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Usé par le calendrier, Nikola Karabatic arrêtera les Bleus en 2020
Depuis hier, les plus grands joueurs de la planète handball se rassemblent pour lutter contre les cadences infernales dans le handball. Domagoj Duvnjak, Nikola Karabatic, Mikkel Hansen, Uwe Gensheimer ou Rasmus Lauge Schmidt, tous se sont rassemblés dans un clip vidéo pour dénoncer les rythmes de folie auxquels ils sont soumis. Les équipes de la télévision danoise TV2 se sont même déplacées à Paris pour des entretiens avec plusieurs des joueurs du Paris Saint-Germain qui ont participé à cette campagne. Et Nikola Karabatic y avoue que, désormais, ce genre de calendrier n'est plus vraiment de son âge. "J'aurais 36 ans en 2020, il sera alors temps que je pense à ma santé pour qu'après ma carrière, je puisse jouer au handball avec mes enfants. Je serai alors heureux d'en avoir terminé avec ces calendriers de folie et ces séries de matchs dont on ne voit pas le bout" déclare-t-il, quelques instants après avoir évoquer son souhait de finir sur une bonne note lors des Jeux Olympiques de Tokyo : "Ce serait bien d'arrêter l'équipe nationale sur un bon souvenir. 2020 va être une année olympique avec trop de combats. Tout au long de ma carrière, je me suis battu pour mon équipe nationale et mon club, sans vraiment penser à ma santé."
Nikola Karabatic est encore lié avec le Paris Saint-Germain jusqu'en juin 2022, et nul ne sait si cette date marquera la fin de sa carrière. Après avoir été opéré du pied en octobre dernier, il a fait son retour avec l'équipe de France lors du Mondial en Allemagne début janvier, sa vingtième compétition internationale de suite avec l'équipe de France. "C'est à ce moment que je me suis rendu compte que la santé comptait aussi beaucoup pour moi" confie-t-il à la télévision danoise, alors qu'il n'a été utilisé qu'avec parcimonie par Raul Gonzalez, l'entraineur parisien, depuis le retour du championnat du monde. A 34 ans, et malgré un physique hors du commun, les facultés de récupération de l'icône de l'équipe de France vont logiquement en déclinant. Et, devant l'accumulation des rencontres, Nikola Karabatic va sans doute se retrouver obligé de faire un choix. "Si je dois jouer moins de matchs, ce sera malheureusement avec l'équipe nationale. Parce que je dois penser à ma famille, mon corps, mon avenir, ma carrière...Donc, après les Jeux de Tokyo, si nous y allons, j'arrêterai l'équipe nationale et je continuerai encore deux ou trois ans avec mon club" explique-t-il.
Cet entretien, où le triple meilleur joueur du monde IHF confie sa lassitude de ne pas voir sa voix et celle des autres joueurs prises en compte par les instances, fait suite à la mobilisation #DontPlayThePlayers lancée hier à travers l'Europe. Le but ? Que les joueurs s'unissent pour que leur avis soit entendu lors des décisions concernant, notamment, le rythme des compétitions internationales. "La saison prochaine, qui sera une année olympique, nous allons disputer le championnat, les coupes, la Champions League et le tournoi de qualification olympique avec trois matchs en trois jours, sans doute les trois les plus importants de tout le processus olympique, qui n'a lieu qu'une fois tous les quatre ans. Quand on joue le Final4 de la Champions League en deux jours, les deux matchs les plus importants de la saison, c'est complètement fou. Rien n'a changé depuis dix ou quinze ans, alors je suis un peu pessimiste. Il me reste encore deux ou trois ans, et je pourrai m'arrêter. Heureux, d'une certaine façon, car j'en aurais fini avec ce calendrier de folie" conclut l'ainé des frères Karabatic.
Kevin Domas