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L. Fabregas : "Dans un tourbillon sans parvenir à s'en sortir"
Ludovic Fabregas ne deviendra pas le second joueur de l'histoire à remporter le Final Four de la Champions League deux années de suite avec deux clubs différents. Après avoir soulevé le trophée avec Montpellier il y a un an, le pivot de Barcelone a vu son équipe s'incliner en demi-finale face au Vardar Skopje. Ruinant par la même occasion une saison quasi-parfaite.
- Alors que vous meniez de sept buts à vingt minutes de la fin, que s’est-il passé ?
- C’est dur à expliquer au vu de notre début de match. On fait une superbe mi-temps. On n’encaisse que neuf buts, on en marque seize. Même si nous ratons quelques shoots, nous sommes très efficaces en attaque. On revient bien de la mi-temps jusqu’à ce tournant. Peut-être que nous n’avons pas été assez bons pour continuer sur notre lancée et tuer le match. Après je pense qu’on a vu aussi pas mal de décisions en notre défaveur. Je ne sais pas, est-ce que le handball, c’est aider l’adversaire à revenir ? Les arbitres ont-ils eu raison ? Il faudra le voir à froid, car tout de suite, c’est compliqué d’en parler. Je suis quand même persuadé que trois ou quatre décisions ont fait tourner la rencontre.
- Pensez-vous que les arbitres ne voulaient pas vous voir gagner ?
- (Sourires) Je ne sais pas. Peut-être avons nous creusé un trop gros écart en première période... Je n’en sais rien. Ils ont peut-être fait un peu de compensation par la suite. Certaines décisions sont importantes et nous coûtent très cher mais il faut aussi chercher des raisons de notre côté. A un moment, on a manqué de puissance de loin. Nous étions fébriles par moment. Peut-être aussi un mélange des deux.
- Au vu de votre saison, vous ne laissiez pas l’impression qu’un tel scénario pouvait vous arriver…
- La preuve, c’est arrivé ce soir. Au plus mauvais moment. On a fait une superbe saison mais...Si on peut comparer, Veszprem a été dans le dur pendant quelques mois en début de saison. Au final, ils arrivent à retrouver de l’efficacité et une belle cohésion sur la fin. Je pense qu’on a été réguliers depuis le début. Mais sur ces vingt dernières minutes, on déjoue. C’est comme ça. On écrit notre histoire. Ce groupe avance au fur et à mesure des saisons. Il faut aussi avoir du vécu ensemble qui j’espère nous servira pour l’avenir.
- Ne vous a-t-il pas manqué justement un peu de vice et d’expérience pour gérer votre avance ?
- Je ne sais pas. J’ai l’impression qu’à un moment, nous étions dans un tourbillon et qu’on ne parvenait pas à s’en sortir. Le Vardar n’a pas lâché et a le mérite d’être revenu et de s’être battu, même si on s’est battu aussi. Après, la fin se joue à pas grand-chose. On perd de deux buts après avoir fait une super différence. Dans le handball, tout peut se passer. Ce soir, on en fait les frais. Ca fait chier.
- L’an dernier, vous gagnez la Ligue des champions avec Montpellier. Est-ce que cette défaite, à l'inverse, ruine votre fin de saison ?
- Bien sûr. Mais les contextes sont différents. Avec Montpellier, nous étions les novices. Pour Barcelone, c’était un réel objectif de gagner la Ligue des champions, qui plus est cette saison, après le revers que le club avait subi la saison passée. Je n’ai pas grand-chose d’autre à dire. Sur vingt minutes, on paie cash douze mois de travail. Tout simplement.
Propos recueillis à Cologne par Kevin Domas