compétition amicale, mise en place afin de promouvoir le handball et valoriser les droits télé est devenue, au fil des années, une fenêtre permettant aux équipes nationales de travailler et de faire émerger quelques jeunes joueuses au relai des cadres. Cela avait été le cas pour Laura Glauser, un mois d'octobre en 2012 ou encore pour Gnonsiane Niombla l'année d'après. La première avait 19 ans, la seconde 22. Cette fois, c’est Méline Nocandy (21 ans) qui va profiter du forfait de Grâce Zaadi (qui se remet d’une entorse à la cheville) sur le poste de demi-centre pour pointer le bout de son nez chez les A.
Méline, c’est cette demi-centre aux jambes de feu qui, depuis trois saisons, est au contact du groupe pro, dont elle fait pleinement partie depuis la reprise (elle a signé son premier contrat pro avec Metz) et qui vient au relai de sa capitaine, à Metz, depuis que Tamara Horacek a laissé un siège de libre. Baignée dans le monde du handball depuis son plus jeune âge, en Guadeloupe où elle est née, elle a naturellement suivi la voie montrée par sa tante, sa mère et son frère qui foulaient déjà les parquets. Avec Orlane Kanor, elles ont toutes les deux évolué au Zayen La avant que Yacine Messaoudi les repère lors des stages nationaux pour les faire venir à Metz. Nice, Fleury et Besançon s’étaient aussi montrés intéressés pour que la jeune demi-centre rejoigne leur centre de formation mais elle a pris la direction de la Lorraine.
Portée sur les études
Une fois arrivée dans l'Est, elle goutte très tôt au monde professionnel, bien conseillée par Yacine Messaoudi, l’entraineur du centre de formation. « J’ai pu voir ce qu’était le monde professionnel en métropole. Je n’avais pas de temps de jeu, je m’entrainais avec les A et à côté, j’étais avec Yacine pour progresser. Je pouvais voir comment se passaient les matchs et quand je ne m’entrainais pas avec elles, je restais pour regarder le fonctionnement » explique Méline Nocandy avec tout de même l’équipe de France dans un coin de sa tête. « Oui j’y pensais, sinon je ne serais pas venue de Guadeloupe (rires) ». Après cela, elle tournera très vite avec Marie-Hélène Sajka et Orlane Kanor (bien qu’elles aient des profils différents) sur les feuilles de matchs de l’équipe première où les minutes jouées pouvaient se compter sur les doigts d’une main. « J’étais là mais je jouais cinq minutes de temps en temps et en plus je jouais arrière gauche. C’était plus de la découverte pour moi, je passais mon bac et si je ne l’avais pas, mon père voulait que je retourne en Guadeloupe alors j’étais plus portée sur l’école que sur le handball ».
Depuis, les marches ont été franchies avec Orlane Kanor, qu’elle n’a pas quittée depuis la Guadeloupe, jusqu’à la signature de ce premier contrat pro l’hiver dernier, symbole d’une nette progression depuis son arrivée à Metz. Cette saison, au relai de Grâce Zaadi, elle répond présente lorsque Manu Mayonnade lui donne les clés de la maison. « Le fait de m’entrainer tous les jours avec huit joueuses de l’équipe de France et toutes les autres internationales est bénéfique à ma progression » reconnait la demi-centre. En Ligue des Champions notamment où, malgré la défaite à Copenhague lors de la dernière journée (36-33), c’est elle qui a tenu le poste clé alors que la capitaine lorraine souffrait déjà de sa cheville.
De la "découverte" pour une première
C’est donc dans son style, en toute décontraction, qu’elle pointe le bout de son nez à la maison du handball, pour faire son premier stage international avec les A, elle qui portait le brassard de capitaine lors du titre européen des juniors en 2017. « Je dormais, je faisais ma sieste et j’ai reçu un appel d’Olivier et c’est comme ça qu’il m’a dit que je remplaçais Grâce. Je n’ai pas tout de suite réalisé, j’ai dû prendre une douche pour vraiment réaliser que j’allais partir avec elles » avoue-t-elle. Même si ce n’est qu’un début et qu’elle garde la tête sur les épaules, c’est tout de même une nouvelle de la génération 97-98 qui fait son arrivée sur la base arrière (Jannéla Blonbou née en 1998 et Orlane Kanor née en 1997). « Je pense que ce sera plus de la découverte qu’autre chose pour une première. Je vais essayer de profiter à fond. J’ai la chance d’y être alors je veux profiter de ce moment-là ». Le sélectionneur Olivier Krumbholz ne veut tout de même pas mettre la charrue avant les boeufs. Méline, c'est avant tout une joueuse pour le futur. Et sa présence avec le groupe sur cette semaine internationale est surtout là pour lui faire gagner du temps pour la suite. "C'est une joueuse identifiée comme était à fort potentiel, mais il faut qu'elle fasse ses preuves. Ce weekend, elle va jouer. Elle a des qualités extraordinaires mais elle est encore instable en termes de performance" note le sélectionneur. "Elle grappille du temps de jeu à Metz et elle a un avenir prometteur." Une chose est sûre, Olivier Krumbholz n’a pas de souci à se faire, tant la réserve de cette équipe de France ferait envie à bien d’autres sélectionneurs.
Maxime Cohen (avec K. Domas)